Vottem, 23 ans de détentions illégitimes !
Pour la suppression des centres fermés
Pour l’arrêt des expulsions
Pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les droits humains
Pour la régularisation des personnes sans-papiers
Départ : 14h de la Place Saint-Lambert
15h00 à l’enclos des fusillés de la Citadelle
15h45 au centre fermé de Vottem, rue Visé-voie
Depuis 1999, plus de 20.000 personnes ont été détenues au centre fermé de Vottem : sur simple décision administrative de l’Office des Étrangers, sans l’intervention d’une juridiction ; simplement parce qu’elles ne disposent pas, ou plus, d’un titre de séjour.
Plus de 20.000 personnes détenues, pour être renvoyées vers l’insécurité, c’est à dire vers la guerre , la dictature, les persécutions de toutes sortes, politiques, sexistes, homophobes…, vers la misère liée à la dette des pays du Sud, à l’inégalité des échanges, au pillage des ressources par les anciens colonisateurs, vers les conséquences du réchauffement climatique…
Tant de réfugié.e.s, dont seulement un très petit nombre arrivent en Belgique, et se voient refuser l’asile, en grande majorité (60% de refus en 2019). Tant de personnes qui n’ont pas d’autre choix que de rester ici, dans la clandestinité, la précarité, et l’exploitation dans les réseaux de travail clandestin, qui n’arrivent pas à obtenir la régularisation de leur séjour, et dont certaines se retrouvent dans les centres fermés !
Aujourd’hui nous constatons de nombreux dispositifs mis en œuvre pour l’accueil des réfugié.e.s qui fuient la terrible guerre en Ukraine, et nous nous réjouissons vivement de ces dispositions prises . Soulignons tout de même que l’hébergement se fait surtout au sein de familles de citoyens solidaires. Cependant nous constatons en même temps que les autres candidats à un statut de protection internationale doivent continuer à faire de longue files pour être entendus par l’Office des Étrangers, souvent ne sont pas hébergés rapidement dans des centres d’accueil, et finalement se heurtent à des refus ! Accueil à géométrie variable…
On aurait pu espérer que cette tragédie nouvelle, et la mobilisation actuelle mise en œuvre, ouvrent les yeux de notre gouvernement sur la nécessité de repenser la question de l’accueil, et des moyens nécessaires à y allouer, pour toutes et tous les réfugié.e.s, quelles que soient leurs origines. Pas du tout ! Au même moment, le Secrétaire d’État à l’Asile et à la migration, Sammy Mahdi annonce la construction, l’ouverture de 4 nouveaux centres fermés. Coût : 100 millions, l’urgence ne serait-elle pas de les investir dans l’accueil ?
Objectif : passer à une capacité d’enfermement de 1145 personnes (751 actuellement), pour arriver à au moins 10.000 expulsions par an. Construction d’un centre fermé pour étrangers à Jumet, 200 places ; à Zandvliet (près d’Anvers), 144 places ; d’un centre supplémentaire « de départ » à Steenokkerzeel — à côté de Zaventem, où existent déjà les centres 127 bis et Caricole- 50 places ; et d’un centre de 112 places à Jabbeke, destiné à remplacer celui de Bruges, trop vétuste, 112 places.
De fait cet accroissement du nombre de centres fermés était prévu dans l’accord gouvernemental « Vivaldi », mais nous espérions que les actions menées par les sans-papiers et leurs soutiens vis-à-vis de la société en général, et des partis politiques qui nous assuraient d’un soutien, auraient pu porter leurs fruits.
Parce qu’il existe une alternative qui va dans une toute autre direction : la régularisation des sans-papiers qui ont acquis ici un nouveau parcours de vie, une insertion dans notre société, des formations, du travail… Parce que la guerre en Ukraine nous montre, avec plus de proximité, ce qui se passe à bien d’autres endroits dans le monde.
Nous voulons rappeler que les centre fermés sont des prisons qui cachent leur nom, que la détention en leur sein est une violence quotidienne du simple fait de la privation de liberté, aggravée par les contraintes exercées quand la personne détenue se révolte contre sa détention, exacerbée lors des expulsions, qui ne peuvent « réussir » que sous la pression de la force.
Marchons encore contre le centre fermé de Vottem ce 7 mai !