Manif antifasciste contre le NSV !

20.03 2014 /
19h Maison de l'Amérique Latine : 27, rue du Collège à 1050 Bxl.

Manif anti­fas­ciste contre le NSV ! Des emplois !!!! pas de racisme !

19h Anvers, Gare d’Anvers-Berchem

(Page offi­cielle de la cam­pagne de Blok­bus­ter, en néer­lan­dais : https://www.facebook.com/events/1387724844822108/?fref=ts)

Le NSV (cercle des étu­diants natio­na­listes, le groupe estu­dian­tin offi­cieux du Vlaams Belang) orga­nise chaque année une mani­fes­ta­tion — une marche de la haine — dans une ville uni­ver­si­taire fla­mande. Cette année, c’est au tour d’An­vers. Il y a heu­reu­se­ment sys­té­ma­ti­que­ment une contre-mani­fes­ta­tion beau­coup plus impo­sante, ce qui limite l’espace dont peut pro­fi­ter l’extrême-droite pour mani­fes­ter ses idées dans la rue. Cette mani­fes­ta­tion annuelle contre le NSV consti­tue la plus grande mobi­li­sa­tion anti­fas­ciste du pays, et ce fut éga­le­ment le cas lorsque le Vlaams Belang était élec­to­ra­le­ment plus robuste. Ce n’est tou­te­fois pas parce que le VB a per­du des plumes sur le plan élec­to­ral que le dan­ger est pas­sé ! Les pro­tes­ta­tions anti­fas­cistes res­tent nécessaires !

L’austérité, un ter­rain fer­tile pour l’extrême-droite

Un rap­port de la Croix-Rouge publié en octobre der­nier a exa­mi­né les désas­treuses consé­quences de la poli­tique euro­péenne d’austérité. Pour pou­voir se nour­rir, des mil­lions d’Eu­ro­péens dépendent d’organisations cari­ta­tives. Le chô­mage des jeunes est en pleine explo­sion dans tous les pays et est actuel­le­ment de 24,4% dans la zone euro. Pas moins de 120 mil­lions d’Eu­ro­péens vivent sous ou au niveau du seuil de pauvreté.

Cette situa­tion sus­cite angoisse et colère par­mi la popu­la­tion, ce sur quoi tente de jouer l’extrême-droite en blâ­mant diverses mino­ri­tés, et plus par­ti­cu­liè­re­ment les immi­grés. Une orga­ni­sa­tion comme le par­ti néo­na­zi grec Aube Dorée ne se contente pas de paroles, et plu­sieurs immi­grés sont déjà décé­dés en Grèce du fait de ses actions. Des mili­tants de gauche grecs ont aus­si été vic­times de cette vio­lence fas­ciste, et le rap­peur anti­fas­ciste Pav­los Fys­sas a été assas­si­né en sep­tembre der­nier en rai­son de ses prises de posi­tion poli­tiques. Dans les autres pays, les mesures d’aus­té­ri­té assurent que la mon­tée en puis­sance de par­tis d’extrême-droite vio­lents ne soit pas limi­tée à la Grèce.

Les auto­ri­tés locales par­ti­cipent à l’avalanche d’austérité

Par­tout en Europe se déve­loppe un désert social en consé­quence des mesures d’austérité. Les poli­ti­ciens éta­blis semblent ne pas pou­voir se réveiller, ils ne font que s’enfoncer plus encore dans la logique néo­li­bé­rale. Tout au plus sont-ils pinaillent-ils entre eux sur le rythme que doit adop­ter cette poli­tique de casse sociale. C’est ce à quoi nous assis­tons en Bel­gique éga­le­ment, y com­pris au niveau local depuis les élec­tions com­mu­nales de 2012. L’avalanche d’austérité est générale.

Le col­lège éche­vi­nal anver­sois — sous direc­tion N‑VA — est aux pre­mières loges de ce pro­ces­sus. La coa­li­tion au pou­voir à Anvers s’en ait déjà dure­ment prise aux sec­teurs cultu­rel et social : les CPAS ont vu leur bud­get rabo­té de 8,6 mil­lions d’euros et les soins de san­té de 2,75 mil­lions. Au moment où l’impact de la crise se fait dou­lou­reu­se­ment sen­tir et que le taux de pau­vre­té aug­mente, ces mesures sont syno­nymes de catas­trophe sociale. Paral­lè­le­ment, le col­lège éche­vi­nal adopte une rhé­to­rique de divi­sion, illus­trée par les pro­pos de Lies­beth Homans (bras droit de Bart De Wever) pour qui le racisme n’est qu’une excuse uti­li­sée par les immi­grés pour jus­ti­fier leurs échecs. Ce dis­cours ouvre grand la porte à l’ex­trême-droite. La nou­velle per­cée du Front Natio­nal en France consti­tue à ce titre un sérieux avertissement.

Contre la répres­sion, contre les SAC !

La seule ‘‘réponse’’ des poli­ti­ciens éta­blis face aux pro­blèmes sociaux cau­sés par leur poli­tique, c’est la répres­sion, notam­ment avec les Sanc­tions Admi­nis­tra­tives Com­mu­nales (SAC). A Gand, les men­diants s’en sont vu impo­ser pour avoir fait la manche. A Anvers, on peut en rece­voir pour qua­si­ment n’importe quoi, même un ouvrier com­mu­nal en a reçu une dans le cadre de son tra­vail. L’arbitraire est des plus total, elles peuvent être impo­sées pour avoir jeté un noyau de cerise à terre ou avoir man­gé un sand­wich sur les marches d’une église, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve. Un moyen bien pra­tique pour ren­flouer les caisses communales…

Ces amendes SAC menacent éga­le­ment nos droits démo­cra­tiques en ouvrant la voie à la cri­mi­na­li­sa­tion de toute forme de pro­tes­ta­tion. Ain­si, à Anvers, des par­ti­ci­pants à une action de pro­tes­ta­tion contre Mon­san­to se sont vus infli­ger de telles amendes. Des cam­pagnes comme Stop­SAC du côté fran­co­phone et Tegen­GAS en Flandre sont bien nécessaires.

Ne lais­sons aucun espace à l’extrême-droite : NON au NSV !

Le 30 novembre der­nier, le NSV a orga­ni­sé à Anvers un mee­ting en pré­sence du pré­sident de Casa Pound, grou­pus­cule ita­lien se décri­vant comme des ‘‘fas­cistes du 21e siècle’’. Ce n’était d’ailleurs pas la pre­mière fois que des fas­cistes ita­liens venaient ren­con­trer le NSV. Par le pas­sé, le pré­sident du par­ti néo­na­zi alle­mand NPD, Udo Voigt, et le néga­tion­niste bri­tan­nique Nick Grif­fin ont éga­le­ment pu dis­po­ser d’une audience mobi­li­sée par le NSV.

Le NSV est l’or­ga­ni­sa­tion étu­diante offi­cieuse du Vlaams Belang, et s’en dis­tingue par sa radi­ca­li­té. Quand le porte-parole du VB Filip Dewin­ter a décla­ré à la télé­vi­sion qu’Aube Dorée n’est qu’une cari­ca­ture, le pré­sident anver­sois du NSV a ripos­té avec une carte blanche où il qua­li­fiait notam­ment le NPD alle­mand comme des ‘‘frères d’armes’’ du NSV. Lais­ser de l’espace au NSV ouvre la voie à l’importation des pra­tiques vio­lentes d’Aube Dorée.

Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

Ni la droite popu­liste ni l’extrême-droite n’ont de réponse face à la crise actuelle. Toute leur rhé­to­rique de divi­sion ne sert qu’à rendre plus facile l’imposition de la poli­tique d’austérité. Les véri­tables res­pon­sables — cette élite de nan­tis qui devient de plus en plus riche en dépit de la crise — n’ont rien à craindre de leur part.

L’extrême-droite peut se construire sur base du mécon­ten­te­ment cau­sé par la casse de nos conquêtes sociales. La lutte contre le fas­cisme et le racisme doit donc éga­le­ment s’attaquer à la logique d’austérité.

Des emplois, pas de racisme !

Faute d’une alter­na­tive cré­dible, cer­taines couches de la popu­la­tion peuvent se lais­ser séduire par les slo­gans popu­listes de l’extrême-droite. Avec le slo­gan ‘‘des emplois, pas de racisme’’, nous vou­lons sou­li­gner la néces­si­té d’une lutte uni­taire pour une alter­na­tive qui réponde aux pro­blèmes sociaux.

Pas de recon­nais­sance du cercle étu­diant fas­ciste NSV à l’U­ni­ver­si­té d’Anvers !

Non aux Sanc­tions Admi­nis­tra­tives Com­mu­nales et à la cri­mi­na­li­sa­tion de la jeunesse !

Orga­ni­sons l’opposition aux poli­tiques antisociales !

Des emplois, pas de racisme ! Pour des emplois décents, des loge­ments abor­dables et un ensei­gne­ment gra­tuit pour tous !