Projection du film Rwanda : tableaux d’une féodalité pastorale, un film de Luc de Heusch

16.12 2016 /
12h30 Maison de la Francité, 18, rue Joseph II – 1000 Bruxelles
-702.jpg

Dans le cadre du dîner lit­té­raire avec Joseph Ndwa­niye, la Mai­son de la Fran­ci­té, le CFA, Ciner­gie et le Fonds Hen­ri Storck, pro­posent, en par­te­na­riat, la pro­jec­tion du film de l’an­thro­po­logue cinéaste Luc de Heursch.

Rwanda, tableaux d’une féodalité pastorale (1955, 45′) de Luc de Heusch. 

Le ven­dre­di 16/12 à 12h30.

P.A.F. 2€ /6€ (avec sand­wich, uni­que­ment sur réser­va­tion : info@cinergie.be)

Fenêtre sur docs : Mai­son de la Fran­ci­té, 18, rue Joseph II – 1000 Bruxelles. 

Alors étu­diant d’an­thro­po­lo­gie à l’ULB, Luc de Heusch découvre le ciné­ma aux côtés d’Hen­ri Storck, en 1947. « Ce fut l’é­tin­celle… Je cher­chais du tra­vail pour payer la fin de mes études et il m’en­ga­gea comme assis­tant. Je décou­vris le ciné­ma en l’é­cou­tant par­ler, en le regar­dant faire. Il n’y avait pas d’é­cole de ciné­ma évi­dem­ment à cette époque, mais j’a­vais droit à des leçons par­ti­cu­lières. Il inven­tait de nou­velles tech­niques pour les prises de vues, j’ap­pris avec lui les rudi­ments de la mise en scène en le voyant diri­ger les acteurs. Mais sur­tout, il m’en­sei­gna une cer­taine éthique du ciné­ma en tant que témoin du réel ; tout film exige une minu­tieuse enquête préa­lable, de longs mois de pré­pa­ra­tion. »

Fort de cet appren­tis­sage, Luc de Heusch fonde avec Jean Rouch le Comi­té inter­na­tio­nal du film eth­no­gra­phique et socio­lo­gique. Il se rend en Afrique cen­trale avec son épouse et y tourne, La Fête chez les Ham­ba (1955) : une « eth­no-fic­tion » sur le rituel social et les cou­tumes d’une tri­bu du Nord-Kasaï. 

Sui­vi, la même année, de Rwan­da, tableaux d’une féo­da­li­té pas­to­rale. -702.jpg Por­trait d’une socié­té hié­rar­chi­sée autour de l’a­ris­to­cra­tie des Tut­sis et la com­mu­nau­té de pay­sans que forment les Hutus. Ces rela­tions entre groupes dif­fé­rents, le cinéaste-eth­no­logue les met en scène telles qu’elles étaient avant leur dis­lo­ca­tion lors de l’ar­ri­vée des colo­ni­sa­teurs blancs. Misa­go, un pay­sans pauvre perd sa vache et se rend à la cour du grand sei­gneur dont il est le client. « Cette socié­té était sans doute une socié­té de classes, avec des anta­go­nismes de classes, entre, d’une part, une mino­ri­té de Tut­sis domi­nante, pas­sion­nés par l’é­le­vage des vaches, pro­prié­taires des grands trou­peaux et, d’autre part, la majo­ri­té des pay­sans Hutus. Mais ces deux couches de la popu­la­tion vivaient dans une nation qui s’est consti­tuée len­te­ment au cours des siècles. Depuis très long­temps, exis­taient entre ces deux classes sociales des rap­ports de clien­tèle, sans doute inéga­li­taires, mais qui cimen­taient une nation. On ne peut pas dire que les Tut­sis et les Hutus étaient deux eth­nies dif­fé­rentes. »