Communiqué de presse — Bruxelles, le 17 janvier 2012
Invitation à la presse
Mardi 17 janvier, 9h00 : occupation des locaux de l’ONEm
Bld de l’Empereur à Bruxelles
A l’appel des Comités Action Europe*, des travailleurs avec ou sans emploi occupent l’administration centrale de l’ONEm. L’action vise à dénoncer les nouvelles mesures du gouvernement Di Rupo-De Croo contre l’assurance chômage ainsi que le rôle d’instrument de “chasse aux chômeurs” qu’est devenu l’ONEm. Des occupations similaires sont menées aujourd’hui dans toute la France par des associations de chômeurs et des syndicats.
Depuis le lancement en 2004 du « plan Vandenbroucke », ce ne sont pas moins de 108.000 travailleurs sans emploi qui ont été exclus du droit aux allocations de chômage par cette administration, au terme d’une procédure kafkaïenne.
On s’attaque aux chômeurs…
Mais pour le gouvernement, ce n’est pas encore assez ! Le voilà qui sabre dans les allocations d’attente. Ce sont au bas mot 130.000 personnes supplémentaires qui seront ainsi touchées : non seulement les jeunes au sortir des études, mais aussi de très nombreux travailleurs piégés dans ce statut, n’ayant jamais pu, faute d’emploi disponible, totaliser la durée de travail à temps plein exigée pour accéder au chômage complet indemnisé (entre un an et demi et trois ans quasi sans interruption, selon les cas).
En outre, la dégressivité dans le temps des allocations s’accentue et s’accélère sensiblement. La « troisième période » (commençant, après minimum trois mois et maximum trois ans, selon les cas), qui ne concernait jusqu’ici que les cohabitants, est désormais étendue aux chefs de ménage et aux isolés.
En conséquence, la plupart des chefs de ménage verront leur allocation mensuelle chuter de 1214 euros à 1069 euros (-12%) et la plupart des isolés de 1089 euros à 892 euros (-18%). Ces nouveaux forfaits sont sensiblement inférieurs au seuil de pauvreté (966 euros pour un isolé, 2.028,6 euros pour un ménage).
De plus, le contrôle de la « disponibilité active » sera, quant à lui, porté de 50 à 55 ans en 2013 et à 58 ans au moins en 2016 — et plus après la régionalisation, si les Régions le veulent -, et élargi à la plupart des chômeurs âgés et des prépensionnés.
Un contrôle qui, on l’a vu, se solde la plupart du temps par des sanctions, voire une exclusion définitive du chômage, à l’issue des trois étapes de ce harcèlement arbitraire et tatillon, mené uniquement à charge. Ce qui, soit dit en passant, signifie que, depuis l’ouverture de cette chasse aux chômeurs, le caractère prétendument « illimité dans le temps » des allocations de chômage dans notre pays était déjà très virtuel et anéanti dans les faits.
Celles et ceux qui feront les frais de ce bain de sang social iront grossir encore les files bondées des CPAS, ou finiront littéralement à la rue.
* Les Comités Action Europe rassemblent syndicalistes, altermondialistes, “Indignés” et citoyens en vue de soutenir la résistance à l’austérité dans notre pays, en solidarité avec les luttes similaires partout en Europe.
… mais tous visés : travailleurs, (pré)pensionnés, allocataires sociaux
Au-delà de ces attaques visant des bouc-émissaires faciles, c’est une politique d’austérité tous azimuts qui se met en place contre l’ensemble de la population. Pensions, prépensions, soins de santé, services publics… et demain l’index ? : tous les acquis sociaux sont en ligne de mire !
Un programme d’austérité sans précédent depuis la guerre, « justifié » sous prétexte de réduire la dette publique… provoquée par la rapacité des banquiers et des actionnaires, qui ont dilapidé des fortunes colossales en jouant au capitalisme casino !
Les mêmes qui, après avoir été renfloués à coups de milliards avec l’argent public, spéculent à présent sur les dettes des Etats qu’ils ont eux-mêmes ruinés – gagnant ainsi sur tous les tableaux.
C’est cela, la “Nouvelle Gouvernance”, imposée dans toute l’Europe par la Commission Européenne et appliquée par le gouvernement, en Belgique comme ailleurs : la dictature de la finance et des eurocrates à leur service pour restaurer les bénéfices des multinationales et des nantis.
L’occupation d’aujourd’hui s’inscrit dans la mobilisation pour la grève générale du 30 janvier à laquelle les Comités Action Europe appellent tous les travailleurs à se joindre, pour en faire une réussite éclatante.
Contacts presse
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