Je suis salie de vos yeux qui ont sellé mon sort. Alors je resterai pute, parce que je ne suis pas sale. Je suis puissante guerrière. Je continuerai mon râle, pour renverser vos regards mortifères.
Le 17 décembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux TDS, cette journée est l’occasion de se rappeler, d’honorer tout.e.s celles et ceux parti.e.s trop tôt, mais aussi de revendiquer et d’exiger : que les TDS soient entendu.e.s et respecté.e.s dans leurs Droits Humains, que les TDS puissent s’exprimer par elles/eux-mêmes, que les TDS aient une place dans le débat public, que cessent toutes les politiques de criminalisation envers les TDS. Sans ça, les TDS continueront alors à remplir les rubriques de faits divers de femmes et d’hommes magnifiques, mort.e.s dans le plus méprisant des cynismes.
Le 28 septembre 2020, une ordonnance du bourgmestre Philippe Close a interdit l’exercice de la prostitution sur l’ensemble du territoire de la ville de Bruxelles sans que cette ordonnance ne fasse l’objet d’une concertation préalable avec les travailleur·ses du sexe (TDS) et les associations de terrain. Après la fermeture des cafés, restaurants et centres de bien-être, une interdiction des métiers de contact non médicaux s’applique également. Le travail du sexe est interdit. Utsopi, qui représente les travailleur.se.s du sexe quel que soit leur genre ou leur service : en vitrines, bars à champagne, en rue, à domicile, en salon de massage, actrices/acteurs porno, assistan.e.s sexuelles, opérateur.rice.s de téléphone, webcameuses/webcameurs, escorts, dominantes et master professionnel.le.s, occasionnellement ou à temps partiel, toujours en activité ou non, fait partie des associations de lutte pour les droits des TDS, notamment en période de crise sanitaire.
Utsopi a été créé en décembre 2015 par des travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) de Belgique afin de s’exprimer elles-eux même sur leurs réalités, leurs choix et leurs revendications. Ce processus est le liant qui permet de rendre compte d’une réalité plurielle où se côtoient les différences formes du travail du sexe.
Cette initiative s’origine dans le désire de sortir le travail du sexe de la criminalisation et l’acquisition des droits sociaux rattachés au droit social. La création d’un statut reconnaissant cette activité et ses spécificités était essentiel et la période actuelle de pandémie nous en rappelle l’urgence.
Grand-e‑s oublié-é‑s des victimes économiques et sociales de cette période les TDS sont acculé-e‑s à la précarité et la paupérisation va grandissante au sein de notre communauté. Aujourd’hui, une grande partie des TDS sont acculé-e‑s à choisir entre grande pauvreté (endettement, expulsion, peu de couverture des besoins essentiels, etc.) ou risques sanitaires. L’interdiction de l’activité sans contrepartie, contraint beaucoup d’entre elles et eux au travail clandestin exposé à la violence, les menaces, les risques sanitaires et la répression. Cette situation démontre, une fois de plus, que la gestion « réaliste » et « pragmatique » du « phénomène », n’est rien de plus qu’un processus de déni de ces situations dramatiques.
La seule réponse d’une aide urgente ne pourra pas être satisfaisante et serait assimilable au cache sexe misérabiliste. Le travail du sexe est un travail. En tant que tel il génère des flux monétaires qui est réinjecté dans l’économie locale et, dans une économie mondiale, à l’échelle du monde. Les acteurs actrices et acteurs de l’économie revendiquent l’accès aux espaces de mutualisation et de couverture des risques qu’une telle période exacerbe.
Pendant la première crise du covid, UTSOPI a soutenu et aidé
297 TDS
89 étaient sans documents
196 avaient des personnes a charges
Et nous avons distribués 1201 colis alimentaires.
10 pour cent en Wallonie
38 pour cent en Flandre
52 pour cent a Bruxelles.
La cagnotte s’élevait a 34.280.79 euros.
28 pour cent nous ont été envoyé par les partenaires.
UTSOPI remarque une demande grandissante de TDS qui veulent un rejoindre un syndicat.