débat avec Bernard Cassen : sortir de la crise et de l’euro

11.03 2012 /
14h Botanique 236 rue Royale - 1210 Bxl

Le 12ème Fes­ti­val du Ciné­ma d’Attac

vous invite au Botanique

le dimanche 11 mars, à 14 heures

POUR LE DÉBAT PRINCIPAL
AVEC BERNARD CASSEN

fon­da­teur et Pré­sident d’hon­neur d’Attac-France

“L’EURO ET LA CRISE DE L’UE : COMMENT EN SORTIR ? ”


RUPTURES

L’Europe a atteint un point de non-retour. Les forces pro­pul­sives du mythe euro­péen arrivent en bout de course. Les solu­tions pro­po­sées –de la droite pos­sé­dante à la gauche pos­sé­dée– ne font qu’accélérer la mise en place de poli­tiques s’inspirant, jusqu’à la cari­ca­ture, des thèses éco­no­miques ultralibérales.

L’Eu­rope, qui se construit, ne sera jamais sociale. L’Eu­rope, qui se construit, ne sera jamais de gauche. Pour chan­ger radi­ca­le­ment les Trai­tés fon­da­men­taux qui cor­sètent l’Eu­rope, il fau­drait un vote una­nime des 27 Etats-membres. Ce n’est pas possible.

Alors que faire ? Sinon pra­ti­quer (au plan natio­nal) la déso­béis­sance à l’é­gard de l’U­nion euro­péenne, de ses Direc­tives, de ses injonc­tions. Car la déso­béis­sance par un pays ne remet pas en cause la force contrai­gnante de ses propres lois. Elle remet seule­ment en cause une cer­taine hié­rar­chie du droit, à savoir la sou­mis­sion des lois natio­nales au droit com­mu­nau­taire. D’au­tant que l’Union euro­péenne pro­duit un droit qui ne s’appuie à aucun moment sur une quel­conque sou­ve­rai­ne­té popu­laire (en Bel­gique, les auto­ri­tés natio­nales refusent le prin­cipe-même du vote réfé­ren­daire. Mais en Irlande, quand le peuple dit NON, les auto­ri­tés euro­péennes imposent qu’on y revote jus­qu’à l’ob­ten­tion d’un résul­tat qui leur convient). Aus­si, la déso­béis­sance d’un pays vis-à-vis de l’UE est une néces­si­té démo­cra­tique dont la légi­ti­mi­té est totale –face à un droit com­mu­nau­taire qui, lui, est fon­da­men­ta­le­ment illégitime.

S’interroger sur une sor­tie de ce qu’est deve­nue l’Union euro­péenne –ce sys­tème de domi­na­tion conçu pour éra­di­quer toute poli­tique de gauche, au niveau natio­nal comme au niveau euro­péen– per­met, en réa­li­té, de reprendre une réflexion qui s’était éteinte depuis longtemps.

Refu­ser les dik­tats de l’Union euro­péenne n’est abso­lu­ment pas syno­nyme de sou­ve­rai­nisme ou de natio­na­lisme. Ces accu­sa­tions (sys­té­ma­ti­que­ment uti­li­sées pour dis­cré­di­ter les oppo­sants à la mon­dia­li­sa­tion néo­li­bé­rale) font par­tie de cette pen­sée unique qu’un bom­bar­de­ment média­tique quo­ti­dien a pour tâche d’en­fon­cer dans les têtes. Contrai­re­ment à ce que les tenants du capi­ta­lisme véhi­culent, les concepts d’Etat ou de nation ne sont pas dépassés.

N’est-ce pas dans le cadre de l’es­pace natio­nal qu’au len­de­main de la Seconde Guerre mon­diale ont été pro­gres­si­ve­ment incor­po­rés des acquis démo­cra­tiques et sociaux essen­tiels, des avan­cées qui ont été ver­sées dans les ins­ti­tu­tions, les lois, la fis­ca­li­té, le déve­lop­pe­ment des ser­vices publics et des régle­men­ta­tions ? Ce qui a indé­nia­ble­ment per­mis une nette amé­lio­ra­tion des niveaux de vie et une cer­taine réduc­tion des inéga­li­tés au sein de chaque pays… Or c’est jus­te­ment ce com­pro­mis qui a été pro­gres­si­ve­ment remis en cause avant d’être tor­pillé par la contre-révo­lu­tion conser­va­trice des années 80. Pour cette nou­velle poli­tique de « mon­dia­li­sa­tion », les nations, les États, les ser­vices publics, les régle­men­ta­tions sont deve­nues des obs­tacles à la « libre cir­cu­la­tion » des capi­taux et des mar­chan­dises. Or la construc­tion euro­péenne est peut-être la preuve la plus criante de cette volon­té de détruire la sou­ve­rai­ne­té popu­laire et de désar­mer les États pour les empê­cher de mener des poli­tiques vrai­ment pro­gres­sistes. Dans ces condi­tions, faire le che­min inverse par la déso­béis­sance est un moyen de recon­qué­rir de la démocratie. 

POUR PRENDRE CONNAISSANCE DU PROGRAMME

http://bxl.attac.be/spip/spip.php?article1367

BOTANIQUE 236 rue ROYALE

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Avec le sou­tien de la Fédé­ra­tion Wallonie-Bruxelles,

du Ser­vice de l’E­du­ca­tion permanente

et de la COCOF