Le COVID-19 et les droits des personnes migrantes en situation irrégulière

12.05 2020 / 14h00 - 15h30
en ligne

Webi­naire avec Pierre Har­zé, Direc­teur adjoint de la repré­sen­ta­tion du PNUD à Bruxelles ; Lae­ti­tia Van der Ven­net — Res­pon­sable du plai­doyer — PICUM ; Rabia Benkh, mili­tant sans papier et admi­nis­tra­teur du blog « Migrant libre » et Alexis Andries,Coordinateur Méde­cins du Monde (Bel­gique).

La situa­tion des per­sonnes sans papiers est d’autant plus dif­fi­cile en temps de pan­dé­mie de COVID 19. En effet, à l’heure où l’on demande de se confi­ner, il est qua­si impos­sible de le faire si on est sans abris ou que l’on dis­pose d’un loge­ment exi­gu et pré­caire. Com­ment, dans cette situa­tion, res­pec­ter la dis­tan­cia­tion sociale et les mesures sani­taires de pré­ven­tion ? Com­ment vivre décem­ment sans pro­tec­tion sociale (mutuelle, chô­mage ou CPAS) et depuis peu sans reve­nus issus du sys­tème d’emploi informel ?

Le Por­tu­gal a opté pour la régu­la­ri­sa­tion tem­po­raire des sans papiers afin de leur per­mettre d’accéder au sys­tème de soins et de pou­voir se confi­ner. Le but étant d’empêcher la pro­pa­ga­tion du virus au sein de l’ensemble de la popu­la­tion rési­dant au Por­tu­gal. Régularisé.e.s, ces dernier.ère.s pour­raient éga­le­ment ren­for­cer les forces de tra­vail (si ils et elles en ont les com­pé­tences et les diplômes requis ?) au sein des métiers dits essen­tiels en temps de crise sanitaire.

En Bel­gique, l’autorité fédé­rale, mal­gré ses pou­voirs spé­ciaux, se tait tan­dis que cer­taines com­munes (comme Forest) demandent la régu­la­ri­sa­tion et que des Régions, comme Bruxelles, en col­la­bo­ra­tion avec des asso­cia­tions citoyennes, réqui­si­tionnent des loge­ments actuel­le­ment vides (hôtels, gites…) pour les héber­ger. Plu­sieurs col­lec­tifs d’associations et d’avocats demandent éga­le­ment la fin de la déten­tion des per­sonnes sans papiers en centres fer­més se basant, en autres, sur l’impossibilité actuelle des retours for­cés. Mal­gré le fait que les centres fer­més en Bel­gique aient été vidés de moi­tié pour rai­sons sani­taires liées au COVID 19, les condi­tions des résident·e|s res­tent indé­centes, en témoigne la situa­tion à Merks­plas.

> Pour­quoi la Bel­gique ne veut-elle pas envi­sa­ger la régu­la­ri­sa­tion et la fin de la déten­tion des per­sonnes sans papiers comme mesure d’urgence sani­taire ? Quelles sont les expé­riences posi­tives au sein d’autres états membres euro­péens ? Quels sont le rôle et la posi­tion du PNUD (Pro­gramme des Nations Unies pour le déve­lop­pe­ment) face à la demande de régularisation ?

Les pané­listes dis­cu­te­ront des der­niers déve­lop­pe­ments liés au COVID 19, de l’accès aux soins, au loge­ment, au per­mis de séjour et au mar­ché du tra­vail. Ils et elles par­ta­ge­ront les bonnes pra­tiques et pro­po­se­ront des recom­man­da­tions politiques.

Intervenant.e.s :

  • Pierre Har­zé — Direc­teur adjoint de la repré­sen­ta­tion du PNUD à Bruxelles.
  • Lae­ti­tia Van der Ven­net — Res­pon­sable du plai­doyer — PICUM
  • Rabia Benkh — mili­tant sans papier et admi­nis­tra­teur du blog « Migrant libre »
  • Alexis Andries — Coor­di­na­teur Méde­cins du Monde (Bel­gique)

Langue : Anglais et français


Ce webi­naire est orga­ni­sé dans le cadre d’un cycle sur dif­fé­rents volets de la jus­tice migra­toire en lien avec la pan­dé­mie du COVID-19. L’objectif est de ras­sem­bler des infor­ma­tions de ter­rain et exper­tises sur l’impact de la pan­dé­mie sur les droits des per­sonnes migrantes en Bel­gique, en Europe et au niveau inter­na­tio­nal. Ces échanges ont pour but éga­le­ment de contri­buer à l’élaboration de pistes de recom­man­da­tions poli­tiques sur le court et moyen termes.