L’ABÎME — La Fête pour le droit de se réunir

02.04 2021 / 18h - 22h
Cinquantenaire - Cinquantenaire

L’éner­gie folle sus­ci­tée par La BOUM, ce faux fes­ti­val pro­gram­mé le 1er avril au Bois de la Cambre, ne peut être igno­rée. Se ras­sem­bler dans un parc, à l’air libre, pour ten­ter de pro­fi­ter ensemble d’un ins­tant musi­cal ne peut se résu­mer à un vul­gaire pois­son d’a­vril. C’est un besoin vital. Nous ne sou­hai­tons pas remettre en cause la stra­té­gie sani­taire, même si notre opi­nion diverge des déci­sions prises par nos gou­ver­ne­ments, mais il est de notre devoir de prendre nos res­pon­sa­bi­li­tés et de concré­ti­ser cette grande fête car nous reven­di­quons notre droit de nous réunir entre citoyens infor­més et libres. C’est l’un des piliers de notre Consti­tu­tion, de nos liber­tés fon­da­men­tales. De notre humanité.

Cer­tains affirment que nous sommes tom­bés dans une dic­ta­ture sani­taire. Nous ne vou­lons pas le croire. Nous sou­hai­tons prou­ver qu’il est encore pos­sible de vivre et donc de faire la fête même en pleine pan­dé­mie, comme nos grands-parents le fai­saient durant la guerre. « Si nous devons cou­per dans le bud­get de la culture, pour­quoi nous bat­tons-nous ? », a dit Chur­chill. Et nous, si nous ne pou­vons plus nous réunir et faire la fête, pour­quoi vivons-nous ?

Les mesures sani­taires actuelles étaient sans doute jus­ti­fiées au début de la pan­dé­mie. Un an plus tard, nous consta­tons que les auto­ri­tés ne cessent de pro­lon­ger ces res­tric­tions de nos liber­tés fon­da­men­tales. Cela ne peut plus durer.

La rave orga­ni­sée le soir du réveillon en Bre­tagne n’a géné­ré aucun clus­ter mal­gré les mil­liers de par­ti­ci­pants non-mas­qués réunis trois jours d’af­fi­lée. Et dans un lieu clos. Vu la dégra­da­tion de l’é­tat psy­chique des jeunes, nous pen­sons que les condi­tions pro­po­sées pour cette fête ne repré­sentent dès lors aucun dan­ger sani­taire. Nous vou­lons nous per­sua­der que ni la police, ni les auto­ri­tés, ni la jus­tice ne sou­haitent exer­cer une répres­sion à l’en­contre de cette jeu­nesse au bord du burn out. Une jeu­nesse qui s’est déjà beau­coup sacri­fiée alors qu’elle n’est pas mena­cée par ce virus.

Nous ne sou­hai­tons aucun débor­de­ment et aucun trouble lors de cet évé­ne­ment que nous espé­rons mémo­rable. Nous vou­lons juste faire la fête comme si c’é­tait la der­nière fois. Comme si nous pou­vions suc­com­ber demain à un virus sor­ti de nulle part.
Si un cou­pable devait être dési­gné, notre col­lec­tif endos­se­rait la res­pon­sa­bi­li­té. Nous ne nous cache­rons pas der­rière un pois­son d’a­vril. Nous sommes prêt à deve­nir les mar­tyrs des fêtes sau­vages car cette cause est noble et plus que jamais d’u­ti­li­té publique.
Nous sommes des ani­maux sociaux et libres qui pre­nons l’i­ni­tia­tive de nous réunir sans aucun but lucra­tif et sans aucune mau­vaise inten­tion. Notre seul but est de célé­brer la vie, même si cela com­porte un risque. Car la vie sans risque, ça n’existe pas. Et nous vou­lons tout sim­ple­ment VIVRE.

Nous ne sommes pas des hors-la-loi mais le contexte actuel nous amène à enfreindre une mesure que nous esti­mons liber­ti­cide. Ce que plu­sieurs juges belges ont éga­le­ment esti­mé. Notre col­lec­tif se veut apo­li­tique, mais l’in­ter­dic­tion de faire la fête est deve­nue mal­gré nous une affaire poli­tique, une déci­sion prise sans aucune concer­ta­tion avec les dépu­tés, ni avec les citoyens ou les acteurs de la nuit. Cette fête sera donc aus­si un mou­ve­ment citoyen de déso­béis­sance civile qui dan­se­ra pour récu­pé­rer son droit à se réunir.

Nos enga­ge­ments :

  •  Un set LIVE sera pro­po­sé pour que cha­cun puisse le dif­fu­ser sur son baffle via son smart­phone ou car­ré­ment sur un sound sys­tem, en plus du nôtre.
  • Les lieux seront remis dans l’é­tat de pro­pre­té dans lequel nous les avons trouvés.
  • Nous invi­tons toutes les per­sonnes qui le sou­haitent à suivre les mesures sani­taires. Nous sommes contre les cli­vages et pour la tolé­rance. Mais notre rôle n’est pas d’en­dos­ser celui de la police et nous invi­tons cha­cun à prendre ses responsabilités
  • Nous réuni­rons les acteurs du monde de la nuit bruxel­loise sur place afin qu’ils puissent recréer un contact humain avec leur public
  • Une pla­te­forme citoyenne sera créée afin que cha­cun puisse deve­nir membre de notre col­lec­tif et reven­di­quer son droit à se réunir et à faire la fête et prendre une part de responsabilité
  • Nous allons mettre sur pied un syn­di­cat de la Night­life bruxel­loise pour repré­sen­ter les noc­tam­bules et les pro­fes­sion­nels du sec­teur afin que le couvre-feu et la fer­me­ture des lieux de fêtes et de culture ne soient plus jamais d’application
  • Une péti­tion sera lan­cée pour récla­mer la clé­mence des auto­ri­tés bruxel­loises concer­nant les ras­sem­ble­ments de jeunes — peu importe l’heure

    WE’VE GOT TO FIGHT FOR OUR RIGHT TO PARTY !
     — The Beastieboys -