Webinaire avec Pierre Harzé, Directeur adjoint de la représentation du PNUD à Bruxelles ; Laetitia Van der Vennet — Responsable du plaidoyer — PICUM ; Rabia Benkh, militant sans papier et administrateur du blog « Migrant libre » et Alexis Andries,Coordinateur Médecins du Monde (Belgique).
La situation des personnes sans papiers est d’autant plus difficile en temps de pandémie de COVID 19. En effet, à l’heure où l’on demande de se confiner, il est quasi impossible de le faire si on est sans abris ou que l’on dispose d’un logement exigu et précaire. Comment, dans cette situation, respecter la distanciation sociale et les mesures sanitaires de prévention ? Comment vivre décemment sans protection sociale (mutuelle, chômage ou CPAS) et depuis peu sans revenus issus du système d’emploi informel ?
Le Portugal a opté pour la régularisation temporaire des sans papiers afin de leur permettre d’accéder au système de soins et de pouvoir se confiner. Le but étant d’empêcher la propagation du virus au sein de l’ensemble de la population résidant au Portugal. Régularisé.e.s, ces dernier.ère.s pourraient également renforcer les forces de travail (si ils et elles en ont les compétences et les diplômes requis ?) au sein des métiers dits essentiels en temps de crise sanitaire.
En Belgique, l’autorité fédérale, malgré ses pouvoirs spéciaux, se tait tandis que certaines communes (comme Forest) demandent la régularisation et que des Régions, comme Bruxelles, en collaboration avec des associations citoyennes, réquisitionnent des logements actuellement vides (hôtels, gites…) pour les héberger. Plusieurs collectifs d’associations et d’avocats demandent également la fin de la détention des personnes sans papiers en centres fermés se basant, en autres, sur l’impossibilité actuelle des retours forcés. Malgré le fait que les centres fermés en Belgique aient été vidés de moitié pour raisons sanitaires liées au COVID 19, les conditions des résident·e|s restent indécentes, en témoigne la situation à Merksplas.
> Pourquoi la Belgique ne veut-elle pas envisager la régularisation et la fin de la détention des personnes sans papiers comme mesure d’urgence sanitaire ? Quelles sont les expériences positives au sein d’autres états membres européens ? Quels sont le rôle et la position du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) face à la demande de régularisation ?
Les panélistes discuteront des derniers développements liés au COVID 19, de l’accès aux soins, au logement, au permis de séjour et au marché du travail. Ils et elles partageront les bonnes pratiques et proposeront des recommandations politiques.
Intervenant.e.s :
- Pierre Harzé — Directeur adjoint de la représentation du PNUD à Bruxelles.
- Laetitia Van der Vennet — Responsable du plaidoyer — PICUM
- Rabia Benkh — militant sans papier et administrateur du blog « Migrant libre »
- Alexis Andries — Coordinateur Médecins du Monde (Belgique)
Langue : Anglais et français
Ce webinaire est organisé dans le cadre d’un cycle sur différents volets de la justice migratoire en lien avec la pandémie du COVID-19. L’objectif est de rassembler des informations de terrain et expertises sur l’impact de la pandémie sur les droits des personnes migrantes en Belgique, en Europe et au niveau international. Ces échanges ont pour but également de contribuer à l’élaboration de pistes de recommandations politiques sur le court et moyen termes.