Sous la pression des actions des fermiers contre la chute des prix, un conseil des ministres de l’agriculture s’est réuni le 7 septembre. Le MIG (association de producteurs de lait belge) rappelle que pour couvrir les coûts de production laitière avec un niveau de revenu paritaire, le prix payé aux producteurs doit être de 46 centimes par kg de lait. Afin d’arriver à ce prix, la mise en place d’un système de régulation au niveau européen est indispensable. La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle débloquait 500 millions d’euros d’aide d’urgence, une mesure qui semble surtout une solution à court terme.
Les revendications sont donc claires : une juste rémunération pour les producteurs agricoles, et un changement structurel garantissant à tous de pouvoir vivre de son travail dignement.
Ce lundi 7 septembre, la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC) a manifesté à Bruxelles aux côtés de l’European Milk Board (EMB) pour demander des mesures de maîtrise des volumes produits, seules à même de rétablir un prix juste du lait.
Des milliers d’éleveurs, dont de nombreux jeunes, étaient présents, afin que les 28 ministres européens de l’Agriculture, réunis au Conseil exceptionnel, prennent de véritables mesures pour les sortir du marasme où les plonge la libéralisation du secteur laitier quand le marché international sature.
ECVC a été reçu par le Président du Conseil européen des ministres de l’Agriculture, le ministre Luxembourgeois Fernand Etgen. Les délégués paysans ont argumenté la nécessité de prendre de réelles mesures pour faire face à cette crise structurelle à même de faire disparaitre des milliers de producteurs dans les mois à venir. Mardi, ECVC a également rencontré le cabinet de Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture.
Face à la gravité de la situation, les mesures annoncées — aide directe, augmentation de la capacité de stockage privé, promotion des produits à l’export -, apparaissent dérisoires, voire cyniques quand il s’agit de fournir du lait au migrants.
Cherche t‑on uniquement à “gagner du temps” ? En attendant que des producteurs quittent la production laitière, laissant quelques autres profiter de l’embellie, avant la prochaine crise dans un cycle sans fin ?
La régulation publique du marché n’a pas été proposée par une Commission qui ne jure que par « l’orientation par le marché » sans voir les hommes et les femmes broyés dans ce système, ni les consommateurs européens frustrés car leurs attentes ne sont jamais prise en compte. Il s’agit pourtant d’une solution de bon sens et peu coûteuse qui consiste à organiser une réduction des volumes produits, selon des mécanismes concertés entre pays et producteurs, pour retrouver l’équilibre du marché.
La Coordination Européenne Via Campesina appelle ses membres à poursuivre la mobilisation, pour mettre en place de véritables solutions pour une production durable.
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