Le 15 avril, la coalition Commune Colère, composée de travailleur.euses, syndicalistes, activistes écologistes et agriculteur.ices s’est invitée chez les partis de gauche pour exiger des engagements concrets pour une gestion plus juste des biens communs et sans coalition avec la droite. Entendu.es par le PTB, reçu.es par Ecolo et confronté.es à la police devant le PS, l’action du 15 avril revendique l’urgence et la nécessité de l’accueil de la parole des citoyens par les partis politiques.
Manifeste de Commune colère
“Réapproprions-nous les biens communs !
Nous sommes une coalition de travailleur·euses, d’agriculteur·ices, de syndicalistes, d’activistes écologistes et de citoyen·nes. Nous luttons ensemble pour une société juste socialement, respectueuse des limites de la planète, et où les biens communs (l’énergie, la terre, l’eau, le logement, la santé, l’éducation, les transports) sont gérés par et accessibles à toutes et tous.
Nous refusons de cautionner une démocratie de façade, qui ne nous permet pas de prendre part aux décisions qui affectent nos vies et qui compte sur l’endormissement de la population pour se perpétuer. Nous venons faire vivre une démocratie réelle, celle où les individus s’expriment, sont entendu·es et participent aux affaires publiques.
Chers politiciens, chères politiciennes, nous venons au cœur même de vos mises en scènes, vous interpeller sur la situation que nous vivons, nous, les personnes que vous êtes supposé·es représenter. Nous voulons que vous preniez la mesure, du haut de vos tours dorées, de la colère qui nous habite. Celle de voir la pauvreté s’installer, avec de plus en plus de personnes parmi nous qui doivent choisir entre se nourrir, se chauffer ou se soigner, alors que la classe des privilégié·es s’enivre d’une richesse toujours plus scandaleuse. Celle de voir la planète, la nature, essentielle à la vie sur terre, se faire anéantir par un système productiviste sans merci.
Nous portons la colère populaire que vous ne voulez pas voir.
Au cœur de la crise énergétique, nous avons mené deux actions désobéissantes, en occupant les partis francophones du gouvernement fédéral pour exiger des mesures fortes et durables, puis en bloquant le siège d’Engie, qui verse des dividendes en milliards à ses actionnaires, alors qu’une grande partie de la population et des petits commerces ne peut plus payer ses factures.
Aujourd’hui, où en sommes-nous ? Toujours au même point.
La cause de cette impasse sociale et écologique, ce ne sont pas nos choix individuels, c’est notre système économique – le capitalisme néolibéral, guidé par la recherche de profit à court terme au détriment de l’humain et de la planète. Système soutenu depuis des dizaines d’années par nos politiques, à coup de toujours plus de libéralisation et de privatisation.
Nous savons pourtant que privatisations et logiques de marché produisent toujours la même chose. D’un côté, la spéculation et des prix trop élevés, avec la formation d’une classe riche ultra-polluante et l’exclusion de pans de plus en plus larges de la population de l’accès aux biens et services essentiels. De l’autre, une fuite en avant productiviste et la surexploitation des ressources, tant humaines que naturelles.
Sortir de cette impasse ne se fera pas par des primes d’aides aux ménages insuffisantes et temporaires, ou par des incitations financières à l’achat de voitures de société électriques. Sortir de cette impasse nécessite d’agir sur ses causes profondes pour créer de nouvelles façons de faire société. Et c’est possible.”