Quel projet sous-tend l’enfermement ? Quelle légitimité ? La prison est-elle réformable ou faut-il l’abolir définitivement ? L’enfermement est censé éloigner temporairement les personnes dangereuses pour leur permettre de s’amender et de préparer leur sortie avec un moindre risque de récidive. Ce principe général se heurte à l’indifférence, au sous-financement, à une certaine démagogie. Des alternatives existent pourtant et il est nécessaire que le système pénitentiaire soit sans cesse questionné, réformé, révolutionné, de l’intérieur comme de l’extérieur. Que disent les philosophes, les sociologues ou les architectes du sens de la peine ? Comment dialoguent recherche et expérience vécue ?
Avocate pénaliste, chargée de cours à l’Université Saint-Louis et Vice-Présidente de la commission de surveillance de la prison de Saint-Gilles, Olivia Nederlandt réalise actuellement une thèse de doctorat sur l’exécution des peines, dans laquelle elle questionne notamment l’usage du mot “réinsertion”. Docteur en philosophie, spécialiste de l’étude du monde carcéral et du placement sous surveillance électronique, Tony Ferri est aussi conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation au sein du ministère de la Justice et auteur de nombreux ouvrages sur les pénalités contemporaines.