Action BNP Paribas — Evasion Fiscale

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Une trentaine de personnes du collectif qui vole qui? se sont rendues dans une agence bruxelloise de BNP Paribas Fortis pour une saisie pour le moins originale...une première pour commencer à récupérer les milliards d’euros que la banque place dans les paradis fiscaux.

Une tren­taine de per­sonnes se sont ren­dues dans une agence bruxel­loise de BNP Pari­bas For­tis ce matin et sont repar­ties avec… des meubles ! Des chaises, une table, des plantes, etc. : une pre­mière sai­sie pour com­men­cer à récu­pé­rer les mil­liards d’euros que la banque place dans les para­dis fis­caux afin de per­mettre à ses plus riches clients d’échapper à l’impôt. La licence ban­caire leur a sym­bo­li­que­ment été reti­rée par l’apposition de scel­lés pour fraude fis­cale à très grande échelle et pré­ju­dice à l’intérêt géné­ral, deux des crimes qui figurent dans la longue liste des faits d’armes de cette banque.

For­cé­ment, les banques s’expriment peu sur le sujet. Et pour cause, les sommes men­tion­nées par plu­sieurs sources sont abys­sales. Rien qu’en Bel­gique, l’évasion fis­cale — notam­ment orches­trée par les banques – entraî­ne­rait de 10 à 20 mil­liards d’euros de manque à gagner pour l’État et le finan­ce­ment des ser­vices publics.

Quand les banques nous pissent des­sus, l’État nous dit qu’il pleut et accuse la glou­ton­ne­rie du peuple qui aurait vidé ses caisses. Résul­tat : l’État coupe dans toutes les dépenses publiques tan­dis qu’il conti­nue à sau­ver les banques. Une rapide com­pa­rai­son entre ces 10 mil­liards et les quelques 250 mil­lions qu’il entend récu­pé­rer en sai­gnant plus de 35 000 chômeur.se.s ne laisse pla­ner aucun doute sur ses priorités.

En Bel­gique comme ailleurs, l’État est au cou­rant des agis­se­ments de la banque depuis des années et ne fait rien contre cela. Il va fal­loir que la popu­la­tion s’en occupe elle-même. « Nous revien­drons cher­cher le reste » annonce une ban­de­role lais­sée sur place…

Géné­reux, les militant.e.s ont offert à la direc­tion un peu de lec­ture sur la confis­ca­tion de la démo­cra­tie par la finance en leur remet­tant les livres Ban­co­cra­tie, Le livre noir des banques, Banques qui pillent, banques qui pleurent.… Ils-elles sont ensuite reparti.e.s avec le mobi­lier sous le bras jusqu’au centre-ville, où ils-elles ont remis leur butin à la popu­la­tion. Le mobi­lier a été ins­tal­lé dans l’espace public avec un écri­teau « Ceci n’est pas un siège, mais un début de réappropriation. ».

Cette action fait écho à une opé­ra­tion simi­laire menée jeu­di der­nier dans une agence HSBC de Bayonne, par l’association Bizi. Si les 180,6 mil­liards d’euros d’évasion fis­cale d’HSBC révé­lés par l’affaire Swiss­leaks font aujourd’hui la une de l’actualité, ils ne consti­tuent en réa­li­té que la par­tie émer­gée de l’iceberg. Toutes les grosses banques jouent le même jeu. BNP Pari­bas, la cible du jour, n’est pas en reste puisqu’elle compte 214 filiales dans les para­dis fiscaux.

Ce n’est un secret pour per­sonne, toutes les grosses banques ont des inves­tis­se­ments et des pra­tiques scan­da­leuses et néfastes sur les plans sociaux, éco­lo­giques et finan­ciers. Leur rôle devrait être de finan­cer des pro­jets socia­le­ment utiles et non pas de tra­vailler à enri­chir leurs action­naires. C’est pour­quoi il est impé­ra­tif de reti­rer la licence ban­caire à ces cri­mi­nels en col blanc, de socia­li­ser le sec­teur ban­caire (en le pla­çant sous le contrôle des tra­vailleurs et des usa­gers) et d’annuler la dette qu’ils ont eux même créée.

Il ne fait nul doute que les banques excellent dans le par­tage d’informations et de pra­tiques lorsqu’il s’agit de spé­cu­ler, cacher et voler… Qu’elles se ras­surent, nous en tirons bon ensei­gne­ment. De Bayonne à Bruxelles, d’Athènes à la City, de Madrid à Ber­lin : que les banques sur­veillent leur mobilier…

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