Le 22 septembre 1998, Semira Adamu, enfermée au 127 bis, est assassinée par des gendarmes, blancs, lors de sa sixième tentative d’expulsion. Depuis sa mort, les politiques répressives et racistes d’état se perpétuent et s’intensifient : le gouvernement prévoit notamment la construction de nouveaux centres fermés afin d’augmenter les capacités d’enfermement et d’expulsion.
Semira Adamu est un symbole de la répression envers les personnes que l’Etat qualifie comme « étrangères » mais elle est aussi et surtout un symbole de lutte et de résistance aux centres fermés et aux expulsions. Qu’est ce qui a changé depuis 1998 ? Qu’en est-il de la lutte aujourd’hui ? Quid des expulsions ? Quels sont aujourd’hui, les moyens de lutter contre ?
La projection sera suivie d’une discussion avec la réalisatrice et avec une militante contre les frontières.
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Synopsis :
“Fuyant le Nigéria, Semira Adamu est arrivée en Belgique en 1998. Détenue dans un centre fermé proche de l’aéroport de Bruxelles, elle meurt étouffée avec un coussin lors d’une sixième tentative de rapatriement forcé. Vingt ans après, Pauline Fonsny remet en scène cet “assassinat d’État” qui avait secoué le plat pays et conduit à la démission du ministre de l’Intérieur de l’époque. Le récit de À l’usage des vivants, mené à deux voix, est structuré par le témoignage de Semira – incarnée à l’écran par la peintre nigériane Obi Okigbo – et en voix off, l’adaptation d’un texte que la poétesse belge Maïa Chauvier a écrit après le décès de la jeune femme. Pour contourner l’interdiction de filmer dans les centres, la cinéaste a fait appel à des maquettes qui permettent de visualiser la topographie précise des lieux où sont encore parqués les demandeurs d’asile. Au terme de cette puissante évocation documentaire, le constat est amer. Les “barbelés de la honte” se sont multipliés, des policiers peuvent ouvrir le feu sur une camionnette transportant des exilé-e‑s et tuer une fillette de deux ans, sans être inquiétés.”
Lieu culturel autogéré, l’asbl Barricade entend lutter contre les inégalités et violences produites par les systèmes et imaginaires de dominations, en faisant le pari de l’émancipation individuelle et collective comme outil de résistance.