Penser la culture en commun(s) ?
Jeudi 7 juin à 14:30 > 22:30
PointCulture Bruxelles
Rue Royale, 145, 1000 Bruxelles
Envisagés comme manière spécifique de gérer une ressource, comme principe politique offrant une alternative au capitalisme ou encore comme l’ensemble des activités citoyennes fondées sur la participation, les communs interrogent les modèles dominants. Aujourd’hui, partout dans le monde, nombreux·ses sont les militant·e·s, artistes, opérateur·rice·s culturel·le·s, développeur·euse·s, juristes, habitant·e·s ou associations qui mettent à l’œuvre les principes de communs, portant une nouvelle manière de travailler, une nouvelle de manière de vivre ensemble, une nouvelle manière de faire de l’économie.
Faisant suite à la publication du Journal de Culture & Démocratie n°45 – dossier « Friches » et du Neuf essentiels pour penser la culture en commun(s), Culture & Démocratie, en partenariat avec PointCulture, La Maison à Bruxelles et Radio Panik, vous invite à vous saisir de ces réflexions et à les poursuivre dans un contexte de partage de savoirs propre aux pratiques de communs.
PROGRAMME DÉTAILLÉ
Des capsules audio réalisées par les équipes de Radio Panik autour du thème des friches ponctueront le programme.
ATELIERS
14h30 : Introduction générale : Irene Favero (membre de Culture & Démocratie) et Nimetulla Parlaku (cinéaste, membre de Culture & Démocratie)
15h10 : Présentation de La Maison à Bruxelles et des ateliers
16h-17h30 : 1 Atelier au choix
Atelier 1 : COMMUNS ET DROITS CULTURELS
Irene Favero (membre de Culture & Démocratie), Victor Brévière (architecte / La Maison à Bruxelles)
Quels savoirs se partagent dans la pratique du commun ? Comment une communauté se constitue autour de cette pratique ? Comment permet-elle le développement du pouvoir d’agir de chacun ? En nous appuyant sur le récit de la Maison à Bruxelles, nous chercherons ensemble à démontrer comment la gestion en commun d’un lieu ne peut pas se définir sans se fonder sur le respect des droits fondamentaux des personnes et de leurs droits culturels. Loin d’être des principes inatteignables, ces derniers trouvent dans la pratique du commun leur traduction concrète.
Atelier 2 : PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE, DROIT D’AUTEUR ET COMMUNS CULTURELS.
Lionel Maurel (Bibliothécaire, auteur du blog S.I.Lex, co-fondateur du collectif SavoirsCom1 et membre de la Quadrature du Net)
La propriété intellectuelle a parfois été présentée comme un « second mouvement d’enclosure des communs », qui aurait frappé la connaissance après la terre. L’accroissement continu de la durée et de la portée des droits de propriété intellectuelle peut en effet réduire l’accès au savoir et même entraver la création. Mais il existe aussi des moyens de concilier l’approche par les communs et le droit d’auteur, notamment à travers les licences libres nées dans le secteur du logiciel et aujourd’hui applicable à tous les champs de la création culturelle. Il s’agit donc moins aujourd’hui d’opposer droit d’auteur et communs que de chercher à aménager un équilibre satisfaisant.
Atelier 3 : DE LA CHAMBRE D’AMIS À LA CHAMBRE EN COMMONING. ART SANS TABLE.
Lepetitemasculin / Cristina Fiordimela (architecte, muséographe, commoner) et Freddy Paul Grunert (philosophe, curateur).
De la « Chambre d’amis » de Jan Hoet, où l’art transpose le privé dans une dimension de communauté-agora, à la « Chambre (en) commun », espace d’exposition qui conçoit l’être en commoning comme aire d’écriture sans table, en passant par « Ceci n’est pas une table », action collective performative expérimentée au Festival Internazionale dei Beni Comuni de Chieri en 2015, la « Chambre (en) commun » pense l’art en commoning comme outil d’émancipation. En s’appuyant sur différentes expériences menées en Italie, cet atelier s’intéressera à l’inscription des principes et pratiques de communs dans la production artistique.
Atelier 4 : ENTRE TRAVAIL DU COMMUN ET PRATIQUE D’ESPACES, LE RAPPORT À L’OUVRAGE DANS LES LIEUX INTERMÉDIAIRES.
Jules Desgoutte (co-coordinateur d’ARTfactories/Autre(s)pARTs)
Les espaces intermédiaires se distinguent tant des tiers-lieux que des squats par l’insistance qui y est mise sur le rapport à l’ouvrage. Cela a naturellement conduit ces expériences à s’inscrire dans le secteur culturel, et à identifier leurs pratiques comme des pratiques artistiques. Pourtant, ce sont d’abord des pratiques d’espace, et en tant que telles elles appartiennent à la grande famille des occupations d’espace. Leurs expérimentations se déploient dès lors sur trois niveaux : l’art, l’urbain, le politique. Depuis cette hybridité, ces pratiques questionnent les divisions du travail à l’œuvre dans le secteur professionnel de l’art autant que la grande partition entre Nature et Culture. Elles le font non seulement en tant que lieux, mais en tant que milieux, parce que ces milieux se constituent comme milieux communs, au plus près des notions de tiers-paysage chez Gilles Clément ou de commoning chez Elinor Ostrom.
Atelier 5 : LES COMMUNS, APPROCHE THÉORIQUE OU EXPÉRIENCE VÉCUE ?
Nimetulla Parlaku (cinéaste, administrateur de Culture & Démocratie)
L’atelier questionnera notre lien aux communs tant dans nos pratiques quotidiennes que dans la représentation que nous nous en faisons. Ce point de tension entre idéalisation et expérience concrète, nous le mettrons en perspective avec les héritages de chacun (liens sociaux, souvenirs familiaux, vie communautaire,…) et tenterons, à partir de là, d’élaborer une synthèse commune.
18h : Mise en commun
19h : Repas pour les inscrits à la journée complète
CONFÉRENCE
20h30 : Synthèse de l’après-midi
21h : LES COMMUNS, DE LA GESTION À LA CÉLÉBRATION DU FAIRE ENSEMBLE. QUESTIONS D’ÉDUCATION POPULAIRE/PERMANENTE
Frédéric Sultan (Remix the Commons), Cristina Fiordimela (architecte, muséographe, commoner)
La narration de l’en-commun est une fabrique vivante de vocabulaire par les commoners, qui cherchent ensemble à donner sens à une variété de pratiques (mécanismes de gestion, d’organisation, de régulation, de prise de décision). Les codes n’en sont qu’une des parties apparentes.
Partager, prendre part…, le désir et l’effort de nommer ce qui se fait dans les processus de l’en-commun, participent de l’engagement et de l’attitude cognitive des commoners. Et la force de leurs récits réside dans le fait qu’ils tentent de créer les conditions d’un savoir-agir en commun*, en conjuguant une inventivité politique concrète ici et maintenant avec la célébration du
labeur collectif en train de s’accomplir, plutôt que d’orchestrer une représentation, une mise en spectacle pour les autres.
Dès lors, l’éducation populaire/permanente est en droit d’interroger le mouvement des communs. Quelles sont les figures qui ressortent de l’expérience contemporaine de l’en-commun ? De la ZAD aux réglementations italiennes sur l’occupation des espaces vacants, du néo-municipalisme espagnol à l’assemblée des communs, de quelles ®évolutions ces figures sont-elles porteuses ?
INFOS pratiques
PAF : Ateliers + conférence (repas inclus) : 16€ (institutions, associations) / 8€ – Le prix ne doit pas être un frein. N’hésitez pas à nous contacter.
Conférence seule : Prix libre
Inscription indispensable
Remplir le formulaire d’inscription en ligne : https://framaforms.org/inscription-penser-la-culture-en-communs-1524825006
ou contacter info@cultureetdemocratie.be
La validation de l’inscription aux ateliers se fera une fois reçu le paiement de la participation aux frais.
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