FÉMINISMES DANS UNE COMPLICITÉ GLOBALE :
Vers la grève du 8 mars
Discussion avec le Collecti.e.f 8 maars — Bruxelles et plusieurs militantes impliquées dans les luttes féministes au niveau global (Intervenantes Italienne, Chilienne, Kurde, Argentine)
Le mouvement féministe qui se déploie mondialement aujourd’hui, et que certaines analysent comme une 4ème vague historique, donne à voir une perspective ainsi que des pratiques s’inscrivant à un niveau global.
Un exemple de cette portée internationale est le mouvement de grève féministe du 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Lancé il y a quelques années en Argentine, cet appel rassemble de plus en plus de femmes, notamment autour des questions de travail productif et travail reproductif.
De nombreuses autres luttes féministes plus ou moins récentes font écho et ont un impact au niveau global : le mouvement argentin Ni Una Menos, le féminisme kurde ou encore la lutte féministe chilienne, qui s’est visibilisée au travers du flash mob de Las Tesis et qui est un des déterminants majeurs de l’insurrection actuellement en cours au Chili. En même temps, des perspectives féministes multiples et variées prennent de l’ampleur dans les différentes insurrections sociales que connaissent entre autre l’Iran, l’Irak ou encore le Liban.
Dans la ville globale qu’est Bruxelles cohabitent des diasporas issues de contextes variés, qui s’organise au sein et au-delà de leur communauté d’origine. L’internationalisme objectif qui en découle s’est notamment matérialisé au travers du 8 mars dernier. Le processus de préparation de la grève féministe et la journée du 8 mars ont en effet rassemblé à Bruxelles des femmes aux parcours et expériences géographiquement diffus ainsi que de perspectives féministes diverses. Grace à cette composition multiple le Collecti.e.f 8 maars Bruxelles a posé les bases pour un espace de politisation de l’internationalisme qui caractérise cette ville. Le contexte de marée féministe mondiale, les liens entretenus par les différentes diasporas et la solidarité entre femmes en lutte ont fait converger de nombreuses dynamiques dans la journée de la grève du 8 mars, faisant de ce mouvement de grève l’expression d’un internationalisme politique. Cette dimension internationaliste, croisée aux différents types d’oppression et d’exploitation adressés par la grève féministe, ouvre la porte à une recomposition des mouvements féministes à Bruxelles.
Partant de ce constat, la rédaction d’Anker Mag souhaite interroger les perspectives possibles, premièrement quant à un mouvement adressé par et pour toutes à l’échelle bruxelloise, et pouvant s’accorder et résonner à l’international, et deuxièmement quant à la construction d’un dialogue pérenne entre les féminismes qui cohabitent à Bruxelles.