La voie non-marchande

Dans notre économie libéralisée, le secteur non-marchand souffre d’un manque flagrant de reconnaissance. Les emplois sont peu valorisés et les budgets sont rognés chaque année dans l’indifférence générale. Comme une évidence, les emplois sont occupés à 70% par des femmes.

Le sec­teur non-mar­chand contri­bue à for­mu­ler des réponses concrètes, glo­bales et rapides à des pro­blèmes très pra­tiques, reliant tous les aspects de la vie. Les acti­vi­tés du sec­teur non-mar­chand (y com­pris public) consti­tuent un fac­teur de démo­cra­tie et de pro­grès parce qu’elles sont cen­trées sur la per­sonne humaine et parce qu’elles per­mettent une par­ti­ci­pa­tion des citoyens à la vie sociale. Le sec­teur non-mar­chand est, en outre, un impor­tant pour­voyeur d’emplois exi­geant des tra­vailleurs qua­li­fiés. L’économie sociale peut jouer un rôle par­ti­cu­liè­re­ment actif dans le déve­lop­pe­ment de ser­vices de proxi­mi­té et d’insertion des per­sonnes en dif­fi­cul­té. Son poten­tiel d’activité est énorme. Au sein du sec­teur non-mar­chand, le monde asso­cia­tif se mani­feste par sa créa­ti­vi­té, sa capa­ci­té de construire et d’anticiper de nou­veaux enjeux, de déve­lop­per de nou­velles réponses et par sa pré­sence au sein des quartiers.

⇒ Le Gou­ver­ne­ment bruxel­lois doit régler d’urgence au niveau juri­dique les moda­li­tés d’agréation des entre­prises à fina­li­té sociale.

Les accords du Non-Mar­chand doivent faire l’objet d’une concer­ta­tion entre les niveaux de pou­voirs  — au mini­mum COCOF, Com­mu­nau­té fran­çaise, Régions wal­lonne et bruxel­loise — plu­tôt que pour­suivre des négo­cia­tions sépa­rées et leur inévi­table source d’insatisfactions des tra­vailleurs n’ayant pas obte­nu exac­te­ment la même chose que la région voisine.

⇒ Des moyens suf­fi­sants doivent être accor­dés aux sec­teurs non-mar­chand en fonc­tion d’objectifs et de prio­ri­tés de tra­vail et pas uni­que­ment en fonc­tion de pro­grammes de résorp­tion du chô­mage. En outre, la poli­tique des A.C.S. et des P.T.P. doit être éva­luée en fonc­tion de l’efficacité pour les deman­deurs d’emploi et pour la société.

⇒ Véri­fier si des aides finan­cières octroyées au sec­teur mar­chand ne peuvent être trans­po­sées pour le sec­teur non-mar­chand afin de per­mettre à celui-ci de créer des emplois sup­plé­men­taires et de répondre encore mieux aux défis sociaux.

⇒ Créer un gui­chet pour les entre­prises non-marchandes.

⇒ Les com­pé­tences et qua­li­fi­ca­tions des tra­vailleurs de ces sec­teurs doivent être cor­rec­te­ment éva­luées et valo­ri­sées, tant au niveau des salaires que du sta­tut social. Il faut donc favo­ri­ser la créa­tion d’emplois durables. Un grand nombre d’emplois de ces sec­teurs sont occu­pés par des femmes dont le savoir faire et les qua­li­fi­ca­tions sont peu reconnus.

⇒ Les tra­vailleurs du sec­teur non-mar­chand doivent pou­voir béné­fi­cier d’un sta­tut cor­rect et de dis­po­si­tifs de for­ma­tion per­ma­nente à charge des ins­ti­tu­tions mais sou­te­nus par les pou­voirs publics.

⇒ Dans le domaine par­ti­cu­lier de la garde des enfants de 0 à 3 ans : les gar­diennes enca­drées par un ser­vice agréé et sub­si­dié par l’O.N.E. doivent d’urgence rece­voir un sta­tut et voir leur for­ma­tion conti­nuée recon­nue comme for­ma­tion qualifiante.

Déve­lop­per les struc­tures d’accueil pour la petite enfance afin de cou­vrir les besoins néces­saires avec une atten­tion par­ti­cu­lière pour les femmes en recherche d’emploi, et en inser­tion socio professionnelle.

⇒ Le par­te­na­riat du non-mar­chand asso­cia­tif avec les pou­voirs publics, com­munes et C.P.A.S., doit faire l’objet d’accords-cadres s’inscrivant dans la durée.

⇒ La mul­ti­pli­ca­tion de res­tau­rants de proxi­mi­té sou­te­nus par les pou­voirs publics, veillant à conci­lier qua­li­té et prix acces­sible pour­rait offrir un débou­ché pour les petits res­tau­ra­teurs vic­times de la crise, les tra­vailleurs de l’Horeca mis au chô­mage et favo­ri­ser des lieux de convi­via­li­té et de mixi­té sociale.

Source : CIEP-MOC


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