Mobilisation // Non au pass sanitaire !

23.10 2021 / 14h00
Bruxelles central

- Durant tout l’été, nos chers poli­ti­ciens ont clai­ron­né que non, il n’y aurait pas de pass sani­taire éten­du chez nous. Mais voi­là, comme cha­cun pou­vait s’en dou­ter, ce n’était que des paroles en l’air : l’accord de coopé­ra­tion de ce 27 sep­tembre per­met d’étendre le pass sani­taire – renom­mé covid safe ticket – à qua­si­ment tous les lieux. Désor­mais, tout se passe comme s’il n’y avait d’autre choix que le covid safe ticket en tout lieu ou la catas­trophe sanitaire.

- À dater de ce mois d’octobre, la popu­la­tion doit donc se plier à cette mesure si elle ne veut pas être exclue de la vie sociale. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le covid safe ticket est pré­sen­té comme une mesure per­met­tant de récu­pé­rer nos liber­tés, de « revivre ensemble », mais les faits montrent tout le contraire : il consti­tue une mesure coer­ci­tive qui pro­longe la res­tric­tion des liber­tés ; il contri­bue à faire encore durer l’« état d’urgence sani­taire », pour­tant cen­sé n’être qu’un régime tout à fait tem­po­raire ; il met au ban de la vie sociale de larges couches de la popu­la­tion ; il prive une foule de per­sonnes de l’accès à nombre de ser­vices et acti­vi­tés basiques (et, comme tou­jours, ce sont les plus pré­caires qui en pâti­ront le plus)… Tant que ce dis­po­si­tif est d’application, la res­tric­tion des liber­tés de base telles que la liber­té d’aller et venir et la liber­té de réunion est la règle. En outre, il étend et ampli­fie d’une façon inédite la sur­veillance éta­tique de la popu­la­tion et ins­taure un cli­mat poli­cier (notam­ment en délé­guant la mis­sion de gen­darme aux par­ti­cu­liers, aux petits com­mer­çants, aux tra­vailleurs de l’Horeca, etc.). Les masses sont encore plus fli­quées et sur­veillées dans leurs acti­vi­tés. À n’en pas dou­ter, le pass sani­taire est un outil de contrôle social aus­si pous­sé qu’efficace.

- Mais le covid safe ticket ne serait-il pas qu’une simple paren­thèse ? Que nen­ni ! L’expérience l’a ensei­gné, ce genre de dis­po­si­tif peut s’inscrire dans la durée, être péren­ni­sé si bien que, pro­gres­si­ve­ment, les mesures « d’exception » s’installent de façon per­ma­nente dans l’ordre juri­dique. De plus, la mise en place de pareilles mesures contri­bue à bana­li­ser les res­tric­tions de liber­tés et le recours aux méca­nismes auto­ri­taires. Par ailleurs, le pas étant main­te­nant fran­chi, qu’est-ce qui demain empê­che­ra nos gou­ver­nants d’appliquer ce dis­po­si­tif à d’autres cir­cons­tances ? Si aujourd’hui on nous refuse l’entrée dans un lieu au motif que l’on est posi­tif ou non vac­ci­né, si aujourd’hui on nous sou­met à une sur­veillance rap­pro­chée au nom de la « sécu­ri­té sani­taire », où en sera-t-on demain ? Quels seront les cri­tères appli­qués ? Ain­si, il faut bien com­prendre que le covid safe ticket, qui ser­vi­ra de pré­cé­dent (avec le fameux « effet cli­quet » !), ouvre insi­dieu­se­ment de dan­ge­reuses portes et de nou­velles fenêtres de tir sur les droits et liber­tés démo­cra­tiques. Il fraye la voie à de nou­velles méthodes coer­ci­tives et annonce bien d’autres outils de contrôle social (que l’on pense au « cré­dit social » en Chine). Objec­ti­ve­ment, il s’agit bien d’une nou­velle brèche dans les droits et liber­tés démo­cra­tiques. Or les der­nières années et décen­nies sont déjà lourdes en atteintes à ces droits et libertés.

- On note­ra éga­le­ment que, sur le plan for­mel, le pass sani­taire a été adop­té de façon tout à fait arbi­traire : le gou­ver­ne­ment a eu recours à un énième arrê­té minis­té­riel sans le moindre pas­sage par le par­le­ment. Nos ministres ont encore fait un beau bras d’honneur à tous les beaux prin­cipes de la démo­cra­tie bour­geoise. On savait depuis belle lurette que les pro­ces­sus par­le­men­taires ne sont que farces et hypo­cri­sie. Mais, depuis 2020, c’est extrê­me­ment lim­pide : l’exécutif ne cherche même plus à « faire sem­blant », il s’autorise tout et n’importe quoi au nom de notre « sécu­ri­té sanitaire ».

- Un autre point qui mérite l’attention, c’est le fait que les per­sonnes usant de leur droit à ne pas se faire vac­ci­ner se retrouvent désor­mais ouver­te­ment dis­cri­mi­nées, stig­ma­ti­sées et poin­tées du doigt comme boucs émis­saires. On a désor­mais un cli­vage arti­fi­ciel sup­plé­men­taire : le cli­vage entre vac­ci­nés (“camp du bien”) — non-vac­ci­nés (“camp du mal”). Il faut dire que ceux qui nous dirigent se régalent des divi­sions et ten­sions par­mi « ceux d’en bas ».

- En s’opposant au pass sani­taire, il ne s’agit pas de s’opposer au vac­cin ou à toute mesure sani­taire. Il s’agit plu­tôt de s’y oppo­ser en tant que méca­nisme coer­ci­tif qui porte atteinte dura­ble­ment aux droits et liber­tés démo­cra­tiques et, par­tant, aux inté­rêts des tra­vailleurs – moins ceux-ci ont de liber­tés, même for­melles, moins ils dis­posent d’espace pour s’organiser, par­ti­ci­per à la vie poli­tique et lut­ter. On insiste : des mesures telles que le pass sani­taire ne peuvent en aucun cas être vues comme des mesures ano­dines, neutres poli­ti­que­ment ou comme de simples paren­thèses ! Elles sont dan­ge­reuses et doivent être com­bat­tues avec force.

Ce 23 octobre, ren­dez-vous à la gare de Bruxelles-Cen­tral à 14h ! Mobi­li­sons-nous contre le covid safe ticket, pour nos droits et libertés !