27 novembre 2011, par Estelle Leroy-Debiasi
En vue de la prochaine réunion le 3 décembre des Présidents des pays membres de l’Unasur, le Conseil Sud-américain économie et de Finances de l’Unasur qui s’est tenu à Buenos Aires cette semaine a validé un certain nombre de thèmes au coeur de la rencontre de Caracas.
Les pays de l’Unasur doivent travailler ensemble pour amortir autant que possible l’impact de la crise ; ils doivent miser sur des politiques communes et des mesures leur permettant d’augmenter et de faciliter le commerce intra-régional , à l’instar du développement de la Banco del Sur, ou du recours à une monnaie commune pour les transactions intra-régionales.
Voilà deux des principaux axes de la prochaine réunion des Présidents des pays membres de l’Unasur qui va se tenir le 3 décembre à Caracas, au Venezuela. « Si nous parvenons à avancer nous aurons non seulement une réponse adéquate à la conjoncture, mais aussi un nouvel ordre dans nos pays afin d’aller au delà du court terme » a souligné le ministre argentin de l’économie, Amado Boudou. La coordination des politiques économiques entre les membres de l’Unasur fait partie de la stratégie régionale pour faire face à la crise.
Concernant la Banco del Sur, il ne manque plus que le vote à la chambre des députés de l’Uruguay , pour passer à la vitesse supérieure. L’Uruguay sera ainsi – aux cotés du Venezuela, Équateur, Bolivie et Argentine — le cinquième Etat ayant approuvé l’organisme, ce qui représentera 66,3% du capital, et permettra d’activer la mise en œuvre de cette institution financière régionale , dotée d’un capital total de 20 milliards de dollars. La Secrétaire générale de l’Unasur, la colombienne María Emma Mejía s’est dite confiante « en ce que d’ici le 15 décembre , la Chambre des Députés de Uruguay approuve le projet de création de cet organisme régional, ce qui a été déjà fait au Sénat ».
Quant aux mécanismes financiers possibles pour substituer une autre monnaie au dollar dans les transactions entre les pays membres de l’Unasur, plusieurs options existent. Il s’agit de la création d’un ou plusieurs systèmes de paiement et de compensation efficients afin de diminuer le temps et le coût des transactions dans le commerce intra-régional. C’est déjà le cas entre le Brésil et l’Argentine, à la suite d’un accord signé en 2006, et en vigueur depuis 2008, avec le système SML. Un autre mécanisme existe aussi entre les pays de l’Alba avec le Sucre.
Autre thème à débattre, la coordination des pays membres dans l’usage des réserves de change, comme fond anticyclique, alors qu’elles ont atteint 600.000 millions de dollars. L’objectif est d’avoir un outil qui peut assister les pays membres s’ils sont l’objet de spéculations financières sur leur monnaie. « Il y a trois postures différentes sur la proposition de cordonner la gestion des réserves. toutefois le thème est retenu », a poursuivi Boudou, qui a ajouté « il est important de montrer que dans la région il y a un consensus pour affronter une crise qui aura un impact global ».
Enfin, la Secrétaire Générale de l’ Unasur, a rappelé que le30 novembre, à Brasilia, les ministres de Infrastructure vont finaliser un ambitieux plan régional, qui a demandé dix ans de collaboration et qui participera vraiment à l’intégration de la région « avec 31 programmes d’actions prioritaires sélectionnés pour un investissement de 16 milliards de dollars ». Il favorisera l’accès aux services publics et aux infrastructures.
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El Correo->http://www.elcorreo.eu.org/?Unasur-vers-une-dedolarisation-des-echanges] avec Télamet Pàgina 12, Paris 27 novembre 2011