LES RENCONTRES DE POUR // La fabrique de nos servitudes

20.05 2022 / 20h à 21h45 (accueil à partir de 19h30)
PointCulture - Rue Royale 145 – 1000 Bruxelles

Ce pro­chain ven­dre­di 20 mai 2022, POUR accueille Roland GORI sur le thème : « La fabrique de nos servitudes »

Roland Gori  est Pro­fes­seur émé­rite de Psy­cho­pa­tho­lo­gie cli­nique à l’Université d’Aix-Marseille et Psy­cha­na­lyste. Il a publié un grand nombre d’ouvrages et d’essais au cours des­quels, pour nombre d’entre eux, il a déve­lop­pé une pen­sée cri­tique de la moder­ni­té, insis­tant sur les ravages idéo­lo­giques que les logiques scien­tistes autant que libé­rales pro­duisent auprès des citoyens, rava­lés au rang d’individus sta­tis­tiques. Ses tra­vaux de recherche portent sur les fonc­tions de l’acte de parole et aus­si sur la médi­ca­li­sa­tion de l’existence et les dis­po­si­tifs anthro­po­lo­giques du soin. Il fut titu­laire de la Chaire de phi­lo­so­phie (2015 – 2016) de l’École des sciences phi­lo­so­phiques et reli­gieuses de l’Université Saint Louis à Bruxelles. La Chaire à Vif de l’École  Natio­nale Supé­rieure des Arts Visuels de La Cambre lui a été pro­po­sée en2020-2021.

En jan­vier 2022, il publie « La fabrique de nos servitudes » :
« Dans nos socié­tés de contrôle, l’information est le moyen pri­vi­lé­gié de sur­veiller, de nor­ma­li­ser et de don­ner des ordres. Les infor­ma­tions, molé­cules de la vie sociale, deviennent les sujets de l’existence, les véri­tables cibles des pou­voirs poli­tiques et éco­no­miques. Avec le lan­gage numé­rique, les sub­jec­ti­vi­tés se trouvent enser­rées dans un filet de normes de plus en plus denses et contrai­gnantes. Les idéo­lo­gies scien­ti­fiques viennent sou­vent légi­ti­mer ce « natu­ra­lisme éco­no­mique » trans­for­mant le citoyen en sujet neu­ro-éco­no­mique et son édu­ca­tion en fuse­lage de ses com­pé­tences en vue des com­pé­ti­tions à venir. Les fabriques de ser­vi­tude mettent en escla­vage les indi­vi­dus et les popu­la­tions au nom de l’efficacité tech­nique, de l’illusion d’un bon­heur pro­cu­ré par les algo­rithmes et la mon­dia­li­sa­tion mar­chande.  Pour en sor­tir, il nous faut modi­fier nos habi­tus et nos habi­tudes, res­tau­rer la force révo­lu­tion­naire du lan­gage et de la méta­phore, réta­blir le pou­voir des fic­tions. Les ordres exis­tants ont tou­jours haï les uto­pies, la puis­sance de leur ima­gi­na­tion et de leurs expé­riences de pen­sée. L’utopie ne se réduit pas à un genre lit­té­raire, à une rêve­rie poli­tique d’un futur impro­bable, elle consti­tue une posi­tion éthique et poli­tique, un style, un foyer de liber­té. Dans l’histoire des escla­vages et des luttes sociales, les « mar­ron­nages », par la danse, le chant, le récit et le conte, ont été des voies d’émancipation. Résis­ter aux fabriques de nos ser­vi­tudes par l’utopie est une nou­velle manière d’agir et de pen­ser l’infini, le com­plexe, l’instable, le mul­tiple, le divers que le vivant exige. Il y a urgence à détour­ner l’utile pour en faire du Beau, emmê­ler le vivant au Vrai et faire chu­ter sa majus­cule pour que nos vies ne soient pas minus­cules ».(Pré­sen­ta­tion de l’ouvrage, Edi­tions LLL, Les Liens qui Libèrent)

L’ œuvre de Roland Gori est immense. Citons : « Et si l’effondrement avait déjà eu lieu » en 2020, « La nudi­té du pou­voir, com­prendre le moment Macron » en 2018, « Un monde sans esprit : la fabrique des ter­ro­rismes » en 2017, « L’individu ingou­ver­nable » en 2015, « Faut-il renon­cer à la liber­té pour être heu­reux ? » en 2014, « La fabrique des impos­teurs » en 2013, « La digni­té de pen­ser » en 2011, « De quoi la psy­cha­na­lyse est-elle le nom ?: Démo­cra­tie et sub­jec­ti­vi­té » en 2010, « La san­té tota­li­taire, essai sur la médi­ca­li­sa­tion de l’existence » en 2009  avec Marie-José Del Vol­go, « Exi­lés de l’intime : la méde­cine et la psy­chia­trie au ser­vice du nou­vel ordre éco­no­mique » en 2008, « L’Empire des coachs, une nou­velle forme de contrôle social » en 2006 avec Pierre Le Coz, « La san­té tota­li­taire Essai sur la médi­ca­li­sa­tion de l’existence » en 2005 avec Marie-José Del Volgo.
Il est l’initiateur avec Ste­fan Che­dri de « L’Appel des Appels », le 22 décembre 2008, par lequel les pro­fes­sion­nels du soin, du tra­vail social, de l’éducation, de la jus­tice, de l’information et de la culture refusent que l’idéologie de « l’homme éco­no­mique » mette en faillite le soin, le tra­vail social, l’éducation, la jus­tice, l’information et la culture.

Infos pra­tiques

POUR ne fera pas de contrôle de pass sani­taire. Cette confé­rence est donc ouverte à toutes et tous, dans le res­pect des mesures sani­taires en vigueur (dis­tan­cia­tion et masques).

  • RÉSERVATION : la par­ti­ci­pa­tion à cette ren­contre se fera sous réser­va­tion à l’adresse mail sui­vante : lesrencontres@pour.press
Men­tion­nez le nom, pré­nom, le nombre de participant·es ain­si que le titre de la conférence-débat.
  • LIEU : Point­Cul­ture – Rue Royale, 145 – 1000 Bruxelles
  • PRIX : Prix libre. Mais POUR a grand besoin de votre sou­tien, mal­gré tout !
  • ACCESSIBILITÉ : Gare Congrès ; Métro Bota­nique ; Trams 92, 93 ; Bus 61, 65, 66, 270, 271, 272, 318, 351, 358, 410, 470, 620, N18 ; Par­king Pas­sage 44 (Rue de l’Ommegang 16, 1000 Bruxelles)