Dans le cadre du dîner littéraire avec Joseph Ndwaniye, la Maison de la Francité, le CFA, Cinergie et le Fonds Henri Storck, proposent, en partenariat, la projection du film de l’anthropologue cinéaste Luc de Heursch.
Rwanda, tableaux d’une féodalité pastorale (1955, 45′) de Luc de Heusch.
Le vendredi 16/12 à 12h30.
P.A.F. 2€ /6€ (avec sandwich, uniquement sur réservation : info@cinergie.be)
Fenêtre sur docs : Maison de la Francité, 18, rue Joseph II – 1000 Bruxelles.
Alors étudiant d’anthropologie à l’ULB, Luc de Heusch découvre le cinéma aux côtés d’Henri Storck, en 1947. « Ce fut l’étincelle… Je cherchais du travail pour payer la fin de mes études et il m’engagea comme assistant. Je découvris le cinéma en l’écoutant parler, en le regardant faire. Il n’y avait pas d’école de cinéma évidemment à cette époque, mais j’avais droit à des leçons particulières. Il inventait de nouvelles techniques pour les prises de vues, j’appris avec lui les rudiments de la mise en scène en le voyant diriger les acteurs. Mais surtout, il m’enseigna une certaine éthique du cinéma en tant que témoin du réel ; tout film exige une minutieuse enquête préalable, de longs mois de préparation. »
Fort de cet apprentissage, Luc de Heusch fonde avec Jean Rouch le Comité international du film ethnographique et sociologique. Il se rend en Afrique centrale avec son épouse et y tourne, La Fête chez les Hamba (1955) : une « ethno-fiction » sur le rituel social et les coutumes d’une tribu du Nord-Kasaï.
Suivi, la même année, de Rwanda, tableaux d’une féodalité pastorale. Portrait d’une société hiérarchisée autour de l’aristocratie des Tutsis et la communauté de paysans que forment les Hutus. Ces relations entre groupes différents, le cinéaste-ethnologue les met en scène telles qu’elles étaient avant leur dislocation lors de l’arrivée des colonisateurs blancs. Misago, un paysans pauvre perd sa vache et se rend à la cour du grand seigneur dont il est le client. « Cette société était sans doute une société de classes, avec des antagonismes de classes, entre, d’une part, une minorité de Tutsis dominante, passionnés par l’élevage des vaches, propriétaires des grands troupeaux et, d’autre part, la majorité des paysans Hutus. Mais ces deux couches de la population vivaient dans une nation qui s’est constituée lentement au cours des siècles. Depuis très longtemps, existaient entre ces deux classes sociales des rapports de clientèle, sans doute inégalitaires, mais qui cimentaient une nation. On ne peut pas dire que les Tutsis et les Hutus étaient deux ethnies différentes. »