Suite d’un cycle de projections autour de ce qui nous met au défi de vivre à proximité d’humains dont les manières d’être nous enjoignent à repenser ce qu’il en est, d’être humain — et peut-être plus particulièrement ici, du langage, dont on dit qu’il fait ce que nous sommes. Alors, partant chacun des deux pôles du spectre institutionnel, que pourraient nous raconter ces films, aux prises avec des gamins autistes pour qui parler ne va pas de soi ?
DIMANCHE 23 février
derrière la librairie Par Chemins pour 16h (projection à 16h30)
bières proposées sur place, mais de quoi goûter sera le bienvenu !
.. seront projetés :
Seuls, de Olivier Smolders & Thierry Knauff (1989, 12min) : film en noir et blanc tourné à la Petite Maison (établissement psychiatrique à Chastre) qui propose un portrait d’enfants autistes aux prises avec le balancement des corps, des gestes, des sons et des regards, sans explication sur ce que l’on voit. À la lisière de l’expérimental et du documentaire, le film aux plans serrés avec pour toile de fond un mur, nous questionne tant sur une certaine esthétisation des mouvements autistiques que sur son contexte (hors-champs), en l’occurrence, le cadre psychiatrique.
Projet N, de Alain Cazuc & Fernand Deligny (1979, 56min) : à la suite de Ce Gamin, là qui laissait les questions thérapeutiques en suspens, l’INA proposa de produire un documentaire, pour la télévision, sur le réseau des Cévennes qui accueillait en séjour des enfants autistes mutiques. L’éditrice à L’Arachnéen (http://www.editions-arachneen.fr), évoque un film témoignage, de la vie du réseau mais aussi des années 70 et de la fin de l’époque du retour à la terre. Elle distingue trois types de séquences : l’organisation du coutumier, la pratique des cartes, et les moments d’échanges entre les familles et les membres du réseau. Un certain mode d’existence propre à la tentative se déploie alors sous nos yeux.