Etats Généraux du Secteur Artistique

20.11 2014 /
lieu à préciser par le ou la futur(e) ministre de la culture

Etats Géné­raux du Sec­teur Artis­tique sur FB

Cet évè­ne­ment est repor­té régu­liè­re­ment depuis sa créa­tion car nous atten­dons un ren­dez-vous avec la nou­velle ministre ( sur base du docu­ment de Mai 2014 que je joins à ce mes­sage pour ceux qui ne l’a­vait pas lu à l’époque).
Mais ne vous inquié­tez pas, ce temps est mis à pro­fit, le sec­teur s’or­ga­nise et pré­pare des pro­po­si­tions concrètes pour la ministre. D’i­ci peu vous serez sol­li­ci­tés et informés…
D’i­ci là, la lutte continue !

POURQUOI NOUS SOUHAITONS LA TENUE DE NOUVEAUX ETATS GENERAUX DU SECTEUR ARTISTIQUE.

En novembre/décembre 2012, nous, Conseil­Dead, étions né par acci­dent lors de la crise visant les aides à la créa­tion dans le spec­tacle vivant. Le “com­bat de pauvres”. Notre lettre à la Ministre Laa­nan fut signée par près de 12500 per­sonnes et une par­tie de nos reven­di­ca­tions furent enten­dues. Nous n’a­vions pour­tant pas par­lé alors de “suc­cès”, mais plu­tôt “d’une petite vic­toire” à l’intérieur d’un contexte incer­tain dont nous pres­sen­tions les dan­gers à venir.

ETAT DES LIEUX

Aujourd’­hui, en effet, le bateau prend l’eau. Mais la coque est atta­quée, non plus de manière fla­grante en un seul point qui saute aux yeux de tous, mais en plu­sieurs qui, simul­ta­né­ment, menacent de faire cou­ler le navire. Non-indexa­tions diverses, droits d’auteurs mena­cés, accès ren­du qua­si impos­sible aux allo­ca­tions de chô­mage, contrôles exa­gé­rés de l’Onem, lieux en péril, dimi­nu­tions et sup­pres­sions d’aides de toutes parts, etc…

Les causes du mal deviennent plus com­plexes à dis­cer­ner et on ne sait plus très bien par quoi com­men­cer, de peur d’aggraver encore plus une situa­tion fragile.
Le cabi­net Laa­nan qui nous avait écou­té à l’époque, campe sur une posi­tion de sta­tu quo. Son par­ti pris : lais­ser le ou la prochain(e) ministre trou­ver ses solu­tions pour résoudre la situation.
Paral­lè­le­ment, depuis plus d’un an, des spé­cia­listes et des admi­nis­tra­tifs inter­prètent des textes de lois. Des rumeurs se répandent, sont confir­mées ou infir­mées. Ain­si de suite, de jour en jour, une rumeur chas­sant l’autre… De nou­velles inter­pré­ta­tions, de nou­veaux textes… Mais dans cette confu­sion per­sonne n’impose sa voix : on attend que l’Onem se prononce.

Le pay­sage se pré­sente donc comme ça : du côté Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles, on attend le pro­chain ministre de la Culture pour agir et du côté fédé­ral, c’est la menace qui plane sur le chô­mage des artistes.

REFINANCER LA CULTURE

Par ces temps de cam­pagne, la ques­tion artis­tique est très peu abor­dée par les par­tis. Quelques débats, géné­ra­le­ment orga­ni­sés par le sec­teur lui-même, par-ci, par-là, nous rap­pellent un vague inté­rêt des poli­tiques pour nos voix, mais rien de très éloquent.
Le point com­mun de tous les dis­cours est de nous pré­ve­nir d’une impos­si­bi­li­té du refi­nan­ce­ment du secteur.
Il est même assez clai­re­ment sous-enten­du que cette requête est pué­rile. Pour­tant, si on y réflé­chit bien, refi­nan­cer la culture peut prendre plu­sieurs formes.
Celle qui consis­te­rait à ré-indexer des mon­tants qui ne le sont pas (pour cer­tains comme les aides à la créa­tion depuis 2000).
Celle qui serait de créer des ponts, de col­la­bo­rer davan­tage avec d’autres sec­teurs (l’éducation per­ma­nente, l’égalité des chances, la jeu­nesse et les sports, par exemple) dont de nom­breuses mis­sions sont com­munes avec les nôtres.
Enfin, celle d’une réor­ga­ni­sa­tion au sein même du bud­get cultu­rel pour favo­ri­ser les prio­ri­tés, fon­da­men­tales à nos yeux, que sont l’emploi artis­tique et l’indépendance des créateurs.

Géné­ra­le­ment, dans ces débats pré-élec­to­raux, on ré-inter­roge, mais fur­ti­ve­ment, la répar­ti­tion des enve­loppes, puis on évoque du bout des lèvres la pos­si­bi­li­té d’ouverture des réseaux de diffusion.

On parle notam­ment d’inciter, à l’image des néer­lan­do­phones, les centres cultu­rels à pro­gram­mer davan­tage de pro­duc­tions issues de la Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles. Et il est d’ailleurs appré­ciable que le récent décret sur les centres cultu­rels engage ces opé­ra­teurs à inclure plus consé­quem­ment dans leur pro­gram­ma­tion des auteurs, des artistes et des spec­tacles béné­fi­ciant d’un sou­tien de la Fédé­ra­tion Wallonie-Bruxelles.

ENSUITE, ON PARLE DES ÉCOLES D’ART.

Ques­tion évi­dem­ment cru­ciale pour l’avenir de la Culture. Nous sommes alors sur­pris de voir que la majo­ri­té des inter­ve­nants regrette qu’il y ait autant d’écoles car « Il n’y a pas suf­fi­sam­ment de débou­chés par rap­port au nombre d’élèves qui sortent tous les ans. »

C’est faux ! Si les étu­diants des sec­teurs artis­tiques ne trouvent pas for­cé­ment de tra­vail dans la Culture, ils occupent fré­quem­ment des postes impor­tants par la suite dans d’autres domaines, car les com­pé­tences acquises dans les métiers de la créa­tion sont appré­ciées sur le mar­ché de l’emploi. Nous vivons une époque où l’on change fré­quem­ment de sec­teur d’activité. Les études ne sont jamais du temps per­du. Ce qu’il est impor­tant de sou­li­gner, c’est qu’il y a une forte demande des jeunes pour ces for­ma­tions et que la jeu­nesse a envie d’Art. Et si la jeu­nesse tend vers l’Art, il y a de grandes chances pour que la socié­té de demain y tende aussi.

VIENT ENSUITE LA QUESTION DU RENOUVELLEMENT DES MODÈLES ÉCONOMIQUES ET DES SYSTÈMES DE MÉDIATION.

Le contexte actuel, dit « de crise », devrait voir appa­raître de nou­veaux fonc­tion­ne­ments basés sur la mutua­li­sa­tion des moyens et des com­pé­tences. Mais rien n’est mis en place pour réel­le­ment encou­ra­ger ce genre de pra­tiques. Les méthodes de com­mu­ni­ca­tion, de dif­fu­sion et de tra­vail sur les publics, notam­ment dans les petites et moyennes struc­tures, pour­raient faire l’ob­jet de nou­veaux modes de fonc­tion­ne­ment, plus “rac­cords” avec le contexte actuel. Mais rares sont les pro­po­si­tions sérieuses qui vont dans ce sens.

CE QUI EST REGRETTABLE, C’EST QUE LA QUESTION, SI IMPORTANTE À NOS YEUX, DE L’INDÉPENDANCE DES CRÉATEURS ET DES PETITES STRUCTURES DE PRODUCTION (CELLES QUI EMPLOIENT LE PLUS GRAND NOMBRE D’ARTISTES EN BELGIQUE) SOIT SI PEU ABORDÉE DANS CES DÉBATS.

Vu de l’étranger, la Bel­gique donne l’image d’un pays dont la par­ti­cu­la­ri­té est de per­mettre des alter­na­tives sin­gu­lières et nova­trices, où l’art et la créa­ti­vi­té au sens large foisonnent.
Pour cette rai­son, des jeunes de l’Europe entière viennent étu­dier ou s’installer ici. Pour eux, la Bel­gique est syno­nyme de vie artis­tique intense et variée.
Para­doxa­le­ment, notre sché­ma de poli­tique cultu­relle conti­nue à se pen­ser et à se déployer sur le modèle des grosses struc­tures, de leurs mis­sions et de leurs cahiers des charges.
Or le main­tien de ce fonc­tion­ne­ment se fait au détri­ment de la « part artis­tique ». Pour rap­pel : les frais de fonc­tion­ne­ment des théâtres (petits et gros) ain­si que les salaires de leurs employés per­ma­nents aug­mentent au rythme des prix du coût de la vie et, dès lors, le seul poste com­pres­sible sur ces bud­gets est ce que l’on appelle « la part artis­tique » (la part du bud­get des­ti­née à finan­cer et pro­duire des spec­tacles). Celle-ci se réduit pro­gres­si­ve­ment à peau de cha­grin, car ce phé­no­mène se recon­duit d’année en année. Et il faut savoir que conti­nuer à réduire cette enve­loppe des­ti­née à la créa­tion, qui finance la qua­si tota­li­té des emplois inter­mit­tents, c’est pra­ti­quer une forme de licen­cie­ment par anti­ci­pa­tion de la majo­ri­té des artistes et tech­ni­ciens qui tra­vaillent pro­jet par projet.
Mais de cela on n’en­tend peu parler.

LES DÉBATS, PAR CONTRE, VERSENT TRÈS VITE SUR L’OBSESSION DU MOMENT : LE FAMEUX « STATUT SOCIAL DES ARTISTES ».

Et… c’est normal.

C’est logique.

C’est légi­time.

C’est com­pré­hen­sible.

La réforme actuelle et son inter­pré­ta­tion viennent taper à un endroit qui fait mal. Le sys­tème d’indemnité de chô­mage pour les emplois inter­mit­tents, ici en Bel­gique, vient com­bler un vide. Le vide lais­sé par le manque d’argent public qui serait néces­saire pour rému­né­rer inté­gra­le­ment la tota­li­té du tra­vail accom­pli par les artistes et tech­ni­ciens (toutes les phases d’écriture, de répé­ti­tions, de pré­pa­ra­tion, de post pro­duc­tion etc…).
Tout le sys­tème se base donc sur une com­bi­nai­son entre des indem­ni­tés de chô­mage et de maigres rému­né­ra­tions. En gros, un sys­tème D qui place le tra­vail artis­tique à une fron­tière incer­taine entre béné­vo­lat et tra­vail au noir.

Sans hypo­cri­sie, com­bien de spec­tacles sont-ils créés en rétri­buant au tarif mini­mum syn­di­cal l’intégralité des heures œuvrées néces­saires à leur réalisation ?

Et com­ment évo­lue cette réa­li­té face à la réduc­tion des aides aux pro­jets et de la part artis­tique des théâtres ?

Non seule­ment le poli­tique ne répond pas à ces urgences, mais on assiste au contraire à un dur­cis­se­ment des condi­tions d’embauche (via les conven­tions col­lec­tives), accom­pa­gné de com­pli­ca­tions pour l’accès au chô­mage inter­mit­tent (qui dans les faits rendent qua­si impos­sible l’entrée des jeunes dans la profession).
Com­bi­nées à l’absence de refi­nan­ce­ment de l’emploi artis­tique, de telles mesures sont tout bon­ne­ment une agres­sion contre le sec­teur sous la forme d’un licen­cie­ment mas­sif de mil­liers d’artistes et techniciens.

Avant de tou­cher à notre chô­mage il fau­drait com­men­cer par tra­vailler à la valo­ri­sa­tion de nos emplois ! Car ce n’est pas en créant une masse de pré­caires sup­plé­men­taires qui sor­ti­ront du dis­po­si­tif actuel pour aller vers les CPAS que les pro­blèmes éco­no­miques du pays se résou­dront et que ces per­sonnes tra­vaille­ront à la « gran­deur » de la culture en Belgique.

Car, mal­gré tous ses défauts, ce sys­tème de coti­sa­tions main­tient, via une soli­da­ri­té sociale modeste, toute une tranche de la popu­la­tion en acti­vi­té, même si, il faut le déplo­rer, c’est en vivant aux limites du seuil de pauvreté.
Aujourd’hui, même cet équi­libre pré­caire est mena­cé et voi­là pour­quoi le sujet enva­hit toutes les discussions.

Et… c’est normal.

C’est logique.

C’est légi­time.

C’est com­pré­hen­sible.

TOUS LES JOURS UNE NOUVELLE INFORMATION (FONDÉE OU PAS) CONCERNANT UNE ÉVENTUELLE INTERPRÉTATION DES DÉCRETS PAR L’ONEM ATTIRE L’ATTENTION.

Le chô­mage est au centre de toutes les dis­cus­sions et passe pour l’élément fon­da­teur de toute l’économie cultu­relle. Une rumeur suc­cède à l’autre, on tente d’établir sa véra­ci­té. Un cli­mat d’incertitude et un sen­ti­ment de dépré­cia­tion du futur s’installent, plon­geant de nom­breuses per­sonnes dans un iso­le­ment profond.
Si un tel cli­mat mal­sain per­siste, les créa­teurs et tech­ni­ciens, inquiets, ne pen­se­ront plus qu’en termes de chô­mage, de sur­vie et non plus en termes de tra­vail, de pro­jet ou d’avenir. Et c’est cette obses­sion bien légi­time du main­tien du sta­tut social qui fausse les débats et fait que les pro­po­si­tions d’alternatives concer­nant le tra­vail ne sont tou­jours pas à l’ordre du jour.

CE QU’IL NOUS FAUT ABORDER FRONTALEMENT, C’EST ÇA : LA QUESTION DE L’EMPLOI ARTISTIQUE.

Car elle est essen­tielle. Elle devrait même être au centre du débat.

Un artiste n’est pas un inac­tif. Un artiste n’est pas par défi­ni­tion un chô­meur. Nous vou­lons travailler !

De tous côtés, des études montrent que le sec­teur cultu­rel est un sec­teur éco­no­mi­que­ment fort. Il ne s’agit donc pas de main­te­nir une misé­rable acti­vi­té mar­gi­nale et désuète. Il s’agit de ren­for­cer et de péren­ni­ser un sec­teur en plein essor dans une socié­té où tout le monde sait depuis long­temps que le non-mar­chand est por­teur d’avenir.
Qu’on nous per­mette en outre cette réflexion : même si ce sec­teur était une charge pour la socié­té — ce qui, redi­sons-le, n’est pas le cas — il fau­drait le sou­te­nir mal­gré tout, au même titre que l’éducation, car il fait par­tie de ce qui nous déplace, nous fait bou­ger, nous fait avan­cer ; il ne limite pas l’humanité à une espèce assi­gnée à sa simple survie.
« L’Art c’est ce qui rend la vie plus inté­res­sante que l’Art » comme disait l’autre. Une socié­té qui cher­che­rait à s’en pas­ser ou à s’en déles­ter serait tout sim­ple­ment une socié­té malade, sans pro­jet, sans ambition.

LE RAPPORT DE FORCE

La situa­tion pré­caire des artistes n’est pas seule­ment le fait de mesures contrai­gnantes au niveau du régime de chô­mage. Elle est déjà à l’œuvre à l’in­té­rieur même du sec­teur et de ses dynamiques.
Il y a un grave pro­blème de dépen­dance des créa­teurs vis-à-vis des opé­ra­teurs qui détiennent l’en­semble des leviers de pro­duc­tion et ont la main­mise sur la chaîne de pro­duc­tion de A à Z (de la pré-pro­duc­tion jus­qu’à la diffusion).
De cette dépen­dance des créa­teurs, qui portent les pro­jets, découle aus­si celle des tech­ni­ciens, inter­prètes et inter­ve­nants divers.

Il faut trou­ver des solu­tions pour garan­tir du tra­vail pour toutes ces per­sonnes enga­gées en contrat à durée déter­mi­née (CDD) qui forment l’essentiel de l’emploi dans le sec­teur. Elles sont au cœur même de la créa­tion. Et si on y regarde de plus près, on com­prend bien que l’ensemble des emplois en CDI, les emplois per­ma­nents des struc­tures (admi­nis­tra­tifs, tech­ni­ciens et autres), dépend direc­te­ment de la pré­sence pas­sa­gère de tous ces tra­vailleurs intermittents.

C’est pour­quoi ces CDD devraient, selon nous, être plus lar­ge­ment repré­sen­tés dans les conseils d’administrations et les dif­fé­rentes com­mis­sions déci­sion­naires. Ils sont une force capable d’amener une vision com­plé­men­taire, accom­pa­gnée d’une expé­rience concrète de la pra­tique artis­tique. Il faut arrê­ter d’infantiliser artistes et techniciens.

Mieux que qui­conque nous savons gérer des bud­gets de crises et prendre des déci­sions dans des contextes difficiles.
Si on veut que le milieu soit opé­rant et que les déci­sions aillent dans le bon sens, que les bud­gets soient plus jus­te­ment uti­li­sés, il faut que les acteurs de ter­rain, ceux qui connaissent la réa­li­té de la pré­ca­ri­té (et de la ten­ta­tion du tra­vail au noir) par­ti­cipent aux prises de décision.

Mais pour l’heure, les dis­cus­sions aux­quelles nous assis­tons en géné­ral n’ont ten­dance qu’à for­mu­ler et refor­mu­ler un même état des lieux du sec­teur cultu­rel et finissent par som­brer dans un constat dépri­mant, une ana­lyse fata­liste de la situation.

CET ÉTAT DES LIEUX EST BIEN CONNU ET IL SERA NÉCESSAIRE COMME POINT DE DÉPART DANS LA TENUE D’ÉTATS GÉNÉRAUX DU SECTEUR ARTISTIQUE OUVERTS À TOUS.

Mais il fau­drait à pré­sent que l’ensemble des acteurs concer­nés, puisse débattre, prendre le temps de for­mu­ler des pro­po­si­tions concrètes pour avan­cer et faire exis­ter une nou­velle parole au sein du pay­sage : celle qui met en avant la ques­tion de l’emploi artis­tique et de l’indépendance des créateurs.
Il fau­drait entre­prendre cette démarche pour amé­lio­rer les condi­tions d’emploi avant d’en arri­ver à cette pos­sible héca­tombe : celle de théâtres en ordre de marche mais sans artistes.
Il fau­drait défendre nos métiers aujourd’hui pré­caires, pour déve­lop­per l’effervescence et la varié­té de la créa­tion artis­tique en Belgique.
Car ce qui compte aus­si et, avant tout, c’est ça : la qua­li­té de nos créa­tions. Et, contrai­re­ment à cer­tains pré­ju­gés roman­tiques, ce n’est pas la pau­vre­té qui fait la qua­li­té des œuvres mais un cli­mat ambiant pro­pice et éclairé.

C’EST POURQUOI NOUS SOUHAITONS LA TENUE DE NOUVEAUX ETATS GÉNÉRAUX DU SECTEUR ARTISTIQUE, AVANT QUE LES FUTURS MINISTRES NE PRENNENT LES MESURES QUI INFLUENCERONT LES CINQ ANNÉES QUI SUIVRONT.

Au niveau du théâtre, il fau­drait défi­nir ces prio­ri­tés avant de prendre ces déci­sions étant don­né que la légis­la­ture actuelle en laisse la pos­si­bi­li­té en ne sta­tuant pas sur les avis du Conseil de l’Art Dra­ma­tique (C.A.D.) concer­nant les contrats-pro­grammes des opé­ra­teurs de l’ensemble du secteur.

Dix ans se sont écou­lés depuis les der­niers états géné­raux de 2004 – 2005 (dont les conclu­sions sont consul­tables ici( http://www.fadilalaanan.net/downloads/pdf/PrioritesCulture.pdf)
Un gros tra­vail a été fait mais il faut réadap­ter le sys­tème au contexte actuel.
Com­ment les cur­seurs se sont-ils dépla­cés depuis 10 ans ?
Dans quels cas est-on allé dans le bon sens ? Dans quels cas a‑t-on régressé ?
Il y a une quan­ti­té de ques­tions à se reposer.

UN DES PRINCIPAUX LEITMOTIVS DE L’ÉPOQUE ÉTAIT DE « REMETTRE L’ARTISTE AU CENTRE ».

Or il y a, selon nous, néces­si­té à revoir la place de l’artiste aujourd’­hui et, nous rajou­te­rons, du tech­ni­cien, notam­ment dans la répar­ti­tion des enve­loppes budgétaires.
Dans le cas du spec­tacle vivant, se repo­ser la ques­tion de la part attri­buée aux contrats-pro­grammes, aux conven­tions et à l’aide aux pro­jets. Ceci en fonc­tion notam­ment de la quan­ti­té d’emploi et de la pro­duc­tion artis­tique qu’ils engendrent.
Sans entrer dans le détail, il est par­ti­cu­liè­re­ment notable que sur les 40 mil­lions de l’enveloppe consa­crée au théâtre, seule­ment envi­ron 1 mil­lion soit des­ti­né à l’aide aux projets !

Il fau­drait aus­si dénon­cer l’ab­sur­di­té de cer­taines fausses solu­tions, comme les finan­ce­ment alter­na­tifs (crowd­fun­ding etc…), qui ne sont que des coquilles vides, hypo­crites, si elles ne sont pas accom­pa­gnées d’une poli­tique de sou­tien et d’en­ca­dre­ment (comme c’est en par­tie le cas pour le mécé­nat d’en­tre­prise et le tax shel­ter dans d’autres secteurs).
Cela ne pour­rait mener qu’à deux types de fonc­tion­ne­ments : une entraide entre chô­meurs (qui financent le pro­jet de leurs copains à coup de 5 euros) ou une géné­ra­li­sa­tion d’un art finan­cé par les réseaux fami­liaux (ce qui nous replon­ge­rait dans une tra­di­tion éli­tiste d’avant le ving­tième siècle !).

Il faut, selon nous, que les artistes par­ti­cipent aux débats sur la dif­fu­sion, en col­la­bo­ra­tion avec les centres cultu­rels, pour défi­nir des quo­tas de dif­fu­sion pour la créa­tion aidée par la FWB via les aides aux pro­jets (comme, par exemple, c’est le cas pour la copro­duc­tion dans cer­tains contrats-pro­grammes de théâtre).

Il faut, selon nous, en finir avec des dis­cours faciles selon les­quels la fri­lo­si­té de cer­taines pro­gram­ma­tions repose sur la fri­lo­si­té sup­po­sée du public, le fameux : “ce n’est pas pour mon public”.
Il faut décons­truire ce pré­sup­po­sé déma­go­gique car il implique une décon­si­dé­ra­tion du spec­ta­teur, où l’on ne cherche à lui pré­sen­ter que ce qu’il connaît déjà. Il faut tra­vailler à la dif­fé­rence pour évi­ter un deve­nir super­fi­ciel de l’art.
L’art pour tous, oui, mais sans for­cé­ment mettre la barre de plus en plus bas.

Il faut aus­si, selon nous, glo­ba­le­ment repen­ser et réfor­mer les conseils d’a­vis : mis­sions, com­po­si­tions, métho­do­lo­gie, calen­drier, critères.

Nous sou­hai­tons que ces ques­tions, et bien d’autres, puissent être remises à l’ordre du jour. Pour l’heure, nous n’irons pas plus avant dans le détail. Mais nous appe­lons de nos vœux la tenue de débats approfondis.

Il est temps de ré-insuf­fler de la vie dans un sys­tème qui menace de se déli­ter, afin de remettre le tra­vail de l’artiste au centre.

VOILA POURQUOI NOUS SOUHAITONS, AVEC D’AUTRES, LA TENUE DE NOUVEAUX ETATS GENERAUX DU SECTEUR ARTISTIQUE.

Sté­phane Arcas, Cécile Chèvre, Antoine Lau­bin, Denis Lau­jol, Nico­las Luçon, Claude Schmitz, Vincent Sor­na­ga et Arnaud timmermans.

COME-BACK DE PAUVRES ! Face aux attaques infli­gées à leurs emplois comme à leur sécu­ri­té sociale, et donc à la qua­li­té et à l’indépendance des créa­tions artis­tiques, les différentes…

https://www.lapetition.be/en-ligne/Come-back-de-pauvres-14440.html