Outil compilant vidéos et analyses autour du cas de la dette grecque.
Cet outil compile des supports vidéo qui présentent des approches, formats et objectifs différents mais portent tous sur le cas grec. Nous y détaillons leurs contenus et nous apportons des éléments complémentaires qui peuvent être utiles dans la compréhension de la situation grecque, certes, mais surtout si vous voulez utiliser ces vidéos comme des outils dans vos cours, vos ateliers, vos projections-débats et vos dîners de famille.
Déjà avant le début de ce qui deviendra la « crise grecque » en 2010, le CADTM – Comité pour l’abolition des dettesillégitimes – s’intéressait de près à la dette grecque et aux conséquences de son remboursement sur la population. Depuis plusieurs années, il s’efforce de proposer des analyses émancipatrices et des alternatives en lien avec les mobilisations grecques contre la dette illégitime. En 2015, le travail du CADTM concernant la Grèce s’intensie, lorsque Syriza, un parti anti-austérité, gagne les élections et que la présidente du parlement grec met en place une commission d’audit, dont le porte-parole de notre réseau assure la coordination scientique.
Depuis lors, plusieurs vidéos ont été réalisées en collaboration avec le CADTM par ZIN TV, les Productions du Pavé et les Films du Mouvement. Ces outils vidéo ont permis de vulgariser les analyses, déconstruire des idées reçues et expliquer des mécanismes parfois complexes. Réalisées pendant ou peu de temps après l’expérience « Syriza », certaines de ces vidéos permettent également de documenter et de poser un regard critique sur cette séquence poli- tique en tant que tentative avortée d’un pays de l’Union européenne de rompre avec l’austérité.
Public :
16 ans et plus
Objectifs :
- découvrir la Commission d’audit de la dette grecque (ses résultats et son contexte de création)
- mieux comprendre les mécanismes d’endettement de la Grèce
- mieux comprendre l’expérience politique avortée de « Syriza »
SOMMAIRE :
1. Quelques repères utiles – p. 5
2. L’audit de la dette grecque : contextualisation – p. 19
3. Les résultats de l’audit – p. 35
4. Bras de fer avec les créanciers – p. 81
5. Glossaire – p. 101
6. Conclusion – p. 106
Ressources à télécharger :
- le livret pédagogique de 108 pages.
- La série de 4 capsules d’animation A qui profite la dette
- L’audit, enquête sur la dette grecque, documentaire de 26 minutes
- Intervention d’Éric Toussaint à Athènes le 17 juin 2015, 33 minutes
A qui profite la dette
On nous parle d’une dette grecque insoutenable, impayable… mais au fait : à qui cette dette profite ? Qui sont les créanciers de la Grèce ? Pourquoi ont-ils prêté de l’argent à la Grèce et à quelles conditions ? Pourquoi la Grèce n’a pas été ‘sauvée’ ?
épisode 1 — Les prêts bilatéraux
Les prêts bilatéraux
Cette capsule récapitule les différents plans de « sauvetages » mis en place depuis 2010 en précisant les montants, l’identité des créanciers et les conditions imposées en contrepartie. Elle montre également en quoi cet argent n’a pas du tout permis de sauver la Grèce et son économie, malgré ce que l’on a pu en dire, mais à rembourser la dette grecque aux banques européennes et recapitaliser les banques grecques.
Définitions :
Séquence 1 : 00 :00 :00 : // MAI 2010 : 1er mémorandum
- Prêts bilatéraux = 52,9 milliards d’euros.
- Avec cet argent le gouvernement grec rembourse sa dette aux banques privées européennes.
Quels pays ont prêté à la Grèce et quelles sommes ?
En mai 2010, 15 pays de la zone euro (la Slovaquie s’est retirée par la suite) octroient de l’argent à la Grèce sous forme de prêts bilatéraux : d’État à État.
L’accord de prêt initial, géré par la Commission européenne, concerne 80 milliards d’euros mais seulement 52,9 milliards seront versés jusqu’en mars 2012, date à laquelle le 2e mémorandum prendra le « relais ». Le montant des prêts bilatéraux est proportionnel, pour chaque pays, à sa contribution au capital de la BCE, elle-même définie en fonction du poids économique et démographique de chaque pays. C’est ainsi que le montant du prêt bilatéral de l’Allemagne (15,2 milliards d’euros) est supérieur à celui accordé par la Belgique (1,9 milliard d’euros).
Combien de bénéfices ont réalisé les pays européens grâce à ces prêts bilatéraux ?
Bonne question ! Car les pays ne communiquent pas vraiment sur ces chiffres…
En 2017, le ministère des finances allemand a révélé que le prêt bilatéral octroyé à la Grèce par l’Allemagne avait rapporté 393 millions d’euros en intérêts au pays.
Concernant la France, selon la Cour des comptes du pays, le montant des intérêts payés par la Grèce s’élève à 695 millions d’euros entre 2010 et 2013.
Concernant la Belgique, selon la Cour des comptes du pays, entre 2010 et 2016 ces intérêts s’élèvent à 137,3 millions d’euros.
Séquence 2 : 00:01:21 // Février 2012 : 2e mémorandum
- 130,9 milliards d’euros accordés par le FESF.
- Le FESF = Fonds européen de stabilité financière, une société anonyme luxembourgeoise dont les emprunts sur les marchés financiers sont garantis par les États de la zone euro.
Séquence 3 : 00:02:42 // Juillet 2015 : 3e mémorandum
- Prêt de 86 milliards d’euros par le MES = Mécanisme européen de stabilité qui vient remplacer le FESF.
L’argent prêté par le FESF et le MES a servi au remboursement de la dette publique grecque (64 %) et au renflouement des banques grecques (21%).
Pourquoi la vidéo dit-elle que ces mémorandums n’ont pas permis de sauver la Grèce et sont illégitimes ?
L’argent des mémorandums n’a pas sauvé la Grèce car celui-ci a été utilisé pour :
- Le remboursement de la dette publique grecque (aux banques privées européennes dans un premier temps) ;
- Le renflouement des banques privées grecques. Il n’a ainsi pas pu être investi dans une relance économique du pays.
D’ailleurs cet argent n’a jamais été versé à la Grèce, mais sur un compte spécial à la BCE. La Grèce n’a littéralement pas vu la couleur de cet argent.
De plus, les créanciers ont réalisé, et continuent de réaliser, des bénéfices grâce à ces prêts, sur le dos d’un pays en crise et d’une population agonisante.
Episode 2 — Les banques privées
Dans cette capsule un dirigeant d’une grosse banque privée européenne explique à son fils comment sa banque s’en est tirée à très bon compte dans la crise grecque. Il commence par lui expliquer les origines de la crise grecque et la responsabilité des banques qui ont investi énormément dans le pays dès 2001. Il poursuit son explication en disant qu’après l’éclatement de cette bulle spéculative, il a fallu une intervention des pouvoirs publics, d’abord grecs puis européens, pour les sauver. Le banquier reconnaît finalement que l’argent des prêts faits à la Grèce a fini dans ses poches (via le remboursement de la dette et les recapitalisations) et que les plans de sauvetages ont permis aux banques de se dégager du risque grec.
Définition :
Séquence n°1 : 00:00:00 // Recapitalisation des banques grecques
À partir de 2001 : Investissements massifs des banques européennes en Grèce => explosion des crédits faits aux ménages (+ 600%) et aux entreprises (+ 300%) entre 2001 et 2009.
2009 : La crise plonge la Grèce dans la récession, les banques sont au bord de l’effondrement.
RECAPITALISATION des banques par l’État grec. Le gouvernement grec débloque une enveloppe de 28 milliards d’euros pour les banques grecques (3,5 = recapitalisation + 24,5 = garanties).
Séquence n°2 : 00:01:30 // Falsification des comptes
En octobre 2009, le gouvernent PASOK annonce une série de révisions statistiques opérées par l’institution des statistiques grecques, ELSTAT. En intégrant dans le calcul des dettes publiques toute une série d’éléments qui ne devraient pas y figurer, selon les règles européennes, l’institution grecque a fait augmenter la dette publique de 28 milliards d’euros du jour au lendemain.
À noter que le directeur d’ELSTAT de l’époque, Andreas Georgiou s’est vu condamné par la justice grecque à deux ans avec sursis pour cette falsification, mais semble être aujourd’hui soutenu par la Commission européenne et A. Tsipras
Pourquoi les Grec·que·s ne sont pas des fainéant·e·s ?
Pour déconstruire les idées reçues et préjugés sur les Grec·que·s voir « La Tourmente grecque II, un coup d’État financier » de 00:04:53 à 00:06:37, disponible ci-dessous.
Ce passage déconstruit l’image des Grec·que·s fainéant·e·s , corrompu·e·s et ne payant pas d’impôts.
Voir aussi cette vidéo du Collectif d’audit citoyen, « Trois idées reçues sur la crise grecque », juin 2015
Episode 3 — Question pour du pognon
À travers la parodie d’un jeu télévisé célèbre, on découvre dans cette vidéo les politiques de la BCE vis-à-vis de la Grèce : les rachats par la BCE de titres grecs sur le marché secondaire, les profits qu’elle en a tirés, la coupure des financements pour les banques grecques suite à l’annonce du référendum…
Définitions :
Séquence n°1 : 00:00:00 //La BCE, un fonds vautour
La BCE lance en 2010 le programme SMP (Securities Market Program) qui lui permet d’intervenir sur le marché obligataire secondaire afin d’acheter des obligations d’État.
À travers ce programme, elle a acheté des titres grecs à 70 % de leurs valeurs mais demande le remboursement à 100%. Soit 55 milliards d’euros de dette grecque achetée avec seulement 40 milliards de déboursés.
La BCE réalise ainsi un bénéfice qui s’élève, rien qu’entre 2012 et 2016, à 8 milliards d’euros, tout en imposant des mesures d’austérité conséquentes.
À noter : La BCE a racheté les titres de la dette grecque à 70% de leur valeur, alors qu’ils n’en valaient que 30% sur le marché secondaire (personne n’en voulait !). Un joli cadeau fait aux banques qui cherchaient à s’en débarrasser.
C’est quoi le marché secondaire des dettes ?
Lorsqu’un État veut se financer, il émet des titres de la dette sur le marché primaire, ce sont des banques privées qui les achètent. Ensuite, ces dernières peuvent garder les titres ou les revendre. La revente se fait sur le marché secondaire, où les titres de dettes peuvent changer de mains très vite !
On pourrait comparer les marchés des dettes publiques à celui des voitures. Ainsi l’achat auprès d’un concessionnaire automobile, c’est le marché primaire tandis que la vente de voitures d’occasion c’est le marché secondaire.
À noter que depuis le traité de Maastricht, signé en 1992, la BCE ne peut plus prêter aux États de la zone euro, c’est-à-dire acheter directement les titres qu’ils émettent. Donc, en fait, la BCE prête aux banques privées qui ensuite prêtent aux États. Et bien entendu les intérêts demandés par les banques pour financer les États sont supérieurs au taux de la BCE, que l’on appelle aussi le taux directeur.
L’Union européenne et les gouvernements des pays membres, ont donc réservé au secteur privé le monopole du crédit à l’égard des pouvoirs publics. Depuis 2010, la BCE achète toutefois des titres de dettes publiques sur le marché secondaire, comme avec les titres grecs et le programme SMP. Elle conditionne ces rachats à l’application de mesures d’austérité.
Est-ce que la BCE a rendu les profits réalisés à la Grèce ?
Les profits générés par la BCE via les titres grecs rachetés ont été distribués à ses actionnaires que sont les banques centrales nationales qui, à leur tour, les ont distribués à leurs actionnaires que sont les États de la zone euro. Donc in fine, ces profits se retrouvent dans les caisses des pays de la zone euro, qui ont la possibilité de les rétrocéder ou pas. En novembre 2012, l’Eurogroupe s’est engagé à rétrocéder ces profits, réalisés abusivement, à condition bien sûr que la Grèce poursuive sa cure d’austérité. Mais en 2015 avec l’arrivée du gouvernement Syriza, cette « promesse » a pris fin. Le 21 juin 2018, l’Eurogroupe a décidé de reprendre les rétrocessions mais seulement à partir de l’argent de 2017 (toujours si la Grèce fait ce qu’on lui dit). Ainsi les profits amassés par les pays européens en 2015 et 2016 grâce aux rachats des titres grecs… resteront bien au chaud dans leurs caisses.
Séquence n°2 : 00:01:20 // La BCE, la mafia
La BCE ne respecte pas ses statuts qui l’obligent à rester indépendante politiquement. En effet, celle-ci conditionne ses mesures à la mise en œuvre de mesures d’austérité conséquentes et très orientées politiquement.
Extrait des statuts de la BCE — Article 282, alinéa 3 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne La Banque centrale européenne a la personnalité juridique. Elle est seule habilitée à autoriser l’émission de l’euro. Elle est indépendante dans l’exercice de ses pouvoirs et dans la gestion de ses finances. Les institutions, organes et organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres respectent cette indépendance.
En quoi, en 2015, la Grèce menace-t-elle les intérêts de la BCE ? Pourquoi la BCE coupe-t-elle les liquidités aux banques ?
Le gouvernement Syriza souhaitait mettre à fin au régime d’austérité dicté depuis 2010 par la Troïka, dont la BCE fait partie.
La BCE, alors qu’elle est censée garantir la stabilité financière de la zone euro, a elle-même organisé l’instabilité financière en Grèce en coupant les liquidités aux banques grecques quelques jours avant le référendum. La BCE a outrepassé ses prérogatives pour faire plier le gouvernement grec et qu’il accepte les mesures d’austérité imposées par la Troïka.
Séquence n°3 : 00:01 : 52 // La BCE et Publifin
Qui dirige la BCE ?
Actuellement, en 2018, c’est l’italien Mario Draghi qui est à la tête de la BCE et ce depuis novembre 2011. Avant d’occuper cette fonction il a été gouverneur de la banque centrale d’Italie et encore avant ça il était vice-président du secteur Europe de Goldman Sachs, évoquée comme la « grande banque privée américaine » dans la vidéo.
C’est quoi Publifin ?
Publifin est une intercommunale qui fournit des services en matière de gestion de réseau électrique et de télécommunications. Il s’agit donc d’une structure publique détenue par plusieurs villes belges, surtout de la région de Liège. En décembre 2016, éclate un scandale lorsqu’un média révèle que plusieurs élus locaux (de plusieurs partis politiques) perçoivent d’importantes rémunérations de Publifin au titre de leurs mandats dans cette intercommunale alors qu’ils ne participent même pas aux réunions. Publifin n’a rien à voir avec la Grèce, il s’agit d’un petit clin d’œil venu de Liège pour soulever que, dans bien d’autres situations, l’argent public est détourné au profit d’intérêts particuliers.
À travers la parodie d’un jeu télévisé célèbre, on découvre dans cette vidéo les politiques de la BCE vis-à-vis de la Grèce : les rachats par la BCE de titres grecs sur le marché secondaire, les profits qu’elle en a tirés, la coupure des financements pour les banques grecques suite à l’annonce du référendum…
Définitions :
Séquence n°1 : 00:00:00 //La BCE, un fonds vautour
La BCE lance en 2010 le programme SMP (Securities Market Program) qui lui permet d’intervenir sur le marché obligataire secondaire afin d’acheter des obligations d’État.
À travers ce programme, elle a acheté des titres grecs à 70 % de leurs valeurs mais demande le remboursement à 100%. Soit 55 milliards d’euros de dette grecque achetée avec seulement 40 milliards de déboursés.
La BCE réalise ainsi un bénéfice qui s’élève, rien qu’entre 2012 et 2016, à 8 milliards d’euros, tout en imposant des mesures d’austérité conséquentes.
À noter : La BCE a racheté les titres de la dette grecque à 70% de leur valeur, alors qu’ils n’en valaient que 30% sur le marché secondaire (personne n’en voulait !). Un joli cadeau fait aux banques qui cherchaient à s’en débarrasser.
C’est quoi le marché secondaire des dettes ?
Lorsqu’un État veut se financer, il émet des titres de la dette sur le marché primaire, ce sont des banques privées qui les achètent. Ensuite, ces dernières peuvent garder les titres ou les revendre. La revente se fait sur le marché secondaire, où les titres de dettes peuvent changer de mains très vite !
On pourrait comparer les marchés des dettes publiques à celui des voitures. Ainsi l’achat auprès d’un concessionnaire automobile, c’est le marché primaire tandis que la vente de voitures d’occasion c’est le marché secondaire.
À noter que depuis le traité de Maastricht, signé en 1992, la BCE ne peut plus prêter aux États de la zone euro, c’est-à-dire acheter directement les titres qu’ils émettent. Donc, en fait, la BCE prête aux banques privées qui ensuite prêtent aux États. Et bien entendu les intérêts demandés par les banques pour financer les États sont supérieurs au taux de la BCE, que l’on appelle aussi le taux directeur.
L’Union européenne et les gouvernements des pays membres, ont donc réservé au secteur privé le monopole du crédit à l’égard des pouvoirs publics. Depuis 2010, la BCE achète toutefois des titres de dettes publiques sur le marché secondaire, comme avec les titres grecs et le programme SMP. Elle conditionne ces rachats à l’application de mesures d’austérité.
Est-ce que la BCE a rendu les profits réalisés à la Grèce ?
Les profits générés par la BCE via les titres grecs rachetés ont été distribués à ses actionnaires que sont les banques centrales nationales qui, à leur tour, les ont distribués à leurs actionnaires que sont les États de la zone euro. Donc in fine, ces profits se retrouvent dans les caisses des pays de la zone euro, qui ont la possibilité de les rétrocéder ou pas. En novembre 2012, l’Eurogroupe s’est engagé à rétrocéder ces profits, réalisés abusivement, à condition bien sûr que la Grèce poursuive sa cure d’austérité. Mais en 2015 avec l’arrivée du gouvernement Syriza, cette « promesse » a pris fin. Le 21 juin 2018, l’Eurogroupe a décidé de reprendre les rétrocessions mais seulement à partir de l’argent de 2017 (toujours si la Grèce fait ce qu’on lui dit). Ainsi les profits amassés par les pays européens en 2015 et 2016 grâce aux rachats des titres grecs… resteront bien au chaud dans leurs caisses.
Séquence n°2 : 00:01:20 // La BCE, la mafia
La BCE ne respecte pas ses statuts qui l’obligent à rester indépendante politiquement. En effet, celle-ci conditionne ses mesures à la mise en œuvre de mesures d’austérité conséquentes et très orientées politiquement.
Extrait des statuts de la BCE — Article 282, alinéa 3 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne La Banque centrale européenne a la personnalité juridique. Elle est seule habilitée à autoriser l’émission de l’euro. Elle est indépendante dans l’exercice de ses pouvoirs et dans la gestion de ses finances. Les institutions, organes et organismes de l’Union ainsi que les gouvernements des États membres respectent cette indépendance.
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En quoi, en 2015, la Grèce menace-t-elle les intérêts de la BCE ? Pourquoi la BCE coupe-t-elle les liquidités aux banques ?
Le gouvernement Syriza souhaitait mettre à fin au régime d’austérité dicté depuis 2010 par la Troïka, dont la BCE fait partie.
La BCE, alors qu’elle est censée garantir la stabilité financière de la zone euro, a elle-même organisé l’instabilité financière en Grèce en coupant les liquidités aux banques grecques quelques jours avant le référendum. La BCE a outrepassé ses prérogatives pour faire plier le gouvernement grec et qu’il accepte les mesures d’austérité imposées par la Troïka.
Séquence n°3 : 00:01 : 52 // La BCE et Publifin
Qui dirige la BCE ?
Actuellement, en 2018, c’est l’italien Mario Draghi qui est à la tête de la BCE et ce depuis novembre 2011. Avant d’occuper cette fonction il a été gouverneur de la banque centrale d’Italie et encore avant ça il était vice-président du secteur Europe de Goldman Sachs, évoquée comme la « grande banque privée américaine » dans la vidéo.
C’est quoi Publifin ?
Publifin est une intercommunale qui fournit des services en matière de gestion de réseau électrique et de télécommunications. Il s’agit donc d’une structure publique détenue par plusieurs villes belges, surtout de la région de Liège. En décembre 2016, éclate un scandale lorsqu’un média révèle que plusieurs élus locaux (de plusieurs partis politiques) perçoivent d’importantes rémunérations de Publifin au titre de leurs mandats dans cette intercommunale alors qu’ils ne participent même pas aux réunions. Publifin n’a rien à voir avec la Grèce, il s’agit d’un petit clin d’œil venu de Liège pour soulever que, dans bien d’autres situations, l’argent public est détourné au profit d’intérêts particuliers.
Episode 4 — Le FMI
Cette capsule sur le FMI soulève deux choses. D’une part que le FMI a changé sciemment, en mai 2010, ses statuts, ses règles de fonctionnement afin de sauver les banques européennes très exposées à la Grèce. D’autre part, elle veut montrer le double discours auquel se livre aujourd’hui l’institution en parlant d’erreur et en défendant un allègement de la dette grecque.
Définitions :
Restructuration de la dette : Une restructuration de dette c’est un échange de dettes via lequel des anciens titres sont échangés contre des nouveaux, comprenant des conditions différentes. C’est-à-dire une baisse des taux d’intérêt et/ou un allongement du calendrier de remboursement et/ou une diminution du capital, de la valeur de la dette.
Exemple : j’avais un titre de la dette belge de 1 000 euros arrivant à échéance en 2019, avec un intérêt de 2,3 %. Après restructuration, je renonce à ce titre en échange d’un nouveau qui me donne droit à 850 euros, arrivant à échéance en 2030 avec un intérêt de 1,7%.
Comment se passe les restructurations ? Généralement par une négociation entre créanciers et pays débiteur.
Pourquoi on fait des restructurations de dettes ? Généralement, parce que c’est la crise et que le pays est en situation de surendettement.
À savoir : dans de rares cas, les anciens titres sont échangés contre des liquidités, c’est-à-dire de l’argent.
Composition du fmi :
RESSOURCES Supplémentaires :
- Vilain Rémi, « Qu’est-ce que le Fonds monétaire international et comment fonctionne-t-il ? », CADTM, octobre 2017
- Paumard Émilie, « Le FMI et la Banque mondiale ont-ils appris de leurs erreurs ? », CADTM, octobre 2017
- Toussaint Éric, « Documents secrets du FMI sur la Grèce avec commentaires d’Éric Toussaint », CADTM, janvier 2017
- Husson Michel, « Les « erreurs » du FMI », CADTM, septembre 2016
Séquence n°1 : 00:00:00 // PRÊT OU RESTRUCTURATION ?
Après avoir entendu les conclusions des services de recherche, Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI à ce moment, écoute les arguments du conseil d’administration. Des pays tels que l’Allemagne, la France et la Hollande soutiennent l’option d’un prêt à la Grèce ; tandis que des pays comme le Brésil, l’Argentine et la Suisse s’y opposent, rappelant notamment le drame économico-social argentin.
*Pourquoi le cas de l’Argentine est cité dans la vidéo ? Que s’y est-il passé ?
Entre la fin de la dictature (1976) et 2001, l’Argentine voit son endettement public exploser. Il est quasiment multiplié par 20 sur cette période. Sans compter que la dette odieuse de la dictature militaire a été blanchie et remboursée plus de 25 fois. À la fin des années 90, les premières difficultés économiques apparaissent avec la hausse du cours du dollar. En 2000, le FMI accorde un prêt à l’Argentine en contrepartie de la mise en œuvre des mesures néolibérales (par exemple : la libéralisation des marchés et leur ouverture quasi totale aux produits extérieurs, ruinant ainsi l’économie locale). Mais, comme dans le cas de la Grèce, les « recettes » prescrites par le FMI vont aggraver la situation de l’Argentine plutôt que l’améliorer. En 2001, la crise éclate. Une crise économique et financière d’abord, avec une récession qui augmente, une demande qui se comprime et une fuite massive des capitaux. L’Argentine se retrouve en défaut de paiement. Le FMI refuse de lui accorder un nouveau prêt, estimant que le pays n’avait pas respecté les conditions des accords antérieurs. Et pourtant le pays était considéré, par l’institution elle-même, comme un « bon élève », appliquant depuis des années des réformes néolibérales contenues dans les plans d’ajustement structurel.
La situation s’empire au-delà d’une crise économique, le pays se retrouve dans une importante crise sociale et politique avec une explosion du chômage, de fortes mobilisations (la population fait tomber quatre présidents en une semaine).
La responsabilité du FMI et des politiques prescrites dans le déclenchement et l’approfondissement de la crise argentine ne fait nul doute.
Séquence n°2 : 0:01:24 // JEU D’INFLUENCE ET MODIFICATION DES RÈGLES
Sous l’influence des grandes banques privées françaises et allemandes, Dominique Strauss Khan fait modifier le règlement interne du FMI stipulant que le prêt est envisageable à un pays dont la dette est déjà insoutenable à la condition que la stabilité financière internationale en dépende.
En mai 2010, le FMI accorde un prêt de 30 milliards d’euros à la Grèce.
Séquence n°3 // Aujourd’hui (début 2018) : RESTRUCTURATION DE LA DETTE
Huit ans et une nouvelle présidente du FMI après, les banques sont tirées d’affaire mais la dette du pays s’est gravement alourdie et la situation économique et sociale du pays est tragique.
La restructuration de la dette est maintenant demandée par le FMI, en échange encore une fois de mesures d’austérité drastiques.
Qui décide au FMI ?
Chaque pays membre est représenté au sein du conseil des gouverneurs qui se réunit une fois par an lors de l’assemblée annuelle de l’institution et prend les décisions importantes (admission de nouveaux pays, budget…). Pour la gestion quotidienne des missions du FMI, il délègue son pouvoir au conseil d’administration composé de 24 membres. Huit pays ont le privilège de pouvoir nommer un administrateur (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Arabie saoudite, Chine et Russie), les 16 autres sont nommés par des groupes de pays. Le conseil d’administration élit un directeur général (un·e Europén·ne) pour cinq ans (aujourd’hui Christine Lagarde).
À l’opposé d’une institution démocratique, le FMI fonctionne quasiment comme une entreprise. Tout pays qui en devient membre se doit de verser un droit d’entrée appelé « quote-part », calculée en fonction de l’importance économique et géopolitique du pays.
Comme à la Banque mondiale, cette quote-part d’un pays détermine le nombre de ses droits de vote au sein du FMI. Voilà comment le conseil d’administration du FMI accorde une place prépondérante aux États-Unis (16,54 % de droits de vote). À titre de comparaison, le groupe emmené par le Togo constitué de 24 pays d’Afrique noire, représente 233 millions d’individus et possède seulement 1,55 % des droits de vote. Une majorité de 85 % est requise pour toutes les décisions importantes. Et comme à la BM, les États-Unis sont le seul pays à détenir plus de 15 % des droits de vote, d’où un droit de veto de fait…
L’AUDIT, Enquête sur la dette grecque
FR — 26 min 53 sec — 2016
Le 25 janvier 2015, Tsipras et son parti Syriza gagnent les élections grecques. Dans un contexte inédit en Europe, une Commission composée d’experts grecs et internationaux est mise en place au sein du Parlement grec avec pour mission d’enquêter sur la dette grecque et d’en révéler la partie illégitime.
Le 18 juin 2015, la Commission pour la Vérité sur la dette grecque rend son rapport, tandis que les négociations entre le gouvernement grec fraîchement élu et les Institutions européennes font Les unes de tous les médias. Après analyse, la commission d’audit conclut que l’ensemble de la dette grecque publique est insoutenable et la part détenue par la Troïka (soit 85% de la dette à l’époque) s’avère également illégale, odieuse et illégitime.
Trois ans après la sortie de ce rapport détaillé sur les origines de la dette grecque, le CADTM et ZIN TV sont heureux de mettre à votre disposition le film L’Audit — Enquête sur la dette grecque.
Ce documentaire revient sur cette séquence politique et historique inédite qu’a constitué l’arrivée d’un gouvernement anti-austérité dans un pays de l’Union européenne : de l’élection de Syriza à sa capitulation et la signature du 3e mémorandum, en passant par la création de la Commission pour la Vérité sur la dette grecque ou encore la victoire massive du « OXI ».
Alors que la fin du 3e mémorandum approche, « on » nous dit que la Grèce entrevoit le bout du tunnel et on célèbre son retour sur les marchés financiers. Pourtant force est de constater, que ce 3e programme a été à l’image des précédents en renforçant l’assujettissement de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers, en aggravant son endettement et en continuant de tuer à petit feux ses habitant.e.s.
Dans ce contexte, l’analyse de l’expérience grecque demeure fondamentale pour tirer les leçons qui s’imposent, réajuster nos stratégies et les alternatives que nous défendons pour lutter contre les dettes illégitimes.
Maxime KOUVARAS — Zin TV & CADTM – 2017 – 26’52
- Réalisation : Maxime Kouvaras
- Caméra : Valentin Fayet, Georges Kouvaras, Maxime Kouvaras
- Images additionnelles : Aris Hatzistefanou, Conseil de l’UE
- Montage : Valentin Fayet
- Mixage son : Cédric Plisnier
- Musique : Olivier Crespel
- Étalonnage : Josja van Zadelhoff
- Graphisme : Daniel Diaz
- Remerciements : Studio Charbon, Alain Clément, Anne-Sophie Guillaume, Ronnie Ramirez
- Langues : version française. Sous-titres disponibles en grec, anglais, espagnol, italien et français
- Genre : documentaire
- Où trouver cette vidéo ? : https://zintv.org/video/laudit-enquete-sur-la-dette-grecque‑2/
En résumé : 25 janvier 2015, Tsipras et son parti Syriza gagnent les élections grecques. Une victoire de l’espoir pour des millions de Grec·que·s qui veulent en finir avec l’austérité imposée depuis des années par leurs créanciers, la tristement célèbre Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fond Monétaire International). Dans un contexte inédit en Europe, une Commission composée d’experts grecs et internationaux est mise en place au sein du Parlement grec avec pour mission d’enquêter sur la dette grecque et d’en révéler la partie illégitime.
Plus en détail :
- Lancement des travaux de la Commission d’audit
- Les négociations à Bruxelles : rapport de force entre la Grèce et ses créanciers
- La capitulation de Tsipras et les conséquences pour les Grec·que·s
/ Séquence n°1 : 00:00:00 -> 13 29 : Lancement des travaux de la Commission d’audit //
Le film s’ouvre sur le discours inaugural d’Alexis Tsipras, au lendemain de la victoire historique du parti Syriza aux élections nationale de janvier 2015. C’est à une foule enthousiasmée et remplie d’espoirs qu’il annonce une ère nouvelle, qui veut rompre avec les plans d’austérité et les mémorandums imposés depuis 5 ans par la Troïka. C’est également dans ce contexte que se crée la Commission pour la vérité sur la dette, sous l’impulsion de Zoé Konstantopoulou et d’Éric Toussaint, avec pour mission de distinguer la partie odieuse, illégitime, illégale et insoutenable de la dette.
L’objectif du premier accord de prêt de 2010 était de protéger les intérêts des grandes banques privées
Cette première séquence suit alors une partie de l’enquête qui dévoile rapidement des incohérences. Il apparaît notamment qu’une grande partie des sommes soi-disant versées à la Grèce n’ont jamais été perçues par celle-ci. L’audition de deux personnages clés, de Philippe Legrain et Panayiotis Rouméliotis, ont également mis en avant les pressions exercées par la France et l’Allemagne, deux puissances totalement opposées à une réduction de la dette en 2010. Enfin, l’enquête révèle le coût social et économique terrible engendré par les mesures d’austérité imposées.
Malgré la pertinence de l’enquête et la volonté du gouvernement de rompre avec l’austérité et les mémoranda, la présentation officielle du rapport en présence d’Alexis Tsipras et de 12 ministres ne soulève que peu d’enthousiasme…
Qui est Zoé Konstantopoulou ?
Zoé Konstantopoulou est avocate de formation et devient députée de Syriza dès 2012. Dans le cadre de ce premier mandat parlementaire, elle s’attaque aux affaires de corruption et de fraude fiscale. Elle sera notamment la rapporteure d’une commission d’enquête parlementaire constituée sur l’affaire des fichiers HSBC. Lors de l’élection du 25 janvier 2015 de Syriza, Zoé Konstantopoulou est élue, à une large majorité (235 sur 298) présidente de la Vouli (le parlement grec). Elle devient ainsi la plus jeune présidente du parlement de son pays et la deuxième femme à occuper cette fonction. Très vite après sa prise de fonction, elle remet en place une commission sur les réparations de guerre allemande et remet à l’ordre du jour plusieurs dossiers judiciaires laissés au fond du placard. Et bien évidemment, c’est sous son initiative, le 4 avril 2015, que la commission pour la vérité sur la dette grecque est créée. La présidence de Zoé Konstantopoulou à la tête du parlement grec prend fin en septembre 2015, puisque à la suite de la signature du 3e mémorandum, elle quitte le parti de Syriza.
Pourquoi dit-on qu’une grande partie des sommes octroyées par la Grèce n’ont jamais été perçues par la Grèce ?
La plupart des sommes octroyées à la Grèce n’ont pas été versées sur un compte grec pour le fonctionnement de l’État, mais sur un compte spécifique de la BCE pour ensuite être versées aux créanciers. Une requête officielle a été envoyée au Président de la Banque centrale grecque, M. Stournaras pour répondre à des questions élémentaires dans un travail d’audit. Stournaras a refusé de donner l’accès aux documents et aux informations sur les transactions bancaires en lien avec les prêts, en invoquant le secret bancaire. Pourquoi cette absence de coopération de Stournaras ? Car une grande partie des sommes soi-disant versées à la Grèce n’ont jamais été perçues par la Grèce.
Qui a été interrogé par la Commission pour la vérité sur la dette grecque ? Et qu’ont dévoilé ces auditions ?
1) Philippe Legrain – Audition du 12 juin 2015
Monsieur Legrain a assumé de février 2011 à février 2014 la fonction de conseiller économique de José Manuel Durão Barroso, président de la Commission européenne à cette époque.
Dans son audition, celui-ci confirme que l’objectif du premier accord de prêt de 2010 était de protéger les intérêts des grandes banques privées. Il rappelle à ce propos les chiffres de l’exposition des banques européennes à la dette grecque en se basant sur les chiffres officiels de la Banque centrale européenne (BCE) : en 2010, les banques françaises et allemandes détenaient respectivement 20 et 17,2 milliards d’euros de titres grecs. Il a affirmé par ailleurs que le programme de rachat de la BCE de ces titres concourrait au même dessein, à savoir aider les banques privées à se débarrasser à bon prix de la dette grecque. En guise de conclusion, Philippe Legrain a déclaré : « J’encourage le gouvernement à ne pas accepter les conditions des créanciers en raison des souffrances économiques et de la colonisation politique déjà imposées au peuple grec ».
2) Panagiotis Roumeliotis – Audition du 15 juin 2015
Économiste grec, P. Roumeliotis fut représentant de la Grèce au FMI de mars 2010 à décembre 2011. Il était donc partie prenante des négociations portant sur le premier mémorandum et confirme l’enjeu majeur que représentait pour une série de dirigeants européens la protection des grandes banques, particulièrement françaises et allemandes, d’une restructuration de la dette grecque en 2010 : « Il y a eu des rencontres secrètes, dans des hôtels, entre des représentants du FMI et des représentants français et allemands pour discuter de la participation des banques à une éventuelle restructuration. Ces discussions ont eu lieu avant la décision du premier memorandum et elles ont abouti au choix de ne pas restructurer ! (…) M. Trichet – à l’époque président de la BCE — était parmi ceux qui ont mené bataille contre une restructuration en menaçant la Grèce de lui couper les liquidités. En réalité, M. Trichet bluffait pour sauver les banques françaises et allemandes !
P. Roumeliotis affirme que si elles avaient fait face à leurs responsabilités, les banques auraient assumé de lourdes pertes. Au contraire, selon ses propres calculs, elles ont réalisé un bénéfice d’un milliard d’euros tandis que la Grèce assumait 1,4 milliards de pertes. Au-delà des banques privées, les responsabilités des autres créanciers est engagée dans ce dossier pour l’économiste : « Oui, la responsabilité existe. Non seulement il faut qu’ils (les créanciers) reconnaissent leurs responsabilités mais il faut voir la partie de la dette pour laquelle ils sont responsables. Ils refusent de reconnaître leurs erreurs car s’ils le faisaient la Grèce pourrait demander la réparation des dégâts. »
Comment est perçu et communiqué le travail de la Commission pour la Vérité de la dette grecque en Grèce ?
La présentation officielle du rapport a lieu en présence d’Alexis Tsipras et de 12 ministres. Mais il n’y a clairement pas d’enthousiasme pour ce rapport. En comparaison, l’audit de la dette en Équateur était soutenu activement par le chef d’État avec 4 réunions intermédiaires en sa présence. Lors de la conférence de presse filmée dans le documentaire, les journalistes interrogent l’efficacité des travaux de cette commission dans le cadre des négociations avec les créanciers et sa visibilité sachant que les médias mainstream en Grèce sont la propriété de six ou sept familles impliquées dans la crise de la dette. Les médias de masse privés ont dès le début voulu décrédibiliser le travail de la Commission par des attaques directes vis-à-vis des membres et de Zoé Konstantopoulou. Le seul canal de diffusion des travaux de la Commission auprès de la population grecque était la télévision du Parlement et quelques médias alternatifs.
// Séquence n°2 : 13 29 -> 20 33 : Les négociations à Bruxelles : rapport de force entre la Grèce et ses créanciers //
Du 21 au 26 juin les réunions s’enchaînent à Bruxelles. Les créanciers menacent de couper les liquidités du pays s’il n’y a pas d’accord avant le 30 juin 2015. Le 26 juin 2015, Alexis Tsipras surprend tout le monde avec l’annonce d’un référendum. Il appelle les Grecs à dire « Oxi », « Non » pour rejeter le nouveau plan imposé par les créanciers.
La semaine avant le référendum, les créanciers lancent une véritable campagne de pressions. La BCE refuse d’accorder la liquidité aux banques grecques, amenant ainsi à un contrôle des capitaux, qui limite les retraits bancaires à 60 euros par jour. Les médias dominants font de la propagande en présentant le « oui » comme majoritaire. Chaque jour des rassemblements ont lieu au centre d’Athènes. Malgré cette pression, le résultat du référendum est sans équivoque : 62% des Grecs disent « non ». Un résultat reçu sans enthousiasme du côté de Tsipras et du gouvernement.
// Séquence n°3 : 20:33 -> 25:52 : La capitulation de Tsipras et les conséquences pour les Grec·que·s. //
Le 13 juillet 2015, après les pressions constantes de la Commission européenne, Tsipras finit par signer la proposition imposée par l’Eurogroupe. Il a refusé d’utiliser l’arme de la suspension du paiement et s’est enfermé dans sa logique de capitulation. Le rapport de la Commission d’audit n’a donc pas été utilisé pour les négociations, reste à savoir pourquoi.
En octobre 2015, à la suite de nouvelles élections législatives, le président du Parlement grec à peine entré en fonction annonce la fin « officielle » de la commission d’audit. Il retire toute trace de son existence sur le site internet du parlement.