Les réfugiés de Lampedusa marchent vers Anvers pour parler avec l’évêque Johan Bonny !

14.02 2015 /
14h (heure et lieu à préciser), à Bruxelles

Les réfu­giés de Lam­pe­du­sa marchent vers Anvers pour par­ler avec l’évêque Johan Bonny !

Nous avons, toutes et tous, encore à l’esprit, ces images graves de migrants entas­sés sur des car­gos prêts à se fra­cas­ser contre des rochers. Rien qu’en une semaine, en décembre 2014, deux car­gos à la dérive, avec plus de 1000 per­sonnes à bord. Une catas­trophe huma­ni­taire, les chiffres font froid dans le dos. Plus de 3 000 morts en 2014, en Mer Méditerranée !

Alors que les dépla­ce­ments for­cés dans le monde dépassent les 50 mil­lions de per­sonnes, le nombre de demandes d’asile en Bel­gique a été divi­sé qua­si par 3 en 15 ans (42.000 demandes en 2000 contre 15.000, aujourd’hui). Mal­gré ces chiffres, une demande sur deux est encore refu­sée, y com­pris pour des familles venues de pays en guerre.

Il est aus­si avé­ré que les immi­grés « rap­portent » à la Bel­gique. En effet, d’a­près un rap­port de l’OCDE dévoi­lé par La Libre Bel­gique, l’im­mi­gra­tion “rap­por­te­rait” en moyenne près de 3.500 euros de ren­trées fis­cales par indi­vi­du, par an.

Mais pen­dant ce temps, divi­sant éga­le­ment l’opinion publique, le Secré­taire d’Etat à l’Asile et la Migra­tion, Theo Fran­cken (N‑VA), radi­ca­lise, plus encore, les pro­cé­dures en recon­nais­sance (en impo­sant l’augmentation des vols retour, l’allongement de la liste des pays dits d’origine sûrs ain­si qu’une ana­lyse plus rapide, moins appro­fon­die, des dos­siers de demandes entrai­nant, évi­dem­ment, plus de refus, …)

C’est pour­quoi, les Sans-papiers réunis au sein du Front d’Actions des Migrants, conti­nuent de reven­di­quer leur plus-value et leur droit à la liber­té et à la digni­té humaine. Cette liber­té qui leur per­met­tra de contri­buer et de par­ti­ci­per acti­ve­ment à la socié­té cultu­relle, éco­no­mique et sociale en Belgique.

A ce jour, quatre-vingts pour cent des Sans-papiers du Front d’Actions des Migrants ont été débou­tés de leur pro­cé­dure d’asile, en dépit de la conven­tion de Genève et des direc­tives euro­péennes qui appellent à pro­té­ger les réfu­giés de guerre ou les caté­go­ries vulnérables.

Nous sou­hai­tons rap­pe­ler que la cam­pagne de régu­la­ri­sa­tion de 2009 est un échec. Elle n’a per­mis de régu­la­ri­ser par le tra­vail que d’une manière mar­gi­nale et tem­po­raire. Beau­coup n’ont pas été régu­la­ri­sés, même s’ils pou­vaient y prétendre…
En plus de l’examen de l’intérêt des enfants dans les pro­cé­dures d’asile, nous récla­mons une pro­cé­dure de régu­la­ri­sa­tion repo­sant sur 5 cri­tères per­ma­nents, ins­crits dans la loi, et une pro­cé­dure devant une com­mis­sion indépendante.

Les 5 critères :

1. La pro­cé­dure d’asile longue durée (3 ans, en ce com­pris la durée de la pro­cé­dure au Conseil d’Etat); cri­tère ren­con­tré par le col­lec­tif Mobi­li­sa­tion 2009, le groupe des Vic­times de la régu­la­ri­sa­tion 2009 et la Voix des Sans-papiers

2. L’impossibilité de retour­ner dans le pays d’origine ; cri­tère ren­con­tré par le col­lec­tif des Afghans et le groupe Ebola

3. Le fait d’avoir des attaches sociales durables dans le pays ou avoir des cir­cons­tances huma­ni­taires à faire valoir ; cri­tère ren­con­tré par le col­lec­tif Mobi­li­sa­tion 2009, le groupe des Vic­times de la régu­la­ri­sa­tion 2009 et la Voix des Sans-papiers

4. Le fait de dis­po­ser d’un pro­jet de contri­bu­tion socio-éco­no­mique en Bel­gique, cri­tère ren­con­tré par le col­lec­tif Mobi­li­sa­tion 2009, le groupe des Vic­times de la régu­la­ri­sa­tion 2009 et la Voix des Sans-papiers

5. Le fait d’être gra­ve­ment malade ou handicapé ;

En fonc­tion de ces cri­tères, nous récla­mons le réexa­men des dos­siers des Sans-papiers.

L’objectif et le point de départ de cette marche ne seront pas plus impor­tants que les étapes dans les villes inter­mé­diaires. A la ren­contre des asso­cia­tions, des syn­di­cats et des auto­ri­tés locales, nous expli­que­rons notre démarche, en ten­tant de sen­si­bi­li­ser les citoyen.ne.s et de les rendre soli­daires au com­bat que nous menons.

Enfin, afin de ne pas lais­ser tom­ber l’histoire dans l’oubli, la cara­vane rem­pli­ra éga­le­ment un rôle d’information et de résis­tance aux idées d’ex­trême droite car nous tenons à notre démo­cra­tie et à nos liber­tés. Au fil du par­cours, nous visi­te­rons la Caserne Dos­sin (point de départ de la dépor­ta­tion de nom­breux Juifs et Tsi­ganes entre 1942 et 1944), le Fort de Breen­donk (camp de concen­tra­tion) ain­si que les tra­vailleurs de la métal­lur­gie de Hobo­ken (qui tire l’es­sen­tiel de ses res­sources minières du Haut Katan­ga en Afrique, depuis les années 1900).

Le same­di en fin de jour­née, nous pré­voyons une halte à Malines, afin de ren­con­trer le Car­di­nal Dan­neels à qui nous confie­rons nos espoirs d’obtenir son appui dans notre lutte pour les droits civiques.

Le dimanche lorsque nous arri­ve­rons à Anvers, nous ren­con­tre­rons l’évêque Johan Bon­ny recon­nu pour ses opi­nions pro­gres­sistes. Nous le sen­si­bi­li­se­rons sur la situa­tion que vivent ces per­sonnes au quotidien.

En mar­chant, notre objec­tif prin­ci­pal est d’obtenir une recon­nais­sance au sein de l’église qui per­met­trait d’attirer l’attention et chan­ger le cadre juri­dique appli­qué actuel­le­ment dans la socié­té civile.

Le départ aura lieu le same­di 14 février (heure et lieu à pré­ci­ser), à Bruxelles. Les escales seront la caserne de Dos­sin, le Fort de Breen­donck, la métal­lur­gie Hobo­ken, Malines et s’achèvera à Anvers le dimanche 15 février, dans l’après-midi.

Le Front d’Actions des Migrants (FAM) : Col­lec­tif Mobi­li­sa­tion 2009, Groupe des Vic­times de la régu­la­ri­sa­tion 2009, La Voix des Sans-papiers, Groupe Ebo­la, Col­lec­tif des Afghans, MRAX, CRER, RESF, Kids Parlement.