Marche contre le centre fermé de Vottem

07.05 2022 / 14:00 - 17:30
Place Saint-Lambert, 4000 Liège, Belgique

Vot­tem, 23 ans de déten­tions illégitimes ! 

Pour la sup­pres­sion des centres fermés

Pour l’arrêt des expulsions

Pour une poli­tique d’asile et d’immigration qui res­pecte les droits humains

Pour la régu­la­ri­sa­tion des per­sonnes sans-papiers

Départ : 14h de la Place Saint-Lambert
15h00 à l’en­clos des fusillés de la Citadelle
15h45 au centre fer­mé de Vot­tem, rue Visé-voie

Depuis 1999, plus de 20.000 per­sonnes ont été déte­nues au centre fer­mé de Vot­tem : sur simple déci­sion admi­nis­tra­tive de l’Office des Étran­gers, sans l’intervention d’une juri­dic­tion ; sim­ple­ment parce qu’elles ne dis­posent pas, ou plus, d’un titre de séjour.

Plus de 20.000 per­sonnes déte­nues, pour être ren­voyées vers l’insécurité, c’est à dire vers la guerre , la dic­ta­ture, les per­sé­cu­tions de toutes sortes, poli­tiques, sexistes, homo­phobes…, vers la misère liée à la dette des pays du Sud, à l’inégalité des échanges, au pillage des res­sources par les anciens colo­ni­sa­teurs, vers les consé­quences du réchauf­fe­ment climatique…

Tant de réfugié.e.s, dont seule­ment un très petit nombre arrivent en Bel­gique, et se voient refu­ser l’asile, en grande majo­ri­té (60% de refus en 2019). Tant de per­sonnes qui n’ont pas d’autre choix que de res­ter ici, dans la clan­des­ti­ni­té, la pré­ca­ri­té, et l’exploitation dans les réseaux de tra­vail clan­des­tin, qui n’arrivent pas à obte­nir la régu­la­ri­sa­tion de leur séjour, et dont cer­taines se retrouvent dans les centres fermés !

Aujourd’hui nous consta­tons de nom­breux dis­po­si­tifs mis en œuvre pour l’accueil des réfugié.e.s qui fuient la ter­rible guerre en Ukraine, et nous nous réjouis­sons vive­ment de ces dis­po­si­tions prises . Sou­li­gnons tout de même que l’hébergement se fait sur­tout au sein de familles de citoyens soli­daires. Cepen­dant nous consta­tons en même temps que les autres can­di­dats à un sta­tut de pro­tec­tion inter­na­tio­nale doivent conti­nuer à faire de longue files pour être enten­dus par l’Office des Étran­gers, sou­vent ne sont pas héber­gés rapi­de­ment dans des centres d’accueil, et fina­le­ment se heurtent à des refus ! Accueil à géo­mé­trie variable…

On aurait pu espé­rer que cette tra­gé­die nou­velle, et la mobi­li­sa­tion actuelle mise en œuvre, ouvrent les yeux de notre gou­ver­ne­ment sur la néces­si­té de repen­ser la ques­tion de l’accueil, et des moyens néces­saires à y allouer, pour toutes et tous les réfugié.e.s, quelles que soient leurs ori­gines. Pas du tout !  Au même moment, le Secré­taire d’État à l’Asile et à la migra­tion, Sam­my Mah­di annonce la construc­tion, l’ouverture de 4 nou­veaux centres fer­més. Coût : 100 mil­lions, l’urgence ne serait-elle pas de les inves­tir dans l’accueil ?

Objec­tif : pas­ser à une capa­ci­té d’enfermement de 1145 per­sonnes (751 actuel­le­ment), pour arri­ver à au moins 10.000 expul­sions par an. Construc­tion d’un centre fer­mé pour étran­gers à Jumet, 200 places ; à Zandv­liet (près d’Anvers), 144 places ; d’un centre sup­plé­men­taire « de départ » à Stee­nok­ker­zeel — à côté de Zaven­tem, où existent déjà les centres 127 bis et Cari­cole- 50 places ; et d’un centre de 112 places à Jab­beke, des­ti­né à rem­pla­cer celui de Bruges, trop vétuste, 112 places.

De fait cet accrois­se­ment du nombre de centres fer­més était pré­vu dans l’accord gou­ver­ne­men­tal « Vival­di », mais nous espé­rions que les actions menées par les sans-papiers et leurs sou­tiens vis-à-vis de la socié­té en géné­ral, et des par­tis poli­tiques qui nous assu­raient d’un sou­tien, auraient pu por­ter leurs fruits.

Parce qu’il existe une alter­na­tive qui va dans une toute autre direc­tion : la régu­la­ri­sa­tion des sans-papiers qui ont acquis ici un nou­veau par­cours de vie, une inser­tion dans notre socié­té, des for­ma­tions, du tra­vail… Parce que la guerre en Ukraine nous montre, avec plus de proxi­mi­té, ce qui se passe à bien d’autres endroits dans le monde.

Nous vou­lons rap­pe­ler que les centre fer­més sont des pri­sons qui cachent leur nom, que la déten­tion en leur sein est une vio­lence quo­ti­dienne du simple fait de la pri­va­tion de liber­té, aggra­vée par les contraintes exer­cées quand la per­sonne déte­nue se révolte contre sa déten­tion, exa­cer­bée lors des expul­sions, qui ne peuvent « réus­sir » que sous la pres­sion de la force.

Mar­chons encore contre le centre fer­mé de Vot­tem ce 7 mai !