Alors que les élections européennes approchent à grands pas, les partis politiques préparent fébrilement le lancement de la campagne pour se donner le maximum de chances en 2024. Or le sujet européen n’a de cesse de diviser à gauche : est-il possible de mener une politique de gauche au sein des structures européennes actuelles ? La réforme des institutions est-elle possible ? L’UE peut-elle apporter une nouvelle forme de protection aux travailleuses et travailleurs ? Peut-on renégocier les traités ? Faut-il envisager un programme de désobéissance par rapport aux règles du jeu européen ? Une sortie pure et simple sur le modèle du Brexit ?
Au fond, au delà des questions de stratégies politiques, la question qui divise fondamentalement la gauche est la suivante : Une Europe sociale est-elle possible ?
Ces 15 et 16 septembre, plusieurs conférences nous présenterons les différents thèmes dont l’importance est centrale pour comprendre ce que représente l’Europe sociale,… entre espoir et illusion
Programme (Programme détaillé ci-dessous) :
‑15 septembre :
Matinée
Christophe Degryse — Politiques de digitalisation de l’UE
Anne Dufresne — Travail des plateformes
Après-midi
Bernard Friot — Les modèles de sécurité sociale de l’UE
-16 septembre :
Matinée
Bruno Poncelet :
• Le coût social de la non-action écologique
• L’Europe sociale est-elle possible malgré ses structures actuelles ?
Après-midi
Pedro Chaves — Europe sociale et démocratie dans l’UE : Il y a quelqu’un ?
PROGRAMME Détaillés :
Vendredi 15 septembre
• 9h00-9h30 : Accueil et présentation
• 9h30-10h55 : Christophe Degryse — Politiques de digitalisation de l’UE
Journaliste de formation, Christophe Degryse s’est spécialisé sur le sujet de l’Europe sociale. Il a publié pendant 10 ans le “Bilan social de l’UE” pour l’ETUI (European Trade Union, l’Institut syndical européen en français). Depuis 2010 il a intégré celui-ci en tant que chercheur et, depuis 2016, en tant que chef de l’unité prospective du syndicat. Il a publié de nombreux articles sur les questions de gouvernance économique et de dialogue social européen. Récemment, il a tourné ses recherches vers les politiques de digitalisation de l’UE dont il viendra rendre compte de l’impact social lors de son élocution.
• 10h55-11h05 : Pause
• 11h05-12h30 : Anne Dufresne — Travail des plateformes
Anne Dufresne est docteure en sociologie diplômée de l’université de Paris X et de l’ULB. Elle travaille en tant que chercheuse au Gresea (groupe de recherche pour une stratégie alternative) et au Cirtes (Centre Interdisciplinaire de Recherche Travail État et Société). Dans ce cadre, elle a étudié le syndicalisme européen et les négociations collectives. Actuellement ses travaux portent sur les mobilisations en dehors des cadres conventionnels. Alors qu’un texte important sur les travailleuses et travailleurs des plateformes est en cours d’adoption dans l’UE, elle prendra la parole sur leur lutte contre l’exploitation des Uber, Deliveroo, Just Eat et autres Yper, ….
• 12h30 — 13h30 : pause — repas
• 13h30-16h00 : Bernard Friot — Les modèles de sécurité sociale de l’UE
Bernard Friot est un économiste et sociologue. Il est professeur émérite à l’université de Paris X. Il travaille au Gresea (groupe de recherche pour une stratégie alternative) et avec l’association Réseau Salariat. Il milite pour la mise en place d’un salaire à vie, basé sur la rémunération à la qualification comme cela est déjà le cas pour les fonctionnaires. Il s’est également intéressé au sujet des retraites, et aux systèmes de sécurité sociale en France et en Europe. Son intervention portera sur la relation de l’UE au salaire. Elle aura pour but de mettre en lumière comment l’Europe tente de rétablir le salaire capitaliste du paiement à l’acte en attaquant la socialisation de celui-ci. Elle portera également sur les stratégies et dynamiques disponibles pour s’opposer à ce mouvement et surtout pour lutter à la mise en place d’un salaire communiste.
Samedi 16 septembre
• 9h30-10h55 : Bruno Poncelet — Le coût social de la non-action écologique.
Anthropologue de formation, Bruno Poncelet est formateur au Centre d’Education Populaire André Genot (CEPAG). Il est également l’auteurs de plusieurs ouvrages : Le grand marché transatlantique : Les multinationales contre la démocratie et Europe : biographie non autorisée. Il rédige également de nombreux articles pour divers médias. Lorsqu’on lui a demandé de prendre la parole sur l’Europe sociale, il a suggéré un volet écologie, “parce que parler de social sans aborder les crises écologiques, ça n’a franchement plus beaucoup de sens au jour d’aujourd’hui…”
• 10h55-11h05 : Pause
• 11h05-12h30 : Bruno Poncelet — L’Europe sociale est-elle possible malgré ses structures actuelles et les traités de shopping législatif ?
S’il en est un qui a été à la pointe de la bataille contre les traités de libre-échange (TTIP, Ceta, TiSA…), c’est bien Bruno Poncelet. Mais s’il a décortiqué les arcanes du système qu’il nomme lui-même “shopping législatif”, s’il a maintes fois écrit et pris la parole sur la construction européenne (avec laquelle il n’est pas tendre), il pointe également le danger de mettre tous nos maux sur le dos de l’Europe. Car quels que soient les griefs qu’on puisse avoir à son égard, il faut prendre soin de distinguer également les actions que nous avons la capacité de mener, sans agir pour autant…
13h30-15h : Pedro Chaves- Europe sociale et démocratie dans l’UE : Il y a quelqu’un ?
Anciennement chercheur en sciences politiques à l’Université Carlos Iii de Madrid et conseiller politique pour le Groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL) Pedro Chaves est actuellement coordinateur de l’édition espagnole du Monde Diplomatique. Il est spécialisé dans les institutions européennes et les crises des démocraties contemporaines. Il interrogera le lien entre démocratie et Europe sociale. Comment ces deux éléments interagissent-ils ? Une Europe sociale est-elle possible ? Quelle doit être le positionnement des acteurs politiques de gauche sur le sujet ?
• 15h-15h30 : Conclusion
Les 15 et 16 septembre, le Sounds organise des activités en soirée. Le bar sera ouvert et vous êtes libre de rester boire un verre et prolonger les discussions au bar…