Culture : la lutte pour nos droits est indissociable de la lutte pour les droits de tou·x·tes

Groupe 31 mars

Cela fait déjà plu­sieurs légis­la­tures que les déci­sions poli­tiques ont mené à la casse sociale actuelle. Cette situa­tion est réver­sible. Nous, membres du sec­teur cultu­rel, réuni·x·es en assem­blée géné­rale ce 17 novembre 2025 aux Halles de Schaer­beek, décla­rons qu’il est urgent de mettre en lumière les réper­cus­sions de ces déci­sions sur nos condi­tions de tra­vail et de vie. Il est urgent de pro­po­ser des alter­na­tives com­munes. Il est urgent de nous mettre en lien avec les autres sec­teurs pro­fes­sion­nels et publics pour arti­cu­ler les spé­ci­fi­ci­tés inter­sec­to­rielles. Il est urgent de sor­tir de l’entre-soi.

LA LUTTE POUR NOS DROITS EST INDISSOCIABLE DE LA LUTTE POUR LES DROITS DE TOU·X·TES.

Cette dé­cla­ra­tion fait suite à une accu­mu­la­tion de mesures d’austérités, de mé­pris poli­tique, de logique éco­no­mique mortifère.

Elle prend place éga­le­ment alors que notre sec­teur est fron­ta­le­ment atta­qué, et que les coupes bud­gé­taires annon­cées vont appau­vrir toute la chaîne de pro­duc­tion de la culture :les villes, les com­munes, les créateur·x·ices et toutes les per­sonnes né­ces­saires à la créa­tion et à la dif­fu­sion de pro­jets artis­tiques. Dans le même temps, il est annon­cé aux travailleur·x·ses que les pé­riodes assi­mi­lées (chô­mage, congés mala­dies, etc.) ne comp­te­ront plus que pour 20% dans le cal­cul des pen­sions. L’étranglement de notre sec­teur est annon­cé et décidé.

Et les mesures d’austérité s’élargissent à toute la popu­la­tion, dans une stig­ma­ti­sa­tion des plus pré­caires. Suite à la ré­forme chô­mage, 160 000 per­sonnes se retrou­ve­ront dans une immense pré­ca­ri­té, et cela dans l’indifférence totale des par­tis au pouvoir.

Le gou­ver­ne­ment Ari­zo­na radi­ca­lise une logique insup­por­table : affai­blir les dé­jà plus faibles d’entre nous, pour mieux pro­té­ger les plus forts. Les choix poli­tiques et bud­gé­taires se fondent sur une pro­tec­tion des plus puis­sants et des grandes entre­prises, leur per­met­tant de ren­for­cer leurs acquis et pri­vi­lèges, notam­ment fiscaux.

Les femmes, les per­sonnes racisé·x·es, migrant·x·es, sexisé·x·es et de mino­ri­tés de genre se retrou­ve­ront dans des situa­tions encore plus vio­lentes, et ce tous sec­teurs confon­dus. Tout cela dé­coule de dé­ci­sions gou­ver­ne­men­tales tirant de plus en plus vers l’extrême droite. Il est urgent de riposter.

Dans l’urgence, nous exhor­tons les gou­ver­ne­ments (y com­pris le futur gou­ver­ne­ment bruxellois) :

  • À dé­fendre et refi­nan­cer la culture dans toute sa diversité.
  • À sanc­tua­ri­ser l’ac­cès de tou·x·tes les citoyen·x·nes à la culture dans sa plus grande diver­si­té et ce tout au long de la vie, tant lé­ga­le­ment que budgétairement.
  • À annu­ler les coupes bud­gé­taires du sec­teur cultu­rel ré­cem­ment annon­cées et toutes les dé­ci­sions y attenant.
  • À ren­for­cer l’allocation des travailleur·x·euses des arts lour­de­ment mena­cée ces der­niers mois, notam­ment en amé­lio­rant l’insertion des jeunes artistes ; en y incluant les pro­fes­sions qui y ont dif­fi­ci­le­ment accès faute de ré­mu­né­ra­tion dé­cente ; en pré­ser­vant le cal­cul des jours assi­mi­lés pour la pension.
  • À aug­men­ter le bud­get de la culture, pour y trou­ver des condi­tions de tra­vail dignes, indis­pen­sables à la qua­li­té de nos pres­ta­tions. Plus pré­ci­sé­ment à mettre en place des conven­tions col­lec­tives pour tou·x·tes les travailleur·x·euses de la culture (a mini­ma iden­tiques à celle de nos col­lègues néer­lan­do­phones) et finan­cer les opé­ra­teurs de telle façon que celles-ci soient applicables.
  • À reti­rer la ré­forme du dé­cret pay­sage et annu­ler la hausse des droits de minerval.
  • À refi­nan­cer et garan­tir la sur­vie de nos ser­vices publics, de l’éducation per­ma­nente, et des ser­vices sociaux.
  • À annu­ler la limi­ta­tion du chô­mage à deux années pour tou·x·tes.
  • À renon­cer à la ré­forme des pensions.

Nous nous engageons :

  • À tra­vailler avec les autres ser­vices publics afin de mettre en place une Assem­blée Gé­né­rale com­mune en 2026.
  • À mettre en place un groupe de tra­vail char­gé de consti­tuer des reven­di­ca­tions concrètes en vue de des­si­ner un fonc­tion­ne­ment idéal au sein du sec­teur cultu­rel. Pour, ensuite, se mettre en lien avec les autres ser­vices publics afin de por­ter des reven­di­ca­tions com­munes et construire un rap­port de force.