Nouvelle évacuation des occupants du Keelbeek à Haren ce matin, au moment où l’ordre d’expulsion est contesté devant le juge
Depuis 2013, le terrain du Keelbeek situé au nord de la Région bruxelloise est occupé par des activistes qui contestent la construction d’un projet carcéral d’une échelle inédite en Belgique car voué à emprisonner 1.190 détenus sur 116.000 m². Les riverains redoutent également la perte de ce poumon vert où ils viennent se détendre et se promener.
Ce matin vers 6h, une vingtaine de policiers ont procédé à l’évacuation des occupants du Keelbeek sur ordre du ministre de l’intérieur.
Pour la deuxième fois, Jan Jambon, a fait évacuer les personnes qui protègent le Keelbeek alors que l’ordre d’évacuation était contesté en justice aujourd’hui à 9 heures.
Les installations de fortune construites par les occupants du site ont été incendiées, sous la supervision des agents de la police locale. Des feux qui ont provoqué d’importants dégagements de fumée… « Après de nombreuses semaines de sécheresse, et à quelques pas des habitations, d’une station de gaz, d’une école, de zones Seveso (soit considérées comme portant un risque chimique), on peut se poser des questions sur les précautions employées… », écrit le collectif Keelbeek Libre, plateforme regroupant l’opposition à la prison, sur ses réseaux.
Cette évacuation a par ailleurs lieu alors que 4 recours sont encore pendants au Conseil d’Etat. En réponse aux interpellations d’Olivier Maingain (Défi) et Gilles Vandenburre (Ecolo), le ministre des finances indiquait le 19 juin 2018 que les travaux ne débuteraient pas avant que le recours en suspension contre la destruction des sentiers du Keelbeek ait été jugé au Conseil d’état. Ce recours n’a pas été jugé.
Pour la construction de cette méga-prison, l’Etat a opté pour un partenariat public-privé sous la forme d’un contrat DBFM (Design, Build, Finance, Maintain). Le consortium désigné est chargé de la conception architecturale du projet, de l’exécution des travaux et de l’entretien de la prison. L’Etat lui paiera une indemnité de mise à disposition pendant 25 ans, délai au terme duquel le bâtiment lui reviendra. Mais personne n’a jamais vu le moindre document… Jusqu’ici, aucun contrat n’a d’ailleurs jamais été signé officiellement avec Cafasso. Autrement dit : ce fameux marché n’est pas encore formellement attribué.