Rassemblement pour un Premier mai de lutte

01.05 2021 / 10h30 - 13h
Place De Brouckère - 1000 Bruxelles

à l’i­ni­tia­tive de la CGSP-ALR Bruxelles et de militant.e.s du mou­ve­ment ouvrier, un appel à un ras­sem­ble­ment le 1er mai, à 10h30 place De Brou­ckère, lieu sym­bo­lique d’une ville dévouée au com­merce, à deux pas des occu­pa­tions de la Mon­naie, du Théâtre natio­nal et du Bégui­nage… Et dans le res­pect des mesures sani­taires (blocs de 50 per­sonnes maxi­mum, masque et dis­tance de protection).

Appel pour un Premier mai de lutte

Le pre­mier mai est depuis 1886 une jour­née de réfé­rence inter­na­tio­nale pour les com­bats des tra­vailleuses et tra­vailleurs, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers,… La pan­dé­mie bous­cule nos pra­tiques mili­tantes, mais les rai­sons de notre colère sont plus valables que jamais : nous appe­lons à être présent.e.s dans l’es­pace public ce pre­mier mai 2021 pour le rap­pe­ler, de façon uni­taire et combative.

Chô­mage et pré­ca­ri­té en hausse, ava­rice capitaliste

Un an après le début de la pan­dé­mie, la pré­ca­ri­té a aug­men­té avec la mise en chô­mage tem­po­raire à une échelle de masse, avec des indem­ni­tés insuf­fi­santes pour s’en sor­tir. Des pans entiers de la classe tra­vailleuse et de la jeu­nesse se retrouvent sans reve­nus avec la fer­me­ture de l’Ho­re­ca, l’é­vè­ne­men­tiel et la culture notam­ment, pen­dant de très longs mois. Les sans-papiers se retrouvent plus que jamais sans res­sources et vul­né­rables face à la pré­sence poli­cière. Alors que des sec­teurs entiers s’é­croulent, d’autres tournent à plein régime. La phar­ma­ceu­tique, la logis­tique et la grande dis­tri­bu­tion par exemple. Pour­tant, le patro­nat tente de blo­quer la hausse hors indexa­tion des salaires à 0,4% pour 2021 – 2022. « C’est la crise, braves gens », osent-ils ! Pour­tant, de l’argent, il y en a : 17 des 20 plus grandes entre­prises côtées à la Bourse de Bruxelles ont dis­tri­bué des divi­dendes en 2020 pour un total de 5 mil­liards d’eu­ros ! Le salaire annuel des diri­geants du BEL 20 a aug­men­té de 50% entre 2014 et 2019. Notre classe, la classe tra­vailleuse, a vu le salaire mini­mum réel (en pre­nant en compte la hausse des prix) bais­ser depuis 1996 !

Une ges­tion auto­ri­taire de la crise sani­taire qui crée la détresse sociale

Si la néces­si­té de mesures de pré­ven­tion et de pro­tec­tion fortes pour enrayer l’é­pi­dé­mie est évi­dente, l’in­co­hé­rence gou­ver­ne­men­tale est frap­pante : à l’ab­sence de contraintes et de sanc­tions pour les entre­prises répond la sévé­ri­té face à la jeu­nesse. Couvre-feu, inter­dic­tions de ras­sem­ble­ments, cours en ligne pour les adolescent.e.s et les étudiant.e.s… Du côté des travailleur.se.s, la mise en place du télé­tra­vail a conduit à des abus patro­naux en termes de contrôle et d’in­cur­sion dans la vie pri­vée, de temps de tra­vail ou de dis­po­ni­bi­li­té. Depuis un an, la vio­lence d’E­tat, sous pré­texte des mesures sani­taires, s’aggrave au quotidien.

Plu­sieurs per­sonnes l’ont payée de leur vie, la pré­sence poli­cière visant par­ti­cu­liè­re­ment les per­sonnes issues des quar­tiers popu­laires, raci­sées et jeunes. Plu­tôt que d’as­su­rer un reve­nu et un loge­ment décents pour tou.te.s, l’Etat a choi­si de s’attaquer aux plus précarisé.e.s d’entre nous. L’i­so­le­ment social s’ag­grave, il ne nous reste qu’à pro­duire et à consom­mer. Et il est dif­fi­cile pour une cais­sière de super­mar­ché qui voit 800 client.e.s sur une même jour­née de tra­vail d’ac­cep­ter une « bulle sociale de 1 per­sonne ». Résul­tat de cette ges­tion libé­rale et auto­ri­taire : une délé­gi­ti­ma­tion gran­dis­sante de la poli­tique sani­taire dans son ensemble et un ter­reau fer­tile pour des récits indi­vi­dua­listes (« moi, je veux pro­fi­ter, les fra­giles n’ont qu’à s’i­so­ler »), de déni (« le virus n’existe pas » ou « n’est rien d’autre qu’une grippe »), voire com­plo­tistes (« le plan d’un nou­vel ordre mon­dial », etc.).

Les femmes et les soins en pre­mière ligne

La crise a mis les femmes en pre­mière ligne : tra­vailleuses des métiers essen­tiels (san­té, ensei­gne­ment, grande dis­tri­bu­tion), elles sont aus­si les pre­mières à faire les frais de la crise. Bas salaires, chô­mage, risque sani­taire. Avec le confi­ne­ment, elles sont d’au­tant plus tou­chées par les vio­lences conju­gales. Ce sont elles aus­si qui ont dû effec­tuer la majeure par­tie du tra­vail du soin et jon­gler entre tâches ména­gères et tra­vail sala­rié. La crise met en avant la situa­tion ter­ri­ble­ment inégale des femmes dans nos sociétés.
Le capi­ta­lisme nuit gra­ve­ment à la san­té : des sec­teurs non-essen­tiels ne sont jamais fer­més, l’é­co­no­mie doit tour­ner à tout prix, tant pis pour les nom­breux foyers de contamination.

Au plus fort de la pre­mière vague, les travailleur.se.s tra­vaillaient sans masques, en pénu­rie de gel hydro­al­coo­lique. Aujourd’­hui encore dans de trop nom­breux sec­teurs et de trop nom­breuses entre­prises, le patro­nat rechigne impu­né­ment à assu­rer les condi­tions maté­rielles de res­pect des mesures pour les travailleur.se.s. Les enseignant.e.s et élèves n’ont jamais reçu les moyens suf­fi­sants pour un tra­vail sûr en pré­sen­tiel ni pour s’a­dap­ter au dis­tan­ciel ! La pro­duc­tion et la dis­tri­bu­tion de vac­cins sont une autre facette de la gabe­gie capi­ta­liste : concur­rence entre groupes phar­ma­ceu­tiques, dans la recherche, le bre­ve­tage des pro­duits et des pro­ces­sus, pro­duc­tion indus­trielle en-deçà des capa­ci­tés, dis­tri­bu­tion tota­le­ment inégale des vac­cins à l’échelle mon­diale, lais­sant les pays du Sud glo­bal sur le carreau…

Le sec­teur reste gui­dé par le pro­fit, même quand les mort.e.s se comptent par mil­lions. Les besoins sociaux néces­sitent de lever les bre­vets sur les vac­cins – dont la recherche est très lar­ge­ment finan­cée par de l’argent public – et de mettre tout en oeuvre, y com­pris le contrôle public du sec­teur, pour les pro­duire et les dis­tri­buer mas­si­ve­ment à tra­vers le monde. Nos gou­ver­ne­ments et les diri­geants de l’Union euro­péenne pré­fèrent s’en remettre au chaos du marché.

Les mou­ve­ments sociaux résistent

Les mou­ve­ments sociaux ont conti­nué, mal­gré des condi­tions très dif­fi­ciles et des res­tric­tions inouïes sur les liber­tés démo­cra­tiques (de se réunir, s’or­ga­ni­ser, s’ex­pri­mer, se ras­sem­bler dans l’es­pace public), sans comp­ter l’é­pi­dé­mie elle-même qui a déjà coû­té la vie à de nom­breuses travailleur.se.s et pré­caires. Les sans-papiers ont été les pre­miers à tirer la son­nette d’a­larme, dès le début de la pre­mière vague, pour des rai­sons de sur­vie immédiate.

Récem­ment, de nou­veaux col­lec­tifs et de nou­velles occu­pa­tions ont démar­ré, pour la régu­la­ri­sa­tion ain­si que pour le droit au loge­ment. Le mou­ve­ment fémi­niste a conti­nué à mobi­li­ser autour du 8 mars et tout au long de l’an­née écou­lée, contre les vio­lences sexistes, en par­ti­cu­lier les vio­lences conju­gales, mais aus­si pour le droit à l’IVG. Le mou­ve­ment contre les vio­lences poli­cières et contre le racisme struc­tu­rel a mani­fes­té mal­gré les inti­mi­da­tions et la répres­sion. Le mou­ve­ment syn­di­cal et ouvrier est repar­ti en action et en grève pour refu­ser l’a­va­rice patro­nale et récla­mer de véri­tables hausses de salaires pour tou.te.s, ain­si que le droit de retrait (STIB). Les travailleur.se.s des arts et de la culture occupent Théâtre natio­nal et à la Mon­naie. Les syn­di­cats de la san­té et la San­té en lutte ont conti­nué leur tra­vail de longue haleine face à l’in­cu­rie gou­ver­ne­men­tale. La jeu­nesse étu­diante a éga­le­ment com­men­cé à se ras­sem­bler pour offrir une pers­pec­tive concrète et soli­daire face à la détresse de mil­liers de jeunes.

Nous appe­lons donc les travailleur.se.s, leurs orga­ni­sa­tions syn­di­cales et les mou­ve­ments sociaux à faire front et à être en lutte dans l’es­pace public en ce Pre­mier mai 2021. Retrou­vons-nous à 10h30, dans le res­pect des mesures sani­taires, à la place De Brou­ckère, lieu sym­bo­lique d’une ville dévouée au com­merce, à deux pas des occu­pa­tions de la Mon­naie, du Théâtre natio­nal et du Béguinage.

- Face au chô­mage mas­sif, réduc­tion col­lec­tive du temps de tra­vail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
 — Stop à la pré­ca­ri­sa­tion des jeunes et à la chasse aux chômeur.se.s !
 — Pour un ensei­gne­ment public, gra­tuit, cri­tique et acces­sible à toutes et tous !
 — De l’argent il y en a, aug­men­ta­tion des salaires ! Pour un salaire mini­mum de 14€ par heure !
 — Des pen­sions légales dignes pour tous : une pen­sion de 1500€ net minimum !
 — Stop au sexisme : des moyens pour la lutte contre les vio­lences faites aux femmes !
 — Stop au racisme, aux dis­cri­mi­na­tions à l’embauche, au loge­ment et dans le sys­tème scolaire !
 — Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs/travailleuses : régu­la­ri­sa­tion de tou.te.s les travailleuses/ tra­vailleurs sans papiers !
 — Défense des Ser­vices publics, le patri­moine de ceux qui n’en ont pas : refi­nan­ce­ment et renationalisation !
 — Si l’environnement était une banque, il serait déjà sau­vé ! Inves­tis­se­ments mas­sifs pour une véri­table tran­si­tion écologique !
 — Stop à la cri­mi­na­li­sa­tion des mou­ve­ments sociaux !
 — Pour des soins de qua­li­té acces­sibles à toutes et tous. Levée des bre­vets sur les vac­cins et sur la pro­duc­tion phar­ma­ceu­tique dans son ensemble !
 — Des moyens pour une culture acces­sible, en toute sécu­ri­té, à toutes et tous !