L’énergie folle suscitée par La BOUM, ce faux festival programmé le 1er avril au Bois de la Cambre, ne peut être ignorée. Se rassembler dans un parc, à l’air libre, pour tenter de profiter ensemble d’un instant musical ne peut se résumer à un vulgaire poisson d’avril. C’est un besoin vital. Nous ne souhaitons pas remettre en cause la stratégie sanitaire, même si notre opinion diverge des décisions prises par nos gouvernements, mais il est de notre devoir de prendre nos responsabilités et de concrétiser cette grande fête car nous revendiquons notre droit de nous réunir entre citoyens informés et libres. C’est l’un des piliers de notre Constitution, de nos libertés fondamentales. De notre humanité.
Certains affirment que nous sommes tombés dans une dictature sanitaire. Nous ne voulons pas le croire. Nous souhaitons prouver qu’il est encore possible de vivre et donc de faire la fête même en pleine pandémie, comme nos grands-parents le faisaient durant la guerre. « Si nous devons couper dans le budget de la culture, pourquoi nous battons-nous ? », a dit Churchill. Et nous, si nous ne pouvons plus nous réunir et faire la fête, pourquoi vivons-nous ?
Les mesures sanitaires actuelles étaient sans doute justifiées au début de la pandémie. Un an plus tard, nous constatons que les autorités ne cessent de prolonger ces restrictions de nos libertés fondamentales. Cela ne peut plus durer.
La rave organisée le soir du réveillon en Bretagne n’a généré aucun cluster malgré les milliers de participants non-masqués réunis trois jours d’affilée. Et dans un lieu clos. Vu la dégradation de l’état psychique des jeunes, nous pensons que les conditions proposées pour cette fête ne représentent dès lors aucun danger sanitaire. Nous voulons nous persuader que ni la police, ni les autorités, ni la justice ne souhaitent exercer une répression à l’encontre de cette jeunesse au bord du burn out. Une jeunesse qui s’est déjà beaucoup sacrifiée alors qu’elle n’est pas menacée par ce virus.
Nous ne souhaitons aucun débordement et aucun trouble lors de cet événement que nous espérons mémorable. Nous voulons juste faire la fête comme si c’était la dernière fois. Comme si nous pouvions succomber demain à un virus sorti de nulle part.
Si un coupable devait être désigné, notre collectif endosserait la responsabilité. Nous ne nous cacherons pas derrière un poisson d’avril. Nous sommes prêt à devenir les martyrs des fêtes sauvages car cette cause est noble et plus que jamais d’utilité publique.
Nous sommes des animaux sociaux et libres qui prenons l’initiative de nous réunir sans aucun but lucratif et sans aucune mauvaise intention. Notre seul but est de célébrer la vie, même si cela comporte un risque. Car la vie sans risque, ça n’existe pas. Et nous voulons tout simplement VIVRE.
Nous ne sommes pas des hors-la-loi mais le contexte actuel nous amène à enfreindre une mesure que nous estimons liberticide. Ce que plusieurs juges belges ont également estimé. Notre collectif se veut apolitique, mais l’interdiction de faire la fête est devenue malgré nous une affaire politique, une décision prise sans aucune concertation avec les députés, ni avec les citoyens ou les acteurs de la nuit. Cette fête sera donc aussi un mouvement citoyen de désobéissance civile qui dansera pour récupérer son droit à se réunir.
Nos engagements :
- Un set LIVE sera proposé pour que chacun puisse le diffuser sur son baffle via son smartphone ou carrément sur un sound system, en plus du nôtre.
- Les lieux seront remis dans l’état de propreté dans lequel nous les avons trouvés.
- Nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à suivre les mesures sanitaires. Nous sommes contre les clivages et pour la tolérance. Mais notre rôle n’est pas d’endosser celui de la police et nous invitons chacun à prendre ses responsabilités
- Nous réunirons les acteurs du monde de la nuit bruxelloise sur place afin qu’ils puissent recréer un contact humain avec leur public
- Une plateforme citoyenne sera créée afin que chacun puisse devenir membre de notre collectif et revendiquer son droit à se réunir et à faire la fête et prendre une part de responsabilité
- Nous allons mettre sur pied un syndicat de la Nightlife bruxelloise pour représenter les noctambules et les professionnels du secteur afin que le couvre-feu et la fermeture des lieux de fêtes et de culture ne soient plus jamais d’application
- Une pétition sera lancée pour réclamer la clémence des autorités bruxelloises concernant les rassemblements de jeunes — peu importe l’heure
WE’VE GOT TO FIGHT FOR OUR RIGHT TO PARTY !
— The Beastieboys -