Des associations de distributions alimentaires de la région bruxelloise se mobilisent car leurs caisses sont vides. Les start-up comme Happy Hours Market ou Too good to go font un hold-up de leurs invendus. Ils étaient gratuits hier et allaient à des publics fragilisés, ils deviennent payants aujourd’hui et vont au tout venant.
Cette première action a eu lieu le jeudi 21 décembre 2023 à Saint-Gilles devant les locaux de la start-up “Happy Hours Market”. En Belgique, 600.000 personnes recourent à l’aide alimentaire, dont quelque 90.000 à Bruxelles, où 40% de sa population flirte avec la pauvreté. Pourtant, chez nous, on ne meurt pas encore de faim, en partie grâce à l’aide mise en place par plus de 150 organisations sociales. Cette aide, elles se la procurent principalement via les dons des magasins, de la moyenne et grande distribution. Mais ces denrées sont progressivement accaparées par des entreprises dont le seul but
est le profit. Au fil du temps, le nombre de personnes précarisées a dramatiquement augmenté, conséquence des crises successives, et les organisations sociales ont dû déployer des trésors d’ingéniosité et de sérieux pour répondre aux défis qu’elles rencontrent. Aujourd’hui, on les prive de l’accès aux invendus. Les associations ne sont plus accueillies par de nombreux magasins pour récupérer leurs invendus du fait de la concurrence d’entreprises commerciales. Celles-ci, qui se réclament de la générosité et de la lutte contre le gaspillage alimentaire, profitent du contexte changeant de la grande distribution pour se positionner agressivement sur un marché déjà étroit. Via leurs applis, leur marketing et leurs campagnes de communication aux messages confus, ces start-ups se positionnent dans des magasins historiquement partenaires de nombreuses associations de l’aide alimentaire, achètent et revendent leurs invendus encore consommables.
Le réseau de l’aide alimentaire dont des acteurs LOCO demande :
- A la moyenne et grande distribution de renforcer les liens de collaboration avec les associations d’aide alimentaire
- Aux autorités bruxelloises d’initier des dispositions pour la récupération systématique d’invendus par l’Aide Alimentaire ;
- A la Belgique de légiférer sur la politique de dons pour favoriser celui-ci vers l’Aide Alimentaire et éviter sa marchandisation qui accentue la paupérisation de sa population
- De plus en plus de gens ne mangent pas à leur faim parce qu’ils n’ont pas assez d’argent.
L’existence même de l’aide alimentaire est indécente dans nos sociétés de surconsommation et de surproduction ! Ces associations demandent que les personnes en situation de précarité puissent au moins accéder dignement à une alimentation de qualité qui ne se résume pas aux « invendus des invendus ». A défaut de revenus décents pour tous, l’aide alimentaire est primordiale, elle doit être soutenue, entendue, reconnue et favorisée.