Sommes-nous condamnés à être des variables d’ajustements ?
Si oui, quelles en seront les conséquences ?
Nous avons tous notre histoire par rapport au début de cette pandémie… Still Standing for Culture saisit l’occasion de la date anniversaire des mesures de confinement, pour donner de la résonance à l’indispensable débat public qui doit advenir sur la gestion de la crise sanitaire, et pour en faire entendre d’autres récits.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, alors que tout est fait pour éviter une saturation des hôpitaux mais sans les refinancer, la priorité politique est mise sur la rentabilité économique plutôt que sur tout autre aspect de ce qui fait société. La culture, le sport, le culte, le rituel du deuil, le droit de manifestation, l’horeca, et bien d’autres activités porteuses de sens et de lien social sont systématiquement reléguées à des variables d’ajustement. L’enseignement n’est autorisé que pour libérer les forces de travail. Le bien être du corps et de l’esprit ne sont pas considérés comme essentiels. La précarisation accélérée de pans entiers de la population semble inéluctable…
Passé le temps de la sidération, les mesures “d’urgence” s’étant installées dans la durée et se coulant désormais dans des textes de lois, c‘est à présent le mécontentement, la méfiance, la suspicion, la fatigue et la colère qui s’installent dans une part grandissante de la population. Des émotions et des états d’âmes qui risquent de nous mener irrémédiablement vers des idéologies agressives basées sur le contrôle et la peur.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Le modèle choisi par le gouvernement, qui fait la part belle au temps salarié et à la consommation marchande, tombe-t-il vraiment sous le sens ? Le principe de solidarité ne voudrait-il pas que le poids des mesures sanitaires soit réparti sur l’ensemble de la société plutôt que basé sur une hiérarchisation des secteurs ? Comment expliquer que ce débat, porté par le secteur culturel depuis plusieurs mois, ne percole pas dans les médias et dans le monde politique ? Quelles seront les conséquences à plus long terme d’une société qui, en temps de pandémie, considère la culture et le lien social comme “non essentiels” et les conditionne à l’arrivée du soleil et des “assouplissements” ? Quels sont les enjeux et les questions qu’ont véritablement soulevés cette crise ?
Nous en débattrons avec : Yves Coppieters (épidémiologiste, ULB), Cédric Jamar (Collectif
Resto Bar), Isabelle Jans (Still Standing), Christine Mahy (Rassemblement wallon de lutte contrela pauvreté), Jean Van Emelrijck (psychologue, ULB), Jean-Pierre Buyle (Avocat au Barreau de Bruxelles)…