Projection// Semira Adamu : A l’usage des vivants

20.09 2022 / 19h00
Barricade asbl - Rue pierreuse 21 - 4000 Liège
Le 22 sep­tembre 1998, Semi­ra Ada­mu, enfer­mée au 127 bis, est assas­si­née par des gen­darmes, blancs, lors de sa sixième ten­ta­tive d’expulsion. Depuis sa mort, les poli­tiques répres­sives et racistes d’état se per­pé­tuent et s’intensifient : le gou­ver­ne­ment pré­voit notam­ment la construc­tion de nou­veaux centres fer­més afin d’augmenter les capa­ci­tés d’enfermement et d’expulsion.
Semi­ra Ada­mu est un sym­bole de la répres­sion envers les per­sonnes que l’E­tat qua­li­fie comme « étran­gères » mais elle est aus­si et sur­tout un sym­bole de lutte et de résis­tance aux centres fer­més et aux expul­sions. Qu’est ce qui a chan­gé depuis 1998 ? Qu’en est-il de la lutte aujourd’hui ? Quid des expul­sions ? Quels sont aujourd’hui, les moyens de lut­ter contre ?
La pro­jec­tion sera sui­vie d’une dis­cus­sion avec la réa­li­sa­trice et avec une mili­tante contre les frontières.
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Synop­sis :
“Fuyant le Nigé­ria, Semi­ra Ada­mu est arri­vée en Bel­gique en 1998. Déte­nue dans un centre fer­mé proche de l’aé­ro­port de Bruxelles, elle meurt étouf­fée avec un cous­sin lors d’une sixième ten­ta­tive de rapa­trie­ment for­cé. Vingt ans après, Pau­line Fons­ny remet en scène cet “assas­si­nat d’É­tat” qui avait secoué le plat pays et conduit à la démis­sion du ministre de l’In­té­rieur de l’é­poque. Le récit de À l’u­sage des vivants, mené à deux voix, est struc­tu­ré par le témoi­gnage de Semi­ra – incar­née à l’é­cran par la peintre nigé­riane Obi Okig­bo – et en voix off, l’a­dap­ta­tion d’un texte que la poé­tesse belge Maïa Chau­vier a écrit après le décès de la jeune femme. Pour contour­ner l’in­ter­dic­tion de fil­mer dans les centres, la cinéaste a fait appel à des maquettes qui per­mettent de visua­li­ser la topo­gra­phie pré­cise des lieux où sont encore par­qués les deman­deurs d’a­sile. Au terme de cette puis­sante évo­ca­tion docu­men­taire, le constat est amer. Les “bar­be­lés de la honte” se sont mul­ti­pliés, des poli­ciers peuvent ouvrir le feu sur une camion­nette trans­por­tant des exi­lé-e‑s et tuer une fillette de deux ans, sans être inquiétés.”
Lieu cultu­rel auto­gé­ré, l’asbl Bar­ri­cade entend lut­ter contre les inéga­li­tés et vio­lences pro­duites par les sys­tèmes et ima­gi­naires de domi­na­tions, en fai­sant le pari de l’émancipation indi­vi­duelle et col­lec­tive comme outil de résistance.