Ils abusent avec leurs grèves …
Aujourd’hui, les taxis bloquent Bruxelles…
Non, les grèves ne sont jamais une partie de plaisir.
Oui, beaucoup d’entre nous sommes bloqués par ce mouvement ou en retard au travail et donc passablement énervés d’avoir perdu du temps sur les grands axes de la capitale.
Oui, c’est vrai …
Et pourtant…
Cette grève ne concerne pas uniquement les taxis bruxellois. Elle nous concerne tous.
Le secteur des taxis est devenu le laboratoire de l’ubérisation de notre société. Cette ubérisation conçoit tous les travailleurs comme indépendants et dispense l’employeur de toute obligation. Le travailleur supporte toutes les charges, il peut être éjecté d’un simple clic, il n’a aucun revenu garanti… tandis que le patron se contente de gérer une appli et de toucher des commissions sur chaque euro gagné par le travailleur. C’est également au travailleur de louer, d’acheter et d’entretenir son outil de travail.
Plus de salaire garanti, plus de contrat, plus d’horaire, plus de limitation du temps de travail, plus de congés payés, plus de congés maladie, plus de droit au chômage lorsqu’il n’y a pas de travail… et enfin, aucune garantie de travail.
Et c’est ce modèle que Pascal Smet (ministre SPa des Transports) essaye d’imposer à travers son plan taxi.
Et s’il passe pour les taxis, il ne tardera pas à faire son apparition pour tous les métiers. Demain ce sont les employé.e.s administratifs, les profs, les conducteurs et conductrices de bus, … qui se verront imposer ce type de travail. Aucune profession, aucun métier n’est à l’abri. Aujourd’hui, les taxis, demain, les autres.
C’est maintenant que se jouent nos conditions de travail futures et plus encore celles de nos enfants. C’est maintenant que nous devons empêcher ce retour vers le travail à la tâche comme il se pratiquait au 19ème siècle.
Car derrière ce qu’on nous présente comme une innovation technologique, se cache surtout une régression sociale d’une ampleur inégalée.
C’est pour toutes ces raisons que nous soutenons le mouvement des taxis.