Nous avons le plaisir de vous inviter, vendredi 14 février à 19h, à la projection du film By the name of Tania, en présence des réalisatrices Bénédicte Liénard et Mary Jimenez. Vous pouvez voir ici la bande-annonce avec des sous-titres anglais (le film sera projeté à la librairie avec des sous-titres en Français et Néerlandais).
J’ai une voix qui me dit :
Regarde bien…
Réveille-toi…
Qu’est-ce qui se passe ?
Portrait de femme. Souvenirs blessés, impressions fugaces. Tout se mélange. Portrait ? Mais comment dire la violence, comment la faire ressentir ? Un rapport au temps dessiné par le regard, à travers une langue en ce qu’elle donne à voir. Le corps et sa débrouille de chaque instant : autant de nouvelles habitudes. Une voix témoigne des choses passées, nous la croisons en route. Avec ses doutes, ses questions, ses rêves. Le présent et ses tangages. L’avenir qui arrivera peut-être…
Entre hier et demain, les paysages changent à mesure que le cœur s’engouffre. C’est ainsi qu’une pensée va dans l’économie des gestes nécessaires et la vie qui s’arrache en urgence. Comme n’importe quelle marchandise qui veut échapper à son sort, la beauté y devient clandestine. La police des frontières ne blague ni avec l’âge ni avec les visages. Alors, la sensualité des images coupe dans la chair comme un couteau à double tranchant. Ce que peut cacher de révolte un sourire, un déhanché, un maquillage, ce film le laisse deviner.
L’Amérique latine cadre cette épopée des origines sur fond de cumbia. Le désir apparaît rarement aussi obscur qu’à la lumière crue. Le long du fleuve, la jungle garde ses reflets d’argent quand l’or se paye avec le sang. La malaria non plus ne fait pas de cadeau. Entre les mots et les silences, cette femme porte un nom de travail : Tania. Comme on porte une arme, un masque ou un secret. Ce film semble une tentative délicate pour s’en délivrer. Et rebattre les cartes, relancer les dés. Introduire un rien de jeu dans le destin ; un souffle dans le tourbillon des apparences. Au nom de toutes les Tania, pour exorciser les peurs, livrer bataille aux démons. Déposer une histoire où toutes ces vies de femmes entrent en écho. Pour que le voyage au-delà du voyage puisse durer. Comme un portrait de ce qui revient par la fenêtre de la mémoire. Et comment revenir ?
… Mais c’est une toute petite voix.
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