Démunis face à l’immobilisme institutionnel, les précaires se mobilisent et luttent ensemble contre la précarité forcée dans laquelle on les plonge. Le Collectif Susu organise une manifestation ce dimanche 13 décembre 2020 au Mont des Arts à 16h à laquelle les précaires sont invités afin de créer un réseau d’entraide et de solidarité pour eux et par eux.
Depuis des mois, des citoyens tentent en vain de contacter l’Onem, les syndicats, la Capac, les CPAS pour obtenir leurs allocations. Quand leurs appels, leurs emails ne restent pas sans réponse, on leur demande à multiples reprises des documents qu’ils ont déjà fourni aux services concernés. Nous constatons qu’une partie des citoyens se retrouvent livrés à eux-mêmes sans moyens de subsistance. Depuis le mois de juin, A.J. attend de toucher ses allocations de chômage. Dans un premier temps, elle envoie des emails à l’Onem et à la Capac pour avoir des informations quant au traitement de son dossier. On lui répond de ne plus envoyer d’email car les services sont débordés. Les arriérés de loyer s’accumulent, les factures aussi, A.J se tourne vers le CPAS pour avoir un revenu en attendant le paiement de ses allocations. Le CPAS lui paye 2 mois et lui dit ensuite : « nous arrêtons de vous payer car la décision de l’Onem est favorable, vous allez percevoir vos allocations ». Les mois passent et A.J. entame d’innombrables échanges d’emails, de rdv, de lettres, d’appels téléphoniques dans lesquels on lui demande d’envoyer son C4, son attestation d’inscription chez Actiris, ses cartes de contrôle de chômage. Ces documents ont été envoyés 4, 5, 6 fois, la situation stagne ! L’histoire d’A.J. n’est pas un cas isolé, le Collectif Susu reçoit de nombreux témoignages abondant en ce sens.
Si la crise sanitaire a mis en lumière les fragilités de notre société, s’il a été demandé aux citoyens d’être solidaire, de rester chez soi, d’être confiné, de sortir pour sauver les commerces, de respecter les bulles sociales pour diminuer la pression subie par les services de santé. Si en réponse, le gouvernement a mis en place le double droit passerelle pour les indépendants, le chômage temporaire pour les travailleurs, les primes et autres aides pour les personnes touchées par la crise sanitaire. Nous comprenons que la situation des personnes précaires, qui s’aggrave depuis des mois, n’est pas leur priorité. Si la voix de l’Etat est inaudible quand des citoyens se retrouvent dans une grande détresse, la voix des précarisés grondera ce dimanche au Mont des Arts !
Collectif Susu
Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/727695134534656