Deliveroo, Uber, Airbnb, les sociétés de plateforme ont fait une entrée fulgurante dans nos vies quotidiennes, mais, derrière une image moderne et alternative, la réalité pour les travailleurs de l’économie digitale est bien moins enviable.
C’est contre les conditions de travail hyper-flexibles et ultra-précaires que plus de 200 coursiers Deliveroo ont menés des actions pendant un mois en janvier 2018. La raison de leur colère, le passage forcé au statut d’indépendant et au paiement à la course.
Beaucoup d’observateurs l’affirment, l’économie digitale n’est pas un simple secteur économique mais un cadre nouveau qui vient redéfinir l’ensemble de l’économie traditionnelle. Elle oblige également les travailleurs à renouveler leur forme de résistance et la manière dont ils s’organisent.
À l’heure où l’enseignement est de plus en plus inégalitaire, de nombreux étudiants ont recours à des jobs pour financer leurs études, certains se tournent alors vers le statut de faux indépendant. Ainsi, 84% des coursiers ont entre 18 et 24 ans et presque tous sont sous contrat étudiant.
L’économie de plateforme prétend offrir un travail facilement accessible et flexible à des personnes à la recherche d’un complément de revenu ou en phase d’insertion sur le marché du travail. En réalité, dans le contexte de chômage actuel, il s’agit, pour beaucoup de travailleurs de plateforme, de leur seule et unique activité de subsistance. Au lieu d’aider l’insertion des jeunes vers un emploi stable, c’est le contraire qui se produit. Le travail « atypique » vient concurrencer le travail formel et se substitue de plus en plus au salariat, particulièrement chez les jeunes.
Au programme de la conférence :
Evolution du capitalisme de plateforme en Belgique et en Europe. Vers la précarisation du salariat ?
La lutte des coursiers Deliveroo. Pourquoi ont-ils mené des actions pendant plusieurs semaines ? Quelle est la situation actuelle des coursiers ? Quelles sont les difficultés rencontrées par ces derniers pour s’organiser, etc. ?
Les enjeux des luttes des travailleurs et le renouvellement des formes de résistance syndicale dans les secteurs précaires de l’économie.
Intervenant-e‑s
— Le Collectif des coursiers
— Un ex-coursier de Take Eat Easy,
— Yoann Jungling de la FGTB Liège, auteur de « Vivre à l’ère d’Uber et d’Atlas, entre progrès et régression »
— L’Union Syndicale Etudiante
— Les Jeunes FGTB
Où ?
— Université Libre de Bruxelles, Auditoire H.1302
Quand ?
— Le mardi 24 avril à 19H
Une conférence organisée par les Jeunes FGTB dans le cadre de la campagne « S’unir-lutter-gagner » avec la participation du Collectif des coursiers et de l’Union Syndicale Etudiante.