Le panafricanisme a depuis ses origines symbolisé la lutte de libération de l’homme africain et de la femme africaine, sur le continent et à travers le reste du monde, et, par ricochet, la lutte de libération du genre humain tout court. Au moment des indépendances africaines, l’unité politique du continent était perçue par des leaders politiques et intellectuels panafricanistes comme Kwame Nkrumah et Cheikh Anta Diop comme l’alternative face au néocolonialisme et à la perspective de sa fragmentation politique. Soixante ans plus tard, force est de constater que l’Afrique n’est toujours pas sortie du sillon tracé par la Conférence de Berlin à la fin du 19e siècle. L’idée fédéraliste d’un continent politiquement uni semble être particulièrement mal en point tandis que les différentes initiatives d’intégration économique ont pêché par leur timidité et ont échoué jusque-là à réduire significativement les dépendances du continent africain d’ordre militaire, diplomatique, technologique, économique, financière, etc.
Ce tableau étant brossé, nous souhaitons organiser une conversation autour des trois questions suivantes :
• Comment expliquer la déshérence du mouvement et de l’agenda panafricanistes dans un contexte de résurgence des impérialismes divers ?
• Comment faire pour remettre l’agenda panafricaniste au centre des priorités politiques des gouvernements africains et des combats des peuples ?
• Quelle doit être l’attitude des mouvements panafricanistes face à la montée en puissance de la réponse afrolibérale, c’est-à-dire des initiatives qui surfent sur le sentiment panafricaniste généralisé pour imposer des politiques néolibérales au détriment des peuples africains ?
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