Nous vous savons soucieux pour Ana Belen Montés, enfermée et interdite de toute relation externe hors celle de sa plus proche famille résiduelle (père décédé et mère impotente) et inamicale à son égard (un frère et une soeur cadres au FBI), dans la terrible prison psychiatrique de Carswell au Texas.
Nous sommes particulièrement préoccupés par cet isolement radical prolongé. Celui-ci a un potentiel hautement dévastateur, d’ailleurs connu de l’administration pénale des États-Unis, puisque sa propre législation le limite à une année, éventuellement renouvelable une seconde année. Il s’agit là d’une atteinte lourde et grave à la dignité humaine et donc aux droits de l’homme.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire l’article : Ana Belén Montés, prisonnière politique aux USA depuis 13 ans
Vous êtes nombreux à vouloir agir pour aider Ana, qui n’existe que comme la prisonnière FMC 25037 – 016, à sortir de son enfer. C’est le sens d’un comité que nous aimerions mettre en place en lien avec la campagne internationale pour sa cause dont le coordinateur temporaire est [Douglas Calvo Gainza (d.calvo@seminario.co.cu).
En attendant, voici ce que nous vous proposons : Le 27 novembre aux Etats-Unis, est le “jour d’action de grâce”, Thanksgiving. C’est une fête très importante là-bas. Nous pourrions demander au président Obama d’user des pouvoirs que lui confère sa fonction pour permettre la libération d’Ana Belén Montés ce jour là.
Vous pouvez le lui demander par courrier électronique, dès maintenant, à l’adresse :
info@mail.whitehouse.gov
Nous vous demandons de bien vouloir mettre J. Roussie en CCI (kakine.roussie@orange.fr) pour que nous connaissions l’impact de cette action.
Pour vous aider un extrait d’une lettre d’un ami de Béziers (France) :
« … Les actions commises par Mme Ana Belen Montes datent d’une autre époque, une époque où la défiance était la règle entre les USA et Cuba. Cette époque me semble révolue et les relations qui se mettent progressivement en place doivent permettre de réexaminer le cas de la personne en question.
…Vous vous honoreriez en usant des pouvoirs que vous confère votre fonction pour permettre sa libération.
C’est à une décision dictée par un but d’humanité que je vous appelle, me gardant ici de porter jugement sur la politique de votre pays. .. »
Si vous êtes plutôt adepte de la plume vous pouvez envoyer un mot au président Obama (avec une copie par courriel pour notre information). Vous pouvez écrire en français, et vous n’êtes pas obligés d’en mettre trois pages!!! Il faut un timbre pour la destination « le monde » pour les Etats-Unis. L’ adresse :
Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500
USA
Vous pouvez si vous le souhaitez, envoyer une copie de votre lettre, pour information, à la Directrice du Projet sur les Droits de l’Homme, Madame l’Attorney Jessely Radack (jradack@whistleblower.org), ainsi qu’ à la nouvelle Ambassadrice des Etats-Unis en France Jane Hartley (2 avenue Gabriel — 75382 Paris Cedex 08)
Ci-dessous la lettre personnelle de Jacqueline Roussie au président Obama, la traduction d’une réllexion très intéressante du professeur de théologie cubain Douglas Calvo Gainza : “Ana Belen folie et sagesse “, et enfin un poème qui nous vient de Cuba et sa traduction. Cela fait beaucoup à lire, mais constitue un petit dossier sur le cas.
Jacqueline Roussie et Maurice Lecomte.
Grâce à Ana
Monsieur le Président Obama
Le sept novembre 2015
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500 (USA)
Monsieur le Président,
Un grand espoir est né, le 17 décembre 2014 avec l’annonce d’un changement dans vos relations avec Cuba, la libération des trois derniers prisonniers du groupe des « Cinq », le souhait d’une réouverture des deux ambassades, et la reconnaissance de l’échec de sanctions financières et économiques obsolètes. Cet espoir était un peu temporisé le surlendemain, lorsque vous avez déclaré à propos de Cuba au cours de la traditionnelle conférence de presse sur l’état de l’Union : « Ce qui est certain, c’est que nous allons nous trouver dans de meilleures conditions pour exercer notre influence et pouvoir utiliser aussi bien la carotte que le bâton ». Le vote des Etats-Unis à l’ONU le 27 octobre pour le maintien du blocus à l’encontre de Cuba a hélas renforcé nos craintes.
Malgré tout, je reste optimiste pour l’avenir, et si je vous écris aujourd’hui, c’est que nous approchons du 27 novembre, jour de la Thanksgiving, c’est-à-dire de remerciements et d’action de grâce, et nous attendons de vous, Monsieur le Président, une signature pour la libération d’ Ana Belén Montés, privée des droits les plus élémentaires de tout être humain depuis son arrestation.
Cette femme qui était analyste de première catégorie à la DIA, l’agence de renseignements du Pentagone, disposait de par sa fonction, de toutes les informations secrètes concernant Cuba. Il est certes tout à fait légitime que votre pays ait le souci de sa sécurité, mais il est inadmissible par contre, que votre pays mette en place des plans d’agression contre d’autres pays, et en particulier contre Cuba. Ana Belén Montés a divulgué au gouvernement Cubain de tels plans contre l’île, comme elle l’a exprimé avant l’annonce de sa sentence lors de son procès en 2002 :
Votre honneur, je suis devant vous aujourd’hui pour une activité à laquelle je me suis livrée parce que j’ai obéi à ma conscience plutôt qu’à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive, et je me suis sentie moralement dans l’obligation d’aider l’île à se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre système politique. Nous avons fait preuve d’intolérance et de mépris à l’égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n’avons jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers ses propres idéaux d’égalité et de justice. Je ne comprends pas pourquoi nous devons continuer à dicter aux Cubains comment ils doivent choisir leurs dirigeants, qui peuvent ou ne peuvent pas être leurs dirigeants, et quelles sont les lois appropriées pour ce pays. Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser Cuba poursuivre son propre chemin, comme le font les Etats-Unis depuis plus de deux cents ans ? (…).
_ Mon plus grand désir est de voir des relations amicales s’établir entre les Etats-Unis et Cuba. J’espère que mon cas contribuera d’une certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa politique hostile envers Cuba et à collaborer avec la Havane dans un esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension (.…)». La conclusion de sa plaidoirie coïncide avec la volonté affichée depuis le 17 décembre dernier par votre gouvernement, d’un dialogue ouvert avec Cuba, conscient de l’échec d’une approche basée sur l’hostilité
Ana Belén Montés doit sortir de l’enfer dans lequel elle est enfermée depuis maintenant 14 ans. L’hôpital psychiatrique texan de la prison Carswell où elle vit complètement isolée du monde, avec pour seule compagnie une codétenue présentant de graves troubles psychiatriques, est tristement célèbre pour les conditions inhumaines, voire sordides, faites aux prisonnières.
Pour la Thanksgiving, un geste de votre part envers Ana Belén Montés montrerait votre sincérité de voir un rapprochement avec Cuba dans un esprit de tolérance, de respect mutuel et de compréhension comme le souhaitait Ana Belén Montés.
C’est à un tel geste que nous vous appelons, monsieur le Président, pour ce jour de la Thanksgiving.
Recevez, Monsieur le Président Obama, l’expression de mes sentiments humanitaires les plus sincères.
Jacqueline Roussie (France)