Rencontre avec 2 défenseur·e·s de l’agriculture paysanne à Negros, Philippines. A quelques semaines de la Journée Internationale des Luttes Paysannes (17 avril !), renforçons-nous mutuellement sur les alternatives au système agro-industriel, au Nord comme au Sud !
LUNDI 16 MARS 19H – Maison de la Paix, 35 rue van Elewijck
//Gratuit !//
Avec Peace and Development Group, Quinoa asbl, Fian Belgium Fian, Brigades d’Actions Paysannes
#Justicenow
#stopthekillings
À travers le monde et de manière accrue dans les pays du Sud, des militant·e·s de la cause environnementale, des paysan·ne·s sont, de très longue date, victimes de persécutions, de diffamations, d’arrestations et d’exécutions. Accusé·e·s par leur État « de violence » voire d’actes « terroristes », ces femmes, ces hommes, ces collectifs sont criminalisé·e·s, alors qu’ils·elles tentent simplement d’exercer leur droit légitime !
Dans ce contexte, Benjamin T. Ramos Jr., fondateur de l’ONG philippine Peace and Development Group est assassiné en pleine rue à Kabankalan en novembre 2018. Grand défenseur des droits des paysan.ne.s sans terre aux Philippines, il est le 34e avocat assassiné depuis l’arrivée du président Rodrigo Duterte au pouvoir, il y a 4 ans. Il était l’un des avocats qui s’occupait des litiges liés à la terre pour les travailleurs de la canne à sucre, les petits agriculteurs et les pêcheurs. En tant qu’avocat dévoué, il avait étendu ses services gratuits aux secteurs ruraux les plus pauvres de toute l’île de Negros dans le but de faire valoir leurs droits fondamentaux et leurs droits à la terre.
Ce 16 mars, nous accueillons deux membres de Peace and Development Group (PDG) : Yesha Ramos, directrice exécutive et Ipe Levy Gelle, chargé du programme de défense des droits humains de l’organisation. L’ONG est en première ligne dans l’accompagnement de communautés paysannes, de pêcheur·euse·s et de « urban poors » dans l’accès à leurs droits – notamment l’accès à la terre – et la défense des leurs territoires face aux projets privés menaçant leurs accès aux ressources.
La rencontre nous permettra d’échanger sur les réalités Nord-Sud des luttes paysannes, de l’agriculture familiale, de l’accès à la terre, et de s’inspirer/ se renforcer mutuellement sur les alternatives au système agro-industriel
Quand ? Lundi 16 mars à 19h – 21h
Où ? Maison de la Paix Rue Van Elewijck, 35
Gratuit ! Petit bar à prix libre – auberge espagnole (apporte quelque chose à manger et à partager !)
Inscriptions ici : http://www.quinoa.be/blog/rencontre-%c2%b7-resister-nest-pas-un-crime/
Campagne Justice For Ben : http://www.quinoa.be/blog/justiceforben/
Le projet de Quinoa avec Peace and development group : http://www.quinoa.be/projets/projets-internationaux/tous-nos-projets/philippines/
Le 6 novembre 2018, notre ami Ben Ramos était assassiné. Il était le 34e avocat tué aux Philippines depuis l’élection de Duterte. Directeur de notre association partenaire PDG, Ben a marqué plusieurs générations de volontaires Quinoa. Un an plus tard, les coupables ne sont pas sous les verrous. Les défenseurs-ses des droits humains, dont la famille et les collègues de Ben sont encore victimes de répression et de menaces de mort.
Nous nous mobilisons pour :
– dénoncer les exécutions extra-judiciaires aux Philippines ;
-exiger une justice impartiale, un procès équitable et l’arrestation des coupables ;
-exiger la protection pour les défenseurs-ses des droits humains aux Philippines, notamment les membres de PDG ;
1 an après ce lâche assassinat, les combats de Ben Ramos sont bien vivants !
Au cours des trois dernières années, des violations flagrantes des Droits humains ‑exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de civil·e·s- ont été observées. Dans de nombreux cas, les auteurs présumés des meurtres sont des membres des forces armées, des groupes paramilitaires ou des personnes qui leur sont liées. Les actes d’intimidation et les attaques contre les voix qui critiquent le gouvernement ‑médias indépendants, défenseurs·euses des Droits humains, ONG, avocat·e·s et journalistes- se multiplient.
INTERPELLATION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME A L’ONU
Le 11 juillet, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté la résolution qui demande au Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies de présenter un rapport détaillé sur la situation des droits humains aux Philippines lors de leur prochaine session en juin 2020. Le gouvernement philippin avait auparavant critiqué cette résolution et cherché à la bloquer… »Article d’Amnesty International
PHILIPPINES, LE PAYS LE PLUS ‘MEURTRIER’ POUR LES MILITANT·E·S ENVIRONNEMENTAUX
En 2019, malgré les victoires péniblement obtenues par certains mouvements sociaux, la situation empire sous la présidence de Rodrigo Duterte, qui a ouvertement déclaré la guerre à tout mouvement progressiste dans le pays. Les leaders sociaux sont les cibles d‘attaques répétées : diffamations, criminalisation, menaces, arrestations, assassinats extrajudiciaires.
Alors que Mindanao, l‘ile la plus au sud de l‘archipel se trouve déjà sous loi martiale, Negros, ainsi que les iles de Samar et Bicol se retrouvent en état d‘urgence, dans le cadre de la lutte contre des groupes rebelles. Les mouvements sociaux, accusent d‘y être associés et subissent de plein fouet ces violences répétées, en voyant leurs activités de plaidoyer et d‘accompagnement des communautés ‑tout comme la vie de leurs travailleur·euse·s‑, fortement menacées.
Selon le rapport 2018 de Global Witness, les Philippines est le pays le plus meurtrier pour les militant·e·s environnementaux. Dans le monde, en 2018, ce sont trois personnes par semaine qui ont été assassinées pour avoir défendu l’environnement… Sans compter des innombrables personnes criminalisées.
SITUATION PARTICULIÈREMENT CRITIQUE SUR L’ILE DE NEGROS (été 2019)
Sur l’ile de Negros, où se trouve notre partenaire philippin PDG, la situation est extrêmement critique : nombreuses organisations paysannes avec lesquelles PDG travaille sont mises sous surveillance et menacées par les forces de la police et de l’armée. La présence importante des militaires dans les communautés rend parfois impossible tout déplacement. En juin, 25 membres et leaders d’organisation paysannes ont été injustement accusés de l’assassinat d’un policier, 7 d’entre eux ont été arrêtés.
De nouvelles menaces ont directement visé PDG, taxé de « groupe armé communiste » ‑sur les ondes de la radio gérée par l’armée- ou d’organisation « recrutant des terroristes » : la directrice exécutive a été surveillée et suivie suite à une interview pour Al-Jazeera ; un autre membre du staff de l’organisation a été dénoncé pour vol et arrestation illégale par un membre des forces armées et a reçu une assignation à comparaître devant le tribunal.
Ces évènements suivent de près des nombreuses violences de la part de l‘armée et de la police sur l’île : d’octobre 2018 à juillet 2019, on compte déjà l’assassinat de 116 personnes dont les 9 paysans du massacre de Sagay. Dans le même contexte 3 activistes pour les droits humains ont été assassinés ‑dont Ben Ramos, qui avait pris la défense des familles des victimes du massacre de Sagay-. Une mission internationale indépendante a rassemblé des preuves à l’encontre de deux membres de l’armée dans le cadre de ce dernier assassinat.
Lire le compte-rendu complet (Quinoa)
Lire le communiqué de presse de PDG (anglais)
La situation est critique et les activistes de Negros ont besoin de soutien, de visibilité et de protection de la part de l‘opinion publique et des autorités internationales, alors que Duterte s‘éloigne progressivement des cadres légaux internationaux en matière de droits humains ‑Il a affirmé de manière unilatérale son choix de retirer officiellement les Philippines de la juridiction de la Cour Pénale Internationale, comme l‘annonce le Washington Post-.
SOMMET D’URGENCE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AUX PHILIPPINES 20 > 22 SEPTEMBRE
Un Sommet d’urgence sur la situation des Droits de l’Homme aux Philippines est organisé du 20 au 22 septembre prochains à Reykjavík, en Islande. Une délégation philippine s’y rendra, ainsi qu’à la 42e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève pour des interventions orales, des réunions et des conférences parallèles. Elle sera composée de membres des associations Ecuvoice, Philippine UPR Watch, Karapatan, NUPL et Rise Up. La délégation philippine souhaite également interpeller les pouvoirs politiques et les parlementaires européens (La Haye, Londres, Bruxelles, Amsterdam, Strasbourg) pour un plaidoyer en faveur d’un changement de position des dirigeant·e·s et la mise en place de sanctions internationales. Autre Terre propose de soutenir la délégation > plus d’infos !
Lire le communiqué (en anglais) le somment d’urgence
Aux Philippines et à Negros, il est temps que ces attaques cessent, tout comme les détentions arbitraires, les tortures, les violences sexistes contre des femmes, les atteintes à l’indépendance des juges et des avocat·e·s, les restrictions de libertés d’expression et de réunion !
Nous appelons à l‘action ! Si vous désirez être tenu·e au courant des prochaines mobilisations, contactez-nous !