Les réfugiés de Lampedusa marchent vers Anvers pour parler avec l’évêque Johan Bonny !
Nous avons, toutes et tous, encore à l’esprit, ces images graves de migrants entassés sur des cargos prêts à se fracasser contre des rochers. Rien qu’en une semaine, en décembre 2014, deux cargos à la dérive, avec plus de 1000 personnes à bord. Une catastrophe humanitaire, les chiffres font froid dans le dos. Plus de 3 000 morts en 2014, en Mer Méditerranée !
Alors que les déplacements forcés dans le monde dépassent les 50 millions de personnes, le nombre de demandes d’asile en Belgique a été divisé quasi par 3 en 15 ans (42.000 demandes en 2000 contre 15.000, aujourd’hui). Malgré ces chiffres, une demande sur deux est encore refusée, y compris pour des familles venues de pays en guerre.
Il est aussi avéré que les immigrés « rapportent » à la Belgique. En effet, d’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration “rapporterait” en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu, par an.
Mais pendant ce temps, divisant également l’opinion publique, le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N‑VA), radicalise, plus encore, les procédures en reconnaissance (en imposant l’augmentation des vols retour, l’allongement de la liste des pays dits d’origine sûrs ainsi qu’une analyse plus rapide, moins approfondie, des dossiers de demandes entrainant, évidemment, plus de refus, …)
C’est pourquoi, les Sans-papiers réunis au sein du Front d’Actions des Migrants, continuent de revendiquer leur plus-value et leur droit à la liberté et à la dignité humaine. Cette liberté qui leur permettra de contribuer et de participer activement à la société culturelle, économique et sociale en Belgique.
A ce jour, quatre-vingts pour cent des Sans-papiers du Front d’Actions des Migrants ont été déboutés de leur procédure d’asile, en dépit de la convention de Genève et des directives européennes qui appellent à protéger les réfugiés de guerre ou les catégories vulnérables.
Nous souhaitons rappeler que la campagne de régularisation de 2009 est un échec. Elle n’a permis de régulariser par le travail que d’une manière marginale et temporaire. Beaucoup n’ont pas été régularisés, même s’ils pouvaient y prétendre…
En plus de l’examen de l’intérêt des enfants dans les procédures d’asile, nous réclamons une procédure de régularisation reposant sur 5 critères permanents, inscrits dans la loi, et une procédure devant une commission indépendante.
Les 5 critères :
1. La procédure d’asile longue durée (3 ans, en ce compris la durée de la procédure au Conseil d’Etat); critère rencontré par le collectif Mobilisation 2009, le groupe des Victimes de la régularisation 2009 et la Voix des Sans-papiers
2. L’impossibilité de retourner dans le pays d’origine ; critère rencontré par le collectif des Afghans et le groupe Ebola
3. Le fait d’avoir des attaches sociales durables dans le pays ou avoir des circonstances humanitaires à faire valoir ; critère rencontré par le collectif Mobilisation 2009, le groupe des Victimes de la régularisation 2009 et la Voix des Sans-papiers
4. Le fait de disposer d’un projet de contribution socio-économique en Belgique, critère rencontré par le collectif Mobilisation 2009, le groupe des Victimes de la régularisation 2009 et la Voix des Sans-papiers
5. Le fait d’être gravement malade ou handicapé ;
En fonction de ces critères, nous réclamons le réexamen des dossiers des Sans-papiers.
L’objectif et le point de départ de cette marche ne seront pas plus importants que les étapes dans les villes intermédiaires. A la rencontre des associations, des syndicats et des autorités locales, nous expliquerons notre démarche, en tentant de sensibiliser les citoyen.ne.s et de les rendre solidaires au combat que nous menons.
Enfin, afin de ne pas laisser tomber l’histoire dans l’oubli, la caravane remplira également un rôle d’information et de résistance aux idées d’extrême droite car nous tenons à notre démocratie et à nos libertés. Au fil du parcours, nous visiterons la Caserne Dossin (point de départ de la déportation de nombreux Juifs et Tsiganes entre 1942 et 1944), le Fort de Breendonk (camp de concentration) ainsi que les travailleurs de la métallurgie de Hoboken (qui tire l’essentiel de ses ressources minières du Haut Katanga en Afrique, depuis les années 1900).
Le samedi en fin de journée, nous prévoyons une halte à Malines, afin de rencontrer le Cardinal Danneels à qui nous confierons nos espoirs d’obtenir son appui dans notre lutte pour les droits civiques.
Le dimanche lorsque nous arriverons à Anvers, nous rencontrerons l’évêque Johan Bonny reconnu pour ses opinions progressistes. Nous le sensibiliserons sur la situation que vivent ces personnes au quotidien.
En marchant, notre objectif principal est d’obtenir une reconnaissance au sein de l’église qui permettrait d’attirer l’attention et changer le cadre juridique appliqué actuellement dans la société civile.
Le départ aura lieu le samedi 14 février (heure et lieu à préciser), à Bruxelles. Les escales seront la caserne de Dossin, le Fort de Breendonck, la métallurgie Hoboken, Malines et s’achèvera à Anvers le dimanche 15 février, dans l’après-midi.
Le Front d’Actions des Migrants (FAM) : Collectif Mobilisation 2009, Groupe des Victimes de la régularisation 2009, La Voix des Sans-papiers, Groupe Ebola, Collectif des Afghans, MRAX, CRER, RESF, Kids Parlement.