Sous le tunnel de la gare du midi (celui qui fait la jonction entre l’avenue du Roi à Saint-Gilles et l’avenue des Vétérinaires à Anderlecht) s’étaient réfugiés une trentaine de sans-abris.
Depuis de nombreux mois, ils avaient organisé un campement de fortune avec les moyens du bord.
Ils logeaient là car cet abri est ce qu’à leurs yeux ils pouvaient trouver de meilleur. Ils logeaient là car les dispositifs d’accueil et de relogement font aujourd’hui encore gravement défaut ou sont inadéquats.
Vendredi 8 juin avant le lever du jour, ils ont été dispersés par la police de la Zone Midi qui a ensuite supervisé l’installation de grilles qui interdisent maintenant non seulement leur retour, mais aussi le passage des milliers de personnes qui chaque jour utilisaient ce tunnel.
Plutôt que de s’attaquer à la misère, les autorités communales (qui ont pourtant déclaré Saint-Gilles “commune hospitalière”) chassent les miséreux. Au lieu de prendre leurs responsabilités, elles cherchent à rendre la misère invisible.
La pauvreté n’est pas une fatalité. Le sans-abrisme n’est pas une fatalité. Ils peuvent être combattus et de nombreuses initiatives l’ont déjà prouvé. L’ensemble du secteur et de nombreux citoyens ont à maintes reprises invité les autorités, à tous les niveaux de pouvoir, à y travailler de concert, en profondeur.
Nous refusons la fermeture de ce tunnel. Nous refusons que les sans-abris soient invisibilisés par les pouvoirs politiques. Nous refusons que les deniers publics servent à cacher une misère qu’ils devraient combattre, au risque de créer davantage d’insécurité encore, pour les premiers concernés d’abord, pour l’ensemble de la société ensuite.
Nous exigeons que les autorités communales fassent retirer ces grilles de la honte et nous viendrons le samedi 23 juin à 13h nous assurer qu’elles ne sont plus là et qu’il ne nous sera pas nécessaire d’envisager de recourir à la désobéissance civile.
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