“Ce samedi 7 mai, un jeune homme se rend au ‘Steenrock’, un festival en soutien aux étrangers détenus dans le centre fermé de Steenokkerzeel. Alors qu’il arrive, vers 15 heures, à proximité du centre devant lequel le festival se déroule, ce jeune homme fait l’objet d’un contrôle d’identité qui va déraper de manière incompréhensible.
En effet, assez rapidement, l’un des deux policiers qui menait ce contrôle d’identité, a sorti sa matraque et s’est attaqué au jeune homme. Sans hésiter, le policier a commencé par lui asséner un coup très violent directement au visage, avant de continuer à le frapper, toujours à coups de matraque, un peu partout sur le corps et à nouveau, à plusieurs reprises, en plein visage.
Il semble que le problème entre les deux hommes ait été dû, au départ, à un problème d’incompréhension : le jeune homme ne comprenait pas le néerlandais et le policier ne s’adressait pas à lui en français. Il s’en est suivi une remarque désobligeante de la part du festivalier et une discussion entre les policiers (en néerlandais) aboutissant à une inattendue explosion de violence envers le jeune homme.
Une altercation verbale – même désobligeante voire, dans l’absolu, injurieuse – ne peut mener, de la part des forces de l’ordre, à une réponse aussi disproportionnée et violente.
Gilles, qui a assisté à toute la scène nous l’a décrite : ‘C’était d’une violence terrible, le premier coup semblait prévu pour tuer ou briser ! J’ai cru qu’il allait lui casser la tête tant il lui donnait de coups… Le sang a véritablement giclé… Pourtant, à aucun moment le jeune homme ne s’est montré menaçant, il demandait plutôt grâce ! Ensuite, alors qu’il était ensanglanté, effondré à terre, les policiers ne lui ont apporté aucun soin ! Au contraire, celui qui l’avait frappé s’est encore assis sur lui pour le menotter… Le jeune homme hurlait, le policier lui a alors gueulé de se calmer, alors qu’il venait de lui arracher un bout de lèvre, ou de joue, qui pendait de la mâchoire… C’était effroyable !’. L’autre policier, présent et actif sur les lieux, n’a pas pris la peine de retenir son collègue. Il est resté posément sur le côté, à assisté tranquillement à ce déchaînement de violence.
Les renforts arrivés sur place se sont contentés de contrôler les identités des personnes présentes et d’acter le témoignage de Gilles. Après une longue attente, une ambulance a fini par venir prendre en charge le jeune homme, qui a été emmené à l’hôpital Saint-Luc, à Woluwé-St-Pierre.
Aux urgences, la victime s’est vu poser une vingtaine de points de suture, avant qu’un scanner ne révèle de multiples fractures des mâchoires et la perte de plusieurs dents, nécessitant une opération immédiate. Son immobilisation et sa rééducation vont durer plusieurs mois. Personne ne peut dire dans combien de temps il pourra, simplement, se remettre à manger et à parler comme avant.
Plainte va être déposée par la victime et sa famille, appuyée par de nombreux témoignages des personnes présentes sur les lieux, qui s’interrogent sur les raisons de cette violence acharnée des force de l’ordre.
Bruxelles Laïque, la Coordination contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation et la LDH souhaitent également que le responsable de la brigade de police présente à Zaventem réagisse à ce grave incident.
Les associations rappellent par ailleurs que l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre belges avait déjà été pointé le 22 octobre dernier par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU dans ses recommandations à la Belgique.