Ne laissons pas les fachos nous diviser

500 fachos cagoulés pour certains ont été autorisés à arriver jusqu'à la Bourse pour scander des messages nationalistes et partager leur haine les bras levés comme des saluts nazis. Mais la majorité des gens présents sont restés unis en scandant fort que le fascisme ne passera pas!

-2.bin

témoi­gnage de Paul-Emile Dupret et Belén Omai­ra Torres :

Bruxelles, dimanche midi, 27 Mars : les fas­cistes occupent le par­vis de la Bourse. Cet après-midi, après un déjeu­ner de quar­tier avec des migrants à Ixelles, nous sommes des­cen­dus au centre ville pour ten­ter de par­ti­ci­per à la mani­fes­ta­tion inter­dite par les auto­ri­tés. Après tout, il s’agit de conser­ver la pos­si­bi­li­té de se mobi­li­ser à la Bourse, que le bourg­mestre le veuille ou non. En arri­vant aux abords du bou­le­vard Adolphe Max, tout était bou­clé et nous avons pu voir que la place devant la Bourse était occu­pée par quelques cen­taines de fas­cistes au crâne rasé, tatouage, blou­sons noir-jaune-rouge, visages mi cachés. Ils pou­vaient occu­per toute la place, en fai­sant des saluts fas­cistes, tan­dis que les poli­ciers (dont plu­sieurs leur res­sem­blaient du reste beau­coup) se conten­taient de les encer­cler mollement.

A un moment les fas­cistes ont com­men­cé à bou­ger en direc­tion de la gare du Nord, pous­sés par deux auto-pompes. Au moment de pas­ser à notre hau­teur, comme plu­sieurs per­sonnes leur fai­saient des bras d’honneur, un groupe de fas­ciste a pas­sé la bar­rière et a com­men­cé à nous mena­cer, tan­dis que les poli­ciers res­taient pas­sifs, sans en déte­nir aucun. J’ai ten­té de ras­su­rer une femme noire et sa fille, lui expli­quant que ce sont des gens qui viennent semer la peur à Bruxelles, mais qu’ils vont repar­tir bientôt…

Il y avait aus­si là des musul­mans qui étaient venus appor­ter des fleurs et des bou­gies pour le lieu de com­mé­mo­ra­tion. On a échan­gé quelques mots. “Les fas­cistes et les dji­ha­distes ont la même men­ta­li­té, sont dans la même logique. Ce sont eux qui cherchent à nous divi­ser.” D’autres per­sonnes pré­sentes avec nous à l’extérieur du cor­don, s’interrogeaient : “Pour­quoi a‑t-on inter­dit une mani­fes­ta­tion démo­cra­tique, géné­reuse , cet après-midi, pour la paix et contre la peur, alors qu’on tolère à la place une telle mani­fes­ta­tion de la haine ?” Peu après, nous retrou­vons un couple d’a­mis qui venaient comme nous rendre hom­mage aux vic­times à La Bourse.

Lui a échap­pé à la mort à Mael­beek, une affaire de 10 minutes. Ils nous disent que le calme est reve­nu devant la Bourse.nous ache­tons des fleurs et y allons. Les démo­crates ont repris le par­vis. Un groupe lati­no-amé­ri­cain, boli­vien ou péru­vien, jouait et chan­tait des chan­sons andines, tan­dis que des slo­gans pour la paix fusaient, très applau­dis. Vers 17:00, retour à Ixelles. Toute la place Bly­ckaert est bou­clée, des per­qui­si­tions y ont lieu. Paul-Emile Dupret et Belén Omai­ra Torres

vidéo réa­li­sée le mer­cre­di 23 mars

hom­mage à Bruxelles from Maxime Kou­va­ras on Vimeo.

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