La Flottille de la Liberté II en appelle aux gouvernements afin qu’ils assurent la protection de leurs citoyens
Comité de pilotage de la Flottille de la Liberté
La Flottille de la Liberté II partira en mai pour apporter aide et solidarité à Gaza et exiger la fin du blocus illégal imposé par Israël. Les organisateurs se sont réunis aux Pays-Bas.
Amsterdam, 7 mars 2011 Communiqué
Les organisations unies dans la Flottille de la Liberté II appellent leurs gouvernements respectifs à prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité de leurs citoyens et prévenir une répétition de l’assaut mortel de l’an passé contre leur flottille.
Le 31 mai 2010, la marine israélienne a attaqué un convoi maritime humanitaire qui allait apporter aide et solidarité aux habitants de Gaza assiégés, tuant 9 civils. En mai de cette année une nouvelle flottille prendra la mer afin de briser le siège illégal de Gaza et d’y mettre fin. Les organisateurs se sont rencontrés ce week-end (5, 6 et 7 mars) à Amsterdam afin de poursuivre la préparation de la Flottille de la Liberté II.
Partout dans le monde, les gouvernements ont condamné l’attaque israélienne contre la flottille, dans les eaux internationales. Les enquêteurs du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies ont conclu que le traitement des civils qui se trouvaient sur les bateaux avait été brutal et disproportionné. “Il existe des preuves évidentes qui permettent d’appuyer la mise en accusation, dans le cadre de l’article 147 de la quatrième Convention de Genève, des crimes suivants : assassinat, torture et traitement inhumain, volonté de causer de grandes souffrances ou de graves blessures au corps ou de sérieuses atteintes à la santé,” affirme le rapport de la commission d’enquête du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies.
Le Comité international de la Croix rouge considère que le blocus de Gaza par Israël est illégal car il constitue une punition collective des civils palestiniens dans la bande de Gaza. La Commission d’enquête des Nations unies affirme que « le blocus est illégal et ne peut être appuyé légalement … ». Les gouvernements sont tenus par la loi d’agir contre les violations du droit international et des traités sur les droits humains et de s’y opposer. Ceci inclut non seulement le blocus de la bande de Gaza et la violence continue qui s’exerce contre sa population civile, mais aussi la colonisation de la Cisjordanie, le nettoyage ethnique de Jérusalem et la construction du mur d’annexion, déclaré illégal par le Cour internationale de Justice en juin 2004. Pourtant, la communauté internationale est en train de minimiser honteusement les crimes israéliens au lieu d’agir pour y mettre un terme.
“La mission humanitaire de la Flottille de la Liberté II est une réponse non violente au silence assourdissant de nos gouvernements”, déclare Benji de Levie, porte-parole de la délégation hollandaise. “Toute tentative ‑politique ou militaire- pour faire obstruction à l’arrivée de la Flottille de la Liberté dans le port de Gaza, ou pour l’empêcher, est un acte qui viole le droit international et qui doit être traité en conséquence par nos gouvernements.” De Levie : “A la lumière des manifestations pacifiques exprimant le pouvoir des peuples au Moyen-Orient, nous attendons de nos gouvernements qu’ils soient cohérents dans leur politique étrangère et qu’ils condamnent toutes les formes de violation des droits humains contre des initiatives civiles pacifiques, quels que soient les ceux qui les commettent.”
Les préparatifs se déroulent comme prévu dans toutes les régions concernées (Europe, Amérique du Nord et du Sud, Afrique du Nord, Asie). Une quinzaine de navires transportant de la cargaison et plus de 1000 “marins de la liberté” prendront la mer pour se rendre à Gaza en mai.
Parmi eux des journalistes, des personnalité politiques, des humanitaires et des militants des droits humains. Les campagnes populaires se développent constamment, ce qui apparaît dans l’organisation de grands événements publics comme les prochains concerts et actions de solidarité.
Source :
http://www.france-palestine.org/article16939.html
La flottille de la liberté Acte 2
Par Emmanuelle Bennani-Caillouët — CCFD Terre Solidaire
Malgré le tollé international soulevé suite à l’assaut par l’armée israélienne d’une flottille affrétée par des militants pacifistes, le 31 mai 2010, le blocus de la Bande de Gaza, dont les conséquences sont dramatiques pour la population palestinienne, se poursuit. Dans de nombreux pays, des citoyens sont en train de se mobiliser. Ils préparent la Flottille de la Liberté II. Leur objectif : que leur gouvernement prenne enfin les mesures pour que soit levé le siège de la Bande de Gaza.
Dans la Bande de Gaza, la situation ne cesse de s’aggraver. Du fait des entraves imposées par Israel à l’importation de matières premières, de matériaux de construction et du fait des interdictions d’exporter, l’économie de Gaza est aujourd’hui asphyxiée et il est encore et toujours impossible de reconstruire les maisons, les écoles, les entreprises et les bâtiments publics détruits lors de l’attaque israélienne de décembre 2008-janvier 2009. Enfermés sur leur territoire, les Palestiniens ne peuvent plus ni circuler, ni travailler, ni étudier, ni visiter leur famille, qu’elle soit à l’étranger ou même en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Selon les Nations unies, plus de 80% des familles de Gaza sont dépendantes de l’aide alimentaire et le taux de chômage atteint 39%, l’un des plus élevés au monde. Cette situation est bien le résultat d’une politique imposée par le gouvernement israélien. Depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, Israël a renforcé les restrictions à l’entrée et à la sortie de Gaza, déclaré « entité hostile », interdisant même de manière arbitraire l’entrée aux personnels humanitaires ainsi qu’à des missions de parlementaires voire de ministres étrangers. L’Etat israélien contrôle l’espace aérien, les eaux territoriales, la plupart des points de passage et d’autres aspects importants de la vie des résidents. En tant que puissance occupante, c’est donc à lui qu’incombe la responsabilité de garantir le bien-être des civils. Le blocus de la Bande de Gaza constitue une peine collective à l’encontre de 1,5 million de Palestiniens. Il est contraire au droit international.
De nombreux gouvernements et institutions internationales appellent à sa levée [1]. Cependant, ces déclarations ne s’accompagnent d’aucune pression sur Israël pour l’amener à respecter le droit international. Bien au contraire, des signes d’encouragement lui sont parfois envoyés comme, par exemple, sa récente intégration à l’OCDE. Et pourtant, le 20 juin 2010, c’est suite à une pression internationale considérable, conséquence directe du tollé soulevé par l’attaque contre la Flottille de la Liberté, que le gouvernement israélien a annoncé une série de mesures destinées à « assouplir » le blocus. Même si, quelques mois plus tard, l’« allègement » est une réalité bien faible [2], il reste la preuve que les pressions peuvent conduire à des résultats tangibles. C’est tout le sens de la mobilisation internationale qui verra une dizaine de bateaux converger sur Gaza au printemps 2011 avec un message simple : « Mettre fin au blocus de la Bande de Gaza, au nom du droit international ».
Par Emmanuelle Bennani-Caillouët — CCFD Terre Solidaire
Source : http://www.altermondes.org/spip.php?article900
Notes
[1] Déclaration du Conseil de l’Union européenne, décembre 2010 : « Rappelant ses conclusions de juin 2010, l’Union européenne reste extrêmement préoccupée par la situation qui règne à Gaza. Elle rappelle qu’elle demande l’ouverture immédiate, durable et sans condition de points de passage pour que l’aide humanitaire puisse parvenir à Gaza et que les marchandises et les personnes puissent y entrer et en sortir ».
[2] Lire notamment le rapport « Des espoirs réduits à néant », publié par 26 ONG internationales dont le CCFD — Terre Solidaire, Handicap International, Oxfam International et la FIDH, en novembre 2010.