Le 16 juin 2022, la Ligue des travailleuses domestiques de la CSC Bxl et soutenue par le MOC Bxl se sont réunies en Parlement pour sortir du silence, dénoncer l’exploitation et les violences auxquelles elles font face au quotidien et interpeller les Ministres compétents à Bruxelles, Rudi Vervoort et Bernard Clerfayt.
Le 16 juin n’est pas une date choisie au hasard, il s’agit de la journée internationale du travail domestique. Ces travailleur.euse.s assurent des tâches essentielles et délaissées telles que le nettoyage, les soins aux enfants, aux personnes âgées… Elles sont des milliers en Belgique, essentiellement des femmes qui travaillent 10 à 12h par jour pour gagner entre 3 et 10 euros, sans sécurité sociale, sans être payées pour les heures supplémentaires, sans accès aux soins de santé, sans droit au chômage et sans pouvoir porter plainte à la police en cas d’abus et de violences sexuelles car elles risqueraient d’être expulsées. Pour la première fois, elles se sont mises en grève pour revendiquer un accès au permis de travail, la régularisation de toutes les travailleuses domestiques et plus largement des critères clairs l’accès à un salaire légal et décent, l’assurance santé, des horaires stables, la possibilité de cotiser pour une pension, des congés payés, des congés maladie, des congés de maternité, des allocations de chômage. Elles exigent aussi la révision des lois actuelles concernant l’emploi des travailleuses domestiques, un accès à la formation, la protection en cas de plainte face à un employeur abusif. Elles rappellent à l’ État belge la nécessité d’appliquer : la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, la convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail sur le travail domestique, les Directives européennes sur les Victimes et Sanctions.
Le choix du lieu pour cette action n’était pas innocent non plus, Place du Luxembourg, en plein coeur du quartier européen où travaillent la plupart de leurs employeurs.