journée internationale de lutte pour les droits des femmes

08.03 2022 / toute la journée

Collecti.e.f 8 maars : Le Collectif 8 Mars appelle à la grève nationale des femmes*

> Plus d’info sur le collecti.e.f 8 maars : https://www.facebook.com/8maars

Le 8 mars, jour­née inter­na­tio­nale de lutte pour les droits des femmes*, le Col­lec­tif 8 Mars appelle à une grève natio­nale des femmes et des mino­ri­tés de genre. Après les grèves mas­sives en Espagne, en Suisse, en Amé­rique latine, et trois années de grève en Bel­gique, nous appe­lons les femmes* à s’ar­rê­ter le 8 mars, à faire grève, à renon­cer aux tâches domes­tiques, au tra­vail rému­né­ré ou aux cours et à ne pas consom­mer. Par cette action, on veut sou­li­gner le rôle impor­tant que joue le tra­vail des femmes dans le fonc­tion­ne­ment de la socié­té. Parce que lorsque les femmes* s’ar­rêtent, le monde s’arrête.

*ou toute per­sonne qui se recon­naît dans cette appellation

  • Une grève des femmes* ? Pourquoi ?

Une inéga­li­té struc­tu­relle est ancrée dans notre socié­té. Les femmes* gagnent moins de reve­nus, prennent en main davan­tage de tâches de soins, ont des pen­sions plus faibles, sont plus sou­vent confron­tées à la vio­lence. La socié­té est impré­gnée de sexisme et les témoi­gnages de vio­lences sexuelles, psy­cho­lo­giques, phy­siques, éco­no­miques, juri­diques sont quo­ti­diens. On pour­rait s’at­tendre à ce que les déci­deurs poli­tiques adoptent une approche concrète et effi­cace pour y remé­dier, mais les poli­tiques néo­li­bé­rales, sécu­ri­taires, racistes ne font qu’ac­croître les inégalités.

Le salaire annuel moyen des femmes est infé­rieur de 23 % à celui des hommes. Cela s’explique notam­ment par le fait que de nom­breux sec­teurs à bas salaires sont majo­ri­tai­re­ment fémi­nins, par exemple le net­toyage ou le com­merce. Il s’a­git de sec­teurs où les contrats à temps plein sont rares et les salaires par­ti­cu­liè­re­ment bas. Il est donc cho­quant de voir le gou­ver­ne­ment blo­quer et empê­cher les salaires d’aug­men­ter de plus de 0,4 %, et ne pas se sou­cier d’a­mé­lio­rer les condi­tions de tra­vail dans les sec­teurs les plus pré­caires et les plus fémi­ni­sés. Et, les aug­men­ta­tions récentes du salaire mini­mum, arra­chées après de nom­breuses jour­nées d’ac­tion et de grève, res­tent lar­ge­ment insuf­fi­santes. Tout cela est d’autant plus vrai pour les femmes* raci­sées ou migrantes, qui sont sou­vent confi­nées dans des emplois de soins aux per­sonnes ou de net­toyage qui sont invi­si­bi­li­sés, mal rému­né­rés et au noir.

La pan­dé­mie fait des ravages dans les sec­teurs de la san­té, de la garde d’en­fants, de l’en­sei­gne­ment, etc. Ces sec­teurs souf­fraient déjà de pénu­ries de per­son­nel avant l’ap­pa­ri­tion de la pan­dé­mie. Actuel­le­ment, les hôpi­taux ne trouvent plus d’in­fir­mières, car bon nombre d’entre elles quittent la pro­fes­sion. La pres­sion que subit le per­son­nel des mai­sons de repos est aus­si très grande, et encore plus dans les mai­sons de repos appar­te­nant à des mul­ti­na­tio­nales. La pre­mière ligne de soins, où beau­coup de femmes tra­vaillent, est mise sous pres­sion comme jamais. Des crèches, des classes dans les écoles doivent fer­mer à cause du virus, ce qui pousse encore prin­ci­pa­le­ment les femmes à s’oc­cu­per des enfants lors de ces fer­me­tures. Cette situa­tion met une fois encore en lumière la néces­si­té de ser­vices publics acces­sibles et de qua­li­té pour toutes et tous, pour prendre soin à la fois de nos enfants et de nos aînés. En l’absence de tels ser­vices, ce sont inévi­ta­ble­ment les femmes qui doivent assu­mer ces tâches de soin au sein des familles.

En ce moment, les tra­vailleuses des titres-ser­vices se battent pour obte­nir des salaires plus éle­vés et une indem­ni­té de dépla­ce­ment plus impor­tante. Les tra­vailleuses de la petite enfance luttent pour obte­nir un réel sta­tut et une reva­lo­ri­sa­tion de leur sec­teur, à l’instar des tra­vailleuses des soins de san­té ou des mai­sons de repos. Outre l’i­né­ga­li­té éco­no­mique, les femmes et les mino­ri­tés de genre sont éga­le­ment confron­tées à une vio­lence constante, qui revêt de nom­breuses formes. Les témoi­gnages d’a­gres­sions sexistes et sexuelles se suc­cèdent dans tous les milieux : dans les bars, le monde de la nuit, au tra­vail, au sein de la famille et dans la culture. Le nombre de fémi­ni­cides reste éle­vé et les femmes et les asso­cia­tions de ter­rain constatent que la police, la jus­tice et les ins­ti­tu­tions publiques n’ont pas les connais­sances et les res­sources humaines suf­fi­santes pour pré­ve­nir et trai­ter de manière adé­quate les plaintes pour vio­lence intrafamiliale.
Le gou­ver­ne­ment Vival­di, qui aime à se dire fémi­niste et qu’il est le gou­ver­ne­ment le plus fémi­nin que la Bel­gique ait eu à ce jour, a pro­mis de faire de la lutte contre la vio­lence envers les femmes* sa prio­ri­té. Les mesures prises par le monde poli­tique pour lut­ter contre la vio­lence à l’é­gard des femmes et des mino­ri­tés de genre res­tent cepen­dant insuf­fi­santes. Le plan d’ac­tion natio­nal contre les vio­lences basées sur le genre va dans le bon sens, mais le gou­ver­ne­ment ne dégage tou­jours pas de moyens concrets sub­stan­tiels à la hau­teur des besoins. C’est inacceptable.
Avec la pan­dé­mie, les femmes et mino­ri­tés de genre sont encore davan­tage confron­tées aux poli­tiques migra­toires racistes, qui mettent par­ti­cu­liè­re­ment en dan­ger les femmes migrantes, les enferment et les condamnent à la pauvreté.

  • Grève des femmes* en Bel­gique et par­tout dans le monde

Par­tout dans le monde, les droits des femmes* et mino­ri­tés de genre sont en péril et en train de recu­ler. Mais on voit aus­si que par­tout, la lutte s’organise. De l’Argentine à la Pologne, de l’Inde à l’Espagne, et en Bel­gique. Les femmes* ne se laissent pas faire et s’in­surgent. À l’échelle inter­na­tio­nale, les grèves des femmes* consti­tuent l’une des forces motrices contre les ten­dances d’ex­trême droite. Toutes les fémi­nistes, nous devons nous unir contre toutes les formes de dis­cri­mi­na­tion envers les femmes* et mino­ri­tés de genre : qu’elles concernent notre cou­leur de peau, nos ori­gines, nos reve­nus, notre genre, notre orien­ta­tion sexuelle ou nos croyances… C’est en lut­tant toutes ensemble que nous arra­che­ront des victoires.

  • Une grève des femmes* ? Com­ment participer ?

Pour exi­ger des mesures concrètes et effi­caces contre cette inéga­li­té struc­tu­relle, le Collecti.e.f 8 Maars appelle les femmes* à la grève. Cela peut se faire de dif­fé­rentes manières. Le jour du 8 mars, vous pou­vez arrê­ter de tra­vailler sur votre lieu de tra­vail, ne faire aucune tâche domes­tique chez vous, ne pas par­ti­ci­per au cours. Être soli­daire avec les femmes* en grève, mais aus­si avec celles qui n’ont jamais pu s’ar­rê­ter pen­dant la pan­dé­mie !  Nous appe­lons tout le monde à orga­ni­ser au sein et/ou en dehors des lieux de tra­vail des actions sym­bo­liques, des assem­blées, des ren­contres, des mani­fes­ta­tions, des flash­mobs, à faire du bruit. Déco­rez votre bal­con, votre lieu de tra­vail, votre ville. Faites une publi­ca­tion sur les réseaux sociaux sous l’hashtag #8M2022.

  • Par­ti­ci­pez à une action locale.

Pour des actions sur votre lieu de tra­vail, pre­nez contact avec votre orga­ni­sa­tion syn­di­cale pour voir quelles sont les moda­li­tés pra­tiques de la cou­ver­ture de grève.
Fai­sons entendre nos voix, car “quand les femmes* s’ar­rêtent, le monde s’arrête”.

*ou toute per­sonne qui se recon­naît dans cette appellation

 

15h à 19h :  La marche Mondiale des Femmes réclame un « Plan de relance, crise sanitaire et violences économiques envers les femmes »  : accueil, prise de parole et marche

> Plus d’info sur la Marche mondiale des femmes :  https://www.facebook.com/MMF.WVM/
La crise déclen­chée par la pan­dé­mie de COVID-19 a eu un fort impact socio-éco­no­mique sur les ménages et a mis en évi­dence les pro­fondes inéga­li­tés qui existent dans notre pays. Les femmes sont l’une des popu­la­tions les plus tou­chées. Bien avant la pan­dé­mie, la par­ti­ci­pa­tion des femmes au mar­ché du tra­vail était déjà plus faible et moins favo­rable que celle des hommes, et leur charge de tra­vail domes­tique et de soins non rému­né­rés était plus impor­tante. Ce 8 Mars 2022, La marche Mon­diale des Femmes, réclame pour un « Plan de relance, crise sani­taire et vio­lences éco­no­miques envers les femmes » Nous exi­geons une poli­tique socio-éco­no­mique de relance et une ges­tion de la crise sani­taire fémi­niste qui per­mette aux femmes d’effectuer un tra­vail rému­né­ré à temps plein et aux hommes d’as­su­mer davan­tage de res­pon­sa­bi­li­tés familiales !
Au pro­gramme :
  • Vil­lage avec tentes à par­tir de 15h
  • Dis­cours lan­ce­ment marche 17h
  • Marche 17h30
  • Retour ani­ma­tion 18h30