Philippines, les paysan·ne·s de Negros en lutte

16.03 2020 / 19h
Maison de la paix - Rue Van Elewyck 35, 1050 Bruxelles

Cam­pagne Jus­tice For Ben : http://www.quinoa.be/blog/justiceforben/

Avec Peace and Deve­lop­ment Group, Qui­noa asbl, Fian Bel­gium Fian, Bri­gades d’Actions Paysannes

Ren­contre avec 2 défenseur·e·s de l’agriculture pay­sanne à Negros, Phi­lip­pines. A quelques semaines de la Jour­née Inter­na­tio­nale des Luttes Pay­sannes (17 avril !), ren­for­çons-nous mutuel­le­ment sur les alter­na­tives au sys­tème agro-indus­triel, au Nord comme au Sud !

LUNDI 16 MARS 19H – Mai­son de la Paix, 35 rue van Ele­wi­jck
//Gratuit !//

Avec Peace and Deve­lop­ment Group, Qui­noa asbl, Fian Bel­gium Fian, Bri­gades d’Actions Paysannes

#Jus­ti­ce­now
#stop­the­killings

À tra­vers le monde et de manière accrue dans les pays du Sud, des militant·e·s de la cause envi­ron­ne­men­tale, des paysan·ne·s sont, de très longue date, vic­times de per­sé­cu­tions, de dif­fa­ma­tions, d’arrestations et d’exécutions. Accusé·e·s par leur État « de vio­lence » voire d’actes « ter­ro­ristes », ces femmes, ces hommes, ces col­lec­tifs sont criminalisé·e·s, alors qu’ils·elles tentent sim­ple­ment d’exercer leur droit légitime !

Dans ce contexte, Ben­ja­min T. Ramos Jr., fon­da­teur de l’ONG phi­lip­pine Peace and Deve­lop­ment Group est assas­si­né en pleine rue à Kaban­ka­lan en novembre 2018. Grand défen­seur des droits des paysan.ne.s sans terre aux Phi­lip­pines, il est le 34e avo­cat assas­si­né depuis l’arrivée du pré­sident Rodri­go Duterte au pou­voir, il y a 4 ans. Il était l’un des avo­cats qui s’occupait des litiges liés à la terre pour les tra­vailleurs de la canne à sucre, les petits agri­cul­teurs et les pêcheurs. En tant qu’avocat dévoué, il avait éten­du ses ser­vices gra­tuits aux sec­teurs ruraux les plus pauvres de toute l’île de Negros dans le but de faire valoir leurs droits fon­da­men­taux et leurs droits à la terre.

Ce 16 mars, nous accueillons deux membres de Peace and Deve­lop­ment Group (PDG) : Yesha Ramos, direc­trice exé­cu­tive et Ipe Levy Gelle, char­gé du pro­gramme de défense des droits humains de l’organisation. L’ONG est en pre­mière ligne dans l’accompagnement de com­mu­nau­tés pay­sannes, de pêcheur·euse·s et de « urban poors » dans l’accès à leurs droits – notam­ment l’accès à la terre – et la défense des leurs ter­ri­toires face aux pro­jets pri­vés mena­çant leurs accès aux ressources.

La ren­contre nous per­met­tra d’échanger sur les réa­li­tés Nord-Sud des luttes pay­sannes, de l’agriculture fami­liale, de l’accès à la terre, et de s’inspirer/ se ren­for­cer mutuel­le­ment sur les alter­na­tives au sys­tème agro-industriel

Quand ? Lun­di 16 mars à 19h – 21h
Où ? Mai­son de la Paix Rue Van Ele­wi­jck, 35
Gra­tuit ! Petit bar à prix libre – auberge espa­gnole (apporte quelque chose à man­ger et à partager !)

Ins­crip­tions ici : http://www.quinoa.be/blog/rencontre-%c2%b7-resister-nest-pas-un-crime/

Cam­pagne Jus­tice For Ben : http://www.quinoa.be/blog/justiceforben/

Le pro­jet de Qui­noa avec Peace and deve­lop­ment group : http://www.quinoa.be/projets/projets-internationaux/tous-nos-projets/philippines/

 

 

Le 6 novembre 2018, notre ami Ben Ramos était assassiné. Il était le 34e avocat tué aux Philippines depuis l’élection de Duterte. Directeur de notre association partenaire PDG, Ben a marqué plusieurs générations de volontaires Quinoa. Un an plus tard, les coupables ne sont pas sous les verrous. Les défenseurs-ses des droits humains, dont la famille et les collègues de Ben sont encore victimes de répression et de menaces de mort.

Nous nous mobilisons pour :
– dénoncer les exécutions extra-judiciaires aux Philippines ;
-exiger une justice impartiale, un procès équitable et l’arrestation des coupables ;
-exiger la protection pour les défenseurs-ses des droits humains aux Philippines, notamment les membres de PDG ;

1 an après ce lâche assassinat, les combats de Ben Ramos sont bien vivants !

En novembre 2018, nous appre­nions l’assassinat de notre par­te­naire et ami, l’avocat Ben Ramos. Il aura payé de sa vie sa lutte pour les droits des paysan·ne·s sans terre aux Phi­lip­pines, comme 60 autres avocat·e·s et 145 défenseur·euse·s des Droits humains depuis l’arrivée du pré­sident Duterte au pou­voir, en 2016.

Au cours des trois der­nières années, des vio­la­tions fla­grantes des Droits humains ‑exé­cu­tions extra­ju­di­ciaires, som­maires ou arbi­traires de civil·e·s- ont été obser­vées. Dans de nom­breux cas, les auteurs pré­su­més des meurtres sont des membres des forces armées, des groupes para­mi­li­taires ou des per­sonnes qui leur sont liées. Les actes d’intimidation et les attaques contre les voix qui cri­tiquent le gou­ver­ne­ment ‑médias indé­pen­dants, défenseurs·euses des Droits humains, ONG, avocat·e·s et jour­na­listes- se multiplient.

INTERPELLATION DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME A L’ONU

Le 7 juin, les expert·e·s des Droits humains ont aler­té les Nations Unies et ont appe­lé à mettre en place une enquête indé­pen­dante sur les vio­la­tions des Droits humains com­mises aux Phi­lip­pines. Ils·elles se sont dit·e·s « extrê­me­ment préoccupé·e·s par le nombre éle­vé de meurtres per­pé­trés dans tout le pays dans un cli­mat appa­rent d’impunité offi­cielle et ins­ti­tu­tion­nelle ». Ils·elles ont enre­gis­tré « un nombre impres­sion­nant de morts illé­gales et d’assassinats par la police dans le cadre de la pré­ten­due guerre contre la drogue, ain­si que d’assassinats de défen­seurs des Droits de l’homme ». »Article com­plet sur ONUinfo

Le 11 juillet, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adop­té la réso­lu­tion qui demande au Haut-Com­mis­sa­riat des droits de l’homme des Nations Unies de pré­sen­ter un rap­port détaillé sur la situa­tion des droits humains aux Phi­lip­pines lors de leur pro­chaine ses­sion en juin 2020. Le gou­ver­ne­ment phi­lip­pin avait aupa­ra­vant cri­ti­qué cette réso­lu­tion et cher­ché à la blo­quer… »Article d’Amnesty International

PHILIPPINES, LE PAYS LE PLUS ‘MEURTRIER’ POUR LES MILITANT·E·S ENVIRONNEMENTAUX

En 2019, mal­gré les vic­toires péni­ble­ment obte­nues par cer­tains mou­ve­ments sociaux, la situa­tion empire sous la pré­si­dence de Rodri­go Duterte, qui a ouver­te­ment décla­ré la guerre à tout mou­ve­ment pro­gres­siste dans le pays. Les lea­ders sociaux sont les cibles d‘attaques répé­tées : dif­fa­ma­tions, cri­mi­na­li­sa­tion, menaces, arres­ta­tions, assas­si­nats extra­ju­di­ciaires.

Alors que Min­da­nao, l‘ile la plus au sud de l‘archipel se trouve déjà sous loi mar­tiale, Negros, ain­si que les iles de Samar et Bicol se retrouvent en état d‘urgence, dans le cadre de la lutte contre des groupes rebelles. Les mou­ve­ments sociaux, accusent d‘y être asso­ciés et subissent de plein fouet ces vio­lences répé­tées, en voyant leurs acti­vi­tés de plai­doyer et d‘accompagnement des com­mu­nau­tés ‑tout comme la vie de leurs travailleur·euse·s‑, for­te­ment menacées.

Selon le rap­port 2018 de Glo­bal Wit­ness, les Phi­lip­pines est le pays le plus meur­trier pour les militant·e·s envi­ron­ne­men­taux. Dans le monde, en 2018, ce sont trois per­sonnes par semaine qui ont été assas­si­nées pour avoir défen­du l’environnement… Sans comp­ter des innom­brables per­sonnes criminalisées.

»Article com­plet sur AlJa­zee­ra ‘Phi­lip­pines ‘dead­liest’ coun­try for envi­ron­men­tal, land activists’

 

SITUATION PARTICULIÈREMENT CRITIQUE SUR L’ILE DE NEGROS (été 2019)

Sur l’ile de Negros, où se trouve notre par­te­naire phi­lip­pin PDG, la situa­tion est extrê­me­ment cri­tique :  nom­breuses orga­ni­sa­tions pay­sannes avec les­quelles PDG tra­vaille sont mises sous sur­veillance et mena­cées par les forces de la police et de l’armée. La pré­sence impor­tante des mili­taires dans les com­mu­nau­tés rend par­fois impos­sible tout dépla­ce­ment. En juin, 25 membres et lea­ders d’organisation pay­sannes ont été injus­te­ment accu­sés de l’assassinat d’un poli­cier, 7 d’entre eux ont été arrêtés.

De nou­velles menaces ont direc­te­ment visé PDG, taxé de « groupe armé com­mu­niste » ‑sur les ondes de la radio gérée par l’armée- ou d’organisation « recru­tant des ter­ro­ristes » : la direc­trice exé­cu­tive a été sur­veillée et sui­vie suite à une inter­view pour Al-Jazee­ra ; un autre membre du staff de l’organisation a été dénon­cé pour vol et arres­ta­tion illé­gale par un membre des forces armées et a reçu une assi­gna­tion à com­pa­raître devant le tribunal.

Ces évè­ne­ments suivent de près des nom­breuses vio­lences de la part de l‘armée et de la police sur l’île : d’octobre 2018 à juillet 2019, on compte déjà l’assassinat de 116 per­sonnes dont les 9 pay­sans du mas­sacre de Sagay. Dans le même contexte 3 acti­vistes pour les droits humains ont été assas­si­nés ‑dont Ben Ramos, qui avait pris la défense des familles des vic­times du mas­sacre de Sagay-. Une mis­sion inter­na­tio­nale indé­pen­dante a ras­sem­blé des preuves à l’encontre de deux membres de l’armée dans le cadre de ce der­nier assassinat.

Lire le compte-ren­du com­plet (Qui­noa)

Lire le com­mu­ni­qué de presse de PDG (anglais)

La situa­tion est cri­tique et les acti­vistes de Negros ont besoin de sou­tien, de visi­bi­li­té et de pro­tec­tion de la part de l‘opinion publique et des auto­ri­tés inter­na­tio­nales, alors que Duterte s‘éloigne pro­gres­si­ve­ment des cadres légaux inter­na­tio­naux en matière de droits humains ‑Il a affir­mé de manière uni­la­té­rale son choix de reti­rer offi­ciel­le­ment les Phi­lip­pines de la juri­dic­tion de la Cour Pénale Inter­na­tio­nale, comme l‘annonce le Washing­ton Post-.

SOMMET D’URGENCE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AUX PHILIPPINES 20 > 22 SEPTEMBRE

Un Som­met d’urgence sur la situa­tion des Droits de l’Homme aux Phi­lip­pines est orga­ni­sé du 20 au 22 sep­tembre pro­chains à Reyk­javík, en Islande. Une délé­ga­tion phi­lip­pine s’y ren­dra, ain­si qu’à la 42e ses­sion du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève pour des inter­ven­tions orales, des réunions et des confé­rences paral­lèles. Elle sera com­po­sée de membres des asso­cia­tions Ecu­voice, Phi­lip­pine UPR Watch, Kara­pa­tan, NUPL et Rise Up. La délé­ga­tion phi­lip­pine sou­haite éga­le­ment inter­pel­ler les pou­voirs poli­tiques et les par­le­men­taires euro­péens (La Haye, Londres, Bruxelles, Amster­dam, Stras­bourg) pour un plai­doyer en faveur d’un chan­ge­ment de posi­tion des dirigeant·e·s et la mise en place de sanc­tions inter­na­tio­nales. Autre Terre pro­pose de sou­te­nir la délé­ga­tion > plus d’infos !

Lire le com­mu­ni­qué (en anglais) le somment d’urgence

Aux Phi­lip­pines et à Negros, il est temps que ces attaques cessent, tout comme les déten­tions arbi­traires, les tor­tures, les vio­lences sexistes contre des femmes, les atteintes à l’indépendance des juges et des avocat·e·s, les res­tric­tions de liber­tés d’expression et de réunion !

Nous appe­lons à l‘action ! Si vous dési­rez être tenu·e au cou­rant des pro­chaines mobi­li­sa­tions, contac­tez-nous !