Exigez la libération d’Ana Belen Montés en écrivant à Obama

26.11 2015 /
Partout !

Nous vous savons sou­cieux pour Ana Belen Mon­tés, enfer­mée et inter­dite de toute rela­tion externe hors celle de sa plus proche famille rési­duelle (père décé­dé et mère impo­tente) et inami­cale à son égard (un frère et une soeur cadres au FBI), dans la ter­rible pri­son psy­chia­trique de Cars­well au Texas.

Nous sommes par­ti­cu­liè­re­ment pré­oc­cu­pés par cet iso­le­ment radi­cal pro­lon­gé. Celui-ci a un poten­tiel hau­te­ment dévas­ta­teur, d’ailleurs connu de l’administration pénale des États-Unis, puisque sa propre légis­la­tion le limite à une année, éven­tuel­le­ment renou­ve­lable une seconde année. Il s’agit là d’une atteinte lourde et grave à la digni­té humaine et donc aux droits de l’homme.

Pour en savoir plus, nous vous invi­tons à lire l’ar­ticle : Ana Belén Mon­tés, pri­son­nière poli­tique aux USA depuis 13 ans

Vous êtes nom­breux à vou­loir agir pour aider Ana, qui n’existe que comme la pri­son­nière FMC 25037 – 016, à sor­tir de son enfer. C’est le sens d’un comi­té que nous aime­rions mettre en place en lien avec la cam­pagne inter­na­tio­nale pour sa cause dont le coor­di­na­teur tem­po­raire est [Dou­glas Cal­vo Gain­za (d.calvo@seminario.co.cu).

En atten­dant, voi­ci ce que nous vous pro­po­sons : Le 27 novembre aux Etats-Unis, est le “jour d’action de grâce”, Thanks­gi­ving. C’est une fête très impor­tante là-bas. Nous pour­rions deman­der au pré­sident Oba­ma d’user des pou­voirs que lui confère sa fonc­tion pour per­mettre la libé­ra­tion d’Ana Belén Mon­tés ce jour là.

Vous pou­vez le lui deman­der par cour­rier élec­tro­nique, dès main­te­nant, à l’adresse :

info@mail.whitehouse.gov

Nous vous deman­dons de bien vou­loir mettre J. Rous­sie en CCI (kakine.roussie@orange.fr) pour que nous connais­sions l’impact de cette action.

Pour vous aider un extrait d’une lettre d’un ami de Béziers (France) :

« … Les actions com­mises par Mme Ana Belen Montes datent d’une autre époque, une époque où la défiance était la règle entre les USA et Cuba. Cette époque me semble révo­lue et les rela­tions qui se mettent pro­gres­si­ve­ment en place doivent per­mettre de réexa­mi­ner le cas de la per­sonne en question.

…Vous vous hono­re­riez en usant des pou­voirs que vous confère votre fonc­tion pour per­mettre sa libération.

C’est à une déci­sion dic­tée par un but d’humanité que je vous appelle, me gar­dant ici de por­ter juge­ment sur la poli­tique de votre pays. .. »

Si vous êtes plu­tôt adepte de la plume vous pou­vez envoyer un mot au pré­sident Oba­ma (avec une copie par cour­riel pour notre infor­ma­tion). Vous pou­vez écrire en fran­çais, et vous n’êtes pas obli­gés d’en mettre trois pages!!! Il faut un timbre pour la des­ti­na­tion « le monde » pour les Etats-Unis. L’ adresse :


Mon­sieur le Pré­sident Obama

The White House

1600 Penn­syl­va­nia Ave­nue N.W.

Washing­ton DC 20500

USA

Vous pou­vez si vous le sou­hai­tez, envoyer une copie de votre lettre, pour infor­ma­tion, à la Direc­trice du Pro­jet sur les Droits de l’Homme, Madame l’At­tor­ney Jes­se­ly Radack (jradack@whistleblower.org), ain­si qu’ à la nou­velle Ambas­sa­drice des Etats-Unis en France Jane Hart­ley (2 ave­nue Gabriel — 75382 Paris Cedex 08)

Ci-des­sous la lettre per­son­nelle de Jac­que­line Rous­sie au pré­sident Oba­ma, la tra­duc­tion d’une rél­lexion très inté­res­sante du pro­fes­seur de théo­lo­gie cubain Dou­glas Cal­vo Gain­za : “Ana Belen folie et sagesse “, et enfin un poème qui nous vient de Cuba et sa tra­duc­tion. Cela fait beau­coup à lire, mais consti­tue un petit dos­sier sur le cas.

Jac­que­line Rous­sie et Mau­rice Lecomte.


Grâce à Ana

Mon­sieur le Pré­sident Obama

Le sept novembre 2015

The White House

1600 Penn­syl­va­nia Ave­nue N.W.

Washing­ton DC 20500 (USA)


Mon­sieur le Président,

Un grand espoir est né, le 17 décembre 2014 avec l’annonce d’un chan­ge­ment dans vos rela­tions avec Cuba, la libé­ra­tion des trois der­niers pri­son­niers du groupe des « Cinq », le sou­hait d’une réou­ver­ture des deux ambas­sades, et la recon­nais­sance de l’échec de sanc­tions finan­cières et éco­no­miques obso­lètes. Cet espoir était un peu tem­po­ri­sé le sur­len­de­main, lorsque vous avez décla­ré à pro­pos de Cuba au cours de la tra­di­tion­nelle confé­rence de presse sur l’état de l’Union : « Ce qui est cer­tain, c’est que nous allons nous trou­ver dans de meilleures condi­tions pour exer­cer notre influence et pou­voir uti­li­ser aus­si bien la carotte que le bâton ». Le vote des Etats-Unis à l’ONU le 27 octobre pour le main­tien du blo­cus à l’encontre de Cuba a hélas ren­for­cé nos craintes.
Mal­gré tout, je reste opti­miste pour l’avenir, et si je vous écris aujourd’hui, c’est que nous appro­chons du 27 novembre, jour de la Thanks­gi­ving, c’est-à-dire de remer­cie­ments et d’action de grâce, et nous atten­dons de vous, Mon­sieur le Pré­sident, une signa­ture pour la libé­ra­tion d’ Ana Belén Mon­tés, pri­vée des droits les plus élé­men­taires de tout être humain depuis son arrestation.
Cette femme qui était ana­lyste de pre­mière caté­go­rie à la DIA, l’agence de ren­sei­gne­ments du Penta­gone, dis­po­sait de par sa fonc­tion, de toutes les infor­ma­tions secrètes concer­nant Cuba. Il est certes tout à fait légi­time que votre pays ait le sou­ci de sa sécu­ri­té, mais il est inad­mis­sible par contre, que votre pays mette en place des plans d’agression contre d’autres pays, et en par­ti­cu­lier contre Cuba. Ana Belén Mon­tés a divul­gué au gou­ver­ne­ment Cubain de tels plans contre l’île, comme elle l’a expri­mé avant l’annonce de sa sen­tence lors de son pro­cès en 2002 :


Votre hon­neur, je suis devant vous aujourd’­hui pour une acti­vi­té à laquelle je me suis livrée parce que j’ai obéi à ma conscience plu­tôt qu’à la loi. Je crois que la poli­tique de notre gou­ver­ne­ment vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, pro­fon­dé­ment agres­sive, et je me suis sen­tie mora­le­ment dans l’o­bli­ga­tion d’ai­der l’île à se défendre contre nos efforts de lui impo­ser nos valeurs et notre sys­tème poli­tique. Nous avons fait preuve d’in­to­lé­rance et de mépris à l’é­gard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n’a­vons jamais res­pec­té le droit pour Cuba de choi­sir sa propre voie vers ses propres idéaux d’é­ga­li­té et de jus­tice. Je ne com­prends pas pour­quoi nous devons conti­nuer à dic­ter aux Cubains com­ment ils doivent choi­sir leurs diri­geants, qui peuvent ou ne peuvent pas être leurs diri­geants, et quelles sont les lois appro­priées pour ce pays. Pour­quoi ne pou­vons-nous pas lais­ser Cuba pour­suivre son propre che­min, comme le font les Etats-Unis depuis plus de deux cents ans ? (…).

_ Mon plus grand désir est de voir des rela­tions ami­cales s’é­ta­blir entre les Etats-Unis et Cuba. J’es­père que mon cas contri­bue­ra d’une cer­taine manière à encou­ra­ger notre gou­ver­ne­ment à aban­don­ner sa poli­tique hos­tile envers Cuba et à col­la­bo­rer avec la Havane dans un esprit de tolé­rance, de res­pect mutuel, de com­pré­hen­sion (.…)». La conclu­sion de sa plai­doi­rie coïn­cide avec la volon­té affi­chée depuis le 17 décembre der­nier par votre gou­ver­ne­ment, d’un dia­logue ouvert avec Cuba, conscient de l’échec d’une approche basée sur l’hostilité
Ana Belén Mon­tés doit sor­tir de l’enfer dans lequel elle est enfer­mée depuis main­te­nant 14 ans. L’hôpital psy­chia­trique texan de la pri­son Cars­well où elle vit com­plè­te­ment iso­lée du monde, avec pour seule com­pa­gnie une codé­te­nue pré­sen­tant de graves troubles psy­chia­triques, est tris­te­ment célèbre pour les condi­tions inhu­maines, voire sor­dides, faites aux prisonnières.

Pour la Thanks­gi­ving, un geste de votre part envers Ana Belén Mon­tés mon­tre­rait votre sin­cé­ri­té de voir un rap­pro­che­ment avec Cuba dans un esprit de tolé­rance, de res­pect mutuel et de com­pré­hen­sion comme le sou­hai­tait Ana Belén Montés.

C’est à un tel geste que nous vous appe­lons, mon­sieur le Pré­sident, pour ce jour de la Thanksgiving.

Rece­vez, Mon­sieur le Pré­sident Oba­ma, l’expression de mes sen­ti­ments huma­ni­taires les plus sincères.

Jac­que­line Rous­sie (France)